Laurent Touvet est né en 1962, il a 62 ans et vient d’être nommé dans le département du Pas-de-Calais (qui porte le numéro… 62) ! « J’étais donc prédestiné à vous rejoindre », sourit le nouveau préfet qui a pris ses fonctions le 28 avril dernier.
Un département qu’il va apprendre à découvrir : « Je n’y ai jamais vécu et j’ai dû y passer deux ou trois fois dans ma vie, confesse-t-il. Mais ce que j’en ai déjà compris, c’est que le Pas-de-Calais est un département varié avec des entités très différentes comme le littoral, le bassin minier ou encore l’Arrageois… »
La casquette de préfet, il la porte depuis 2013 où il a été d’abord nommé préfet de l’Ain, puis du Haut-Rhin en 2016. Un département où il a connu l’événement qui a marqué sa carrière : un rassemblement évangélique à Mulhouse fin février 2020 considéré comme l’un des points de départ de l’épidémie de coronavirus en France. « Un épisode douloureux et difficile. Dans ce département, un habitant sur 500 est mort du covid-19. On a vraiment fait l’ouverture de route. J’avais l’impression de piloter un engin dans la nuit, dans le brouillard et sans mode d’emploi, se souvient-il. Mais cela a aussi été une responsabilité intéressante professionnellement de devoir imaginer quelles décisions prendre pour tenter de contenir la maladie. »
Puis, en août 2020, c’est en Moselle que le haut fonctionnaire est envoyé avant d’arriver dans le Pas-de-Calais. « Ces deux départements ont des similitudes, avec une histoire industrielle très riche, de grandes mutations avec la sidérurgie qui a dû fermer tout comme les mines de fer et de charbon. »
Sans surprise, la feuille de route de Laurent Touvet s’inscrit « dans la continuité » de son prédécesseur, Jacques Billant. Plusieurs missions attendent donc le nouveau préfet à commencer par « la maîtrise du phénomène migratoire afin de lutter contre les tentatives de traversées maritimes organisées par des passeurs qui, pour de l’argent, mettent en danger la vie de migrants qu’ils prétendent aider, mais aussi celles et ceux qui vont les secourir dans des conditions très difficiles ». Et d’ajouter : « Sans oublier la dimension humaine. Ce que fait l’État, c’est pour aider ces migrants qui sont souvent dans une situation de détresse. » Des problématiques qui ne lui sont pas totalement étrangères puisque les départements de Moselle et du Haut-Rhin étaient transfrontaliers.
Laurent Touvet compte également lutter contre la délinquance : « Un plan a été mis en place par mon prédécesseur pour rétablir la sécurité au quotidien, avec un volet spécifique pour les violences intrafamiliales qui, dans un contexte d’oisiveté, de misère sociale ou encore d’alcoolisme, occupent un temps important de la police nationale et de la gendarmerie. »
La troisième priorité du préfet est de « gérer les conséquences des inondations et imaginer la suite, non pas en empêchant la pluie de tomber, mais en se préparant au mieux pour faire face si ce phénomène se renouvelle ».
Enfin, la quatrième priorité de Laurent Touvet sera l’emploi et les entreprises, « il faut faire de ce département une terre d’accueil pour les nouvelles industries ».
Parmi les gros projets qui vont également l’occuper ces prochains mois : la future prison de haute sécurité qui prendra ses quartiers à Vendin-le-Vieil et devrait accueillir une centaine de narcotrafiquants parmi les plus dangereux de France. « J’appréhenderai évidemment ce dossier avec beaucoup de sérieux. J’appliquerai les instructions du gouvernement en préparant les conditions de la meilleure sécurité possible tant pour les agents, les habitants et la commune. On peut comprendre que la population soit inquiète. «
Des missions que Laurent Touvet entend mener dans un esprit d’écoute et de dialogue avec tous les acteurs du territoire, comme il l’a toujours fait. « C’est un principe que j’ai notamment appris à appliquer au début de ma carrière professionnelle lorsque je travaillais au Conseil d’État. C’était un travail d’équipe, où j’ai appris la collégialité, il faut parfois savoir se dire que l’idée d’autrui est meilleure que la nôtre. » Car si le préfet est chargé d’appliquer la loi, « il le fait en prenant en compte des circonstances locales ». Et pour cela, il souhaite s’appuyer notamment sur les élus comme les maires qu’il considère comme des « partenaires privilégiés ». Il faut dire que le haut fonctionnaire a pendant six ans enfilé l’écharpe d’adjoint au maire à Montbard en Côte-d’Or.
Hélène Graffeuille
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