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15-11-2023

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées

Le chef de l’État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d’aide pour les victimes des intempéries. Des fonds exceptionnels de soutien seront débloqués, à la fois pour les communes et les agriculteurs touchés.

Annoncé à Blendecques lors de la visite présidentielle, un fonds exceptionnel de soutien de 80 millions d’euros permettra d’indemniser les agriculteurs victimes des inondations. © JA NPDC

À catastrophe exceptionnelle, délégation exceptionnelle. Le Président de la République était en déplacement à Saint-Omer, mardi 14 novembre en fin de matinée, accompagné de son épouse, du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire.

Il a dit son soutien aux victimes des inondations – plus de 10 000 recensés, estimait, lundi dernier, le sénateur du Nord Franck Dhersin – et ses remerciements aux équipes de secours, aux forces de l’ordre et aux élus mobilisés depuis le début des inondations et de la tempête Ciaran, « pour leur travail exemplaire ».

244 communes reconnues en catastrophe naturelle

Surtout, il a annoncé la création d’un fonds de soutien d’urgence de 50 millions d’euros à destination des collectivités, « pour faire face aux premières dépenses ». Grâce à un processus accéléré, « le classement de toutes les communes qui l’ont demandé en catastrophe naturelle » sera effectif dès le mercredi 15 novembre après-midi, a ajouté le Président de la République. Cela représente 244 communes, dont 214 dans le Pas-de-Calais et 30 dans le Nord.

De quoi soulager les habitants qui pourront entamer rapidement les démarches d’indemnisation auprès des assureurs. Xavier Bertrand a ajouté que la Région et les Départements du Nord et du Pas-de-Calais « prendraient en charge la franchise catastrophe naturelle de 380 euros ».

Un deuxième fonds d’indemnisation, pour les communes non classées en état de catastrophe naturelle mais ayant subi de nombreux dégâts à cause des vents violents, sera également mis en place. Plus tard, à Blendecques, face à des exploitants agricoles de l’Audomarois, Emmanuel Macron a annoncé un « fonds exceptionnel de soutien » de 80 millions d’euros pour les agriculteurs, en complément du dispositif « calamités agricoles ». Un fonds qui sera partagé avec les agriculteurs de Bretagne et de Normandie touchés par les tempêtes. « On sera là, et dans la durée », a-t-il assuré.

Pour les entreprises sinistrées, en plus du dispositif régional (lire aussi page 7), est prévu un mécanisme d’aide avec l’Urssaf, permettant de reculer les échéances fiscales, ainsi qu’un recours au chômage partiel facilité.

Les foyers les plus modestes, notamment ceux dont les enfants ne vont plus à l’école depuis la semaine dernière, bénéficieront, quant à eux, d’un dispositif de soutien scolaire et de fournitures.

Près de 2 500 interventions

À l’heure de la visite du Président, la vigilance orange crue était maintenue pour la Hem, l’Aa, la Canche, la Liane, la Lys-Amont, la Lys-Plaine et la Lawe-Clarence. Si le Boulonnais avait entamé sa décrue, le Montreuillois (secteur Etaples-Montreuil) restait en difficulté, avec des remontées de nappes phréatiques (caves, sous-sols, champs…) et des lignes à très haute tension endommagées. L’Audomarois (bassin de l’Aa et secteur de Saint-Omer) et, dans une moindre mesure le bas-pays Béthunois (secteur de la plaine de la Lys), concentraient également des difficultés. Les précipitations devaient s’intensifier en milieu de semaine, mais n’atteindront pas leur niveau de la semaine passée, assurent les experts : le cauchemar des inondations devrait peu à peu s’éloigner.

Depuis le 6 novembre, 2 629 interventions et 1 398 évacuations ont été effectuées (chiffres en date du 14 novembre, à 23 h). 54 personnes vulnérables ont été prises en charge par l’Agence régionale de santé dans un hébergement dédié et quatre blessés sont recensés. En milieu de semaine, 7 200 personnes connaissaient toujours des restrictions d’usage de l’eau au sein de plusieurs communes situées sur les secteurs de Samer et de Doudeauville, 260 foyers étaient toujours privés d’électricité dans l’Audomarois. Enfin, 90 axes routiers restaient coupés.

« Des leçons à tirer »

Le Président Emmanuel Macron a tenu « à tirer des leçons » de cette crue, ainsi que de celle de 2002 et a fait le souhait que, dès les prochains jours, la réglementation sur les systèmes d’entretien des cours d’eau soit adaptée à la réalité et au défi des impacts du changement climatique.

« Les réglementations sont trop lourdes et le curage des ruisseaux n’est parfois pas fait de manière régulière. Et donc, on va lancer, d’abord une simplification profonde et un grand plan […] pour pouvoir reprendre dans les meilleurs délais ce curage et permettre d’éviter ces phénomènes comme ceux que l’on vient de vivre » dit le Président de la République, qui enjoint à s’inspirer d’exemples européens, tels que mis en place aux Pays-Bas ou en Belgique.

Marion Lecas

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crue Hauts-de-France inondations intempéries nord Pas-de-Calais

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