Après un master en finance dans une école de commerce, c’est logiquement vers le secteur de la banque que Laure Charpentier décide de travailler. Un univers dans lequel elle se plaît. Mais son temps libre, elle le passe dans la nature, et notamment dans son jardin qu’elle cultive en permaculture, dans l’Artois.
« À un moment, j’ai souhaité augmenter ma production de légumes et je me suis dit que j’avais besoin pour cela de davantage de pollinisateurs », se souvient celle qui vient de fêter ses 40 ans. Laure Charpentier prend donc la décision d’installer des ruches. Deux pour commencer. « C’est un ancien du village qui m’a d’abord initié à l’apiculture. » Et une véritable passion est née pour la jeune femme, « ça m’a pris tout de suite », sourit-elle avant d’ajouter : « On ne se rend pas compte de tout ce que les abeilles sont capables de faire, c’est impressionnant ! »
Au fil des années, elle s’intéresse de plus en plus au sujet, poursuit sa formation chez les apiculteurs de la région et développe son rucher. Elle s’occupait d’une vingtaine de ruches lorsqu’en 2021, elle décide de changer radicalement de vie, quitte le monde de la banque avec la ferme intention de faire de sa nouvelle passion sa profession. « J’avais envie d’être dehors, au contact de la nature, de m’occuper de mes ruches tous les jours. Je ne voulais faire que cela. » Elle s’installe dans une ancienne exploitation de vaches laitières à Acq (62), entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Arras, et crée L’apicultrice de l’Artois.
Un retour aux sources finalement pour cette petite-fille d’agriculteurs. « Quand j’étais jeune, les week-ends, j’allais à la ferme, j’aidais mes grands-parents, j’étais toujours dehors entourée d’animaux. Mais ils ne nous ont jamais encouragés dans cette voie car ils connaissaient les difficultés de ce métier », confie-t-elle. Laure Charpentier passe alors un Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole option apiculture à Tilloy-lès-Mofflaines (62). « Il fallait un diplôme pour pouvoir me lancer et cela m’a aussi permis de faire plusieurs stages chez des apiculteurs pour affiner mon projet professionnel. »
Aujourd’hui, l’apicultrice travaille avec plus de 150 ruches. « D’avril à août, la pleine saison, chaque ruche contient entre 30 000 et 40 000 abeilles, j’ai donc beaucoup d’animaux », plaisante-t-elle.
Quelque 80 ruches sont installées dans l’Artois mais aussi dans la Somme. « Pour le reste, il s’agit de ruches que je transhume notamment dans l’Oise et dans l’Aisne pour faire du miel de tournesol, d’acacias ou encore de tilleul. » Le fameux miel de tilleul de Picardie que les apiculteurs de la région espèrent voir obtenir le précieux label IGP d’ici quelques mois. « Ce serait le premier miel labellisé IGP dans les Hauts-de-France. Cela représenterait une belle reconnaissance et un gage de qualité », s’enthousiasme l’Acquoise.
Laure Charpentier possède également des nucléis, des ruches d’élevage de reines car elle sélectionne ses propres reines, « c’est assez technique, j’adore cela ! »
Aujourd’hui, elle vit de sa passion. Elle fait partie du cercle fermé des apiculteurs professionnels et a pu obtenir le statut d’agricultrice en septembre dernier.
En plus du miel qu’elle produit, l’apicultrice fait également de la transformation dans son atelier : des bonbons au miel, du miel aromatisé aux huiles essentielles, du pain d’épice ou encore des noix de son verger caramélisées au miel… Et elle compte bien encore développer sa gamme. Elle travaille sur le lancement d’un nouveau produit, toujours à base de miel. « J’ai plein d’idées, je suis en train de peaufiner les recettes », avance-t-elle tout en souhaitant garder le secret sur la prochaine nouveauté qu’elle proposera à la vente.
Si elle adore être au milieu des abeilles, l’apicultrice a aussi besoin de voir du monde pour s’épanouir pleinement. « Rencontrer des gens, c’est ce qui me manquait le plus lorsque je me suis lancée dans cette aventure. C’est l’unique point négatif de ce métier. » Un inconvénient que Laure Charpentier a su pallier.
Elle, qui aime partager sa passion, organise des ateliers pour les enfants : « Je leur fais découvrir le monde des abeilles, je leur explique le fonctionnement des colonies, la vie de la ruche et l’extraction du miel. On enfile une combinaison et on va voir les ruches, on cherche la reine. On fait une dégustation des différents miels, puis on confectionne une bougie en cire d’abeille et une citronnade au miel », détaille l’apicultrice. Cette année, elle proposera également des anniversaires sur son exploitation via le réseau Bienvenue à la ferme.
La professionnelle transmet également ses connaissances en dispensant des cours de commercialisation et d’apiculture au campus agro-environnemental de Tilloy-lès-Mofflaines. « Cela me permet de voir du monde ! »
En octobre 2023, Laure Charpentier a aussi ouvert un magasin sur son exploitation où les amoureux du miel – et autres gourmands – peuvent venir s’approvisionner le mercredi entre 17 h et 19 h et le samedi entre 10 h et 12 h. Un autre moyen de pouvoir échanger sur son métier…
Des produits que l’on peut également retrouver dans certains commerces comme des épiceries fines, magasins de producteurs ou encore des pharmacies et boulangeries de la région. « J’espère trouver d’autres points de vente dans le Nord-Pas de Calais. » Une nouvelle mission à laquelle Laure Charpentier compte s’atteler en attendant que la pleine saison du miel reprenne au printemps.
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Hélène Graffeuille
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