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L’agriculture a toujours été une évidence pour Anthony Bézu, 29 ans aujourd’hui. C’est donc tout naturellement que quand l’opportunité pour le Ternois d’accueillir Terre en folie s’est présentée, il n’a pas hésité et a pris les rênes du comité d’organisation de l’événement qui se déroule ce week-end.
« Je suis né dedans, c’est un métier qui a des valeurs pour moi », affirme ce fils d’agriculteurs, qui espère rejoindre l’exploitation familiale à Quoeux-Haut-Mainil, près d’Hesdin (62), dans quelques années.
Après un bac professionnel, un BTS ACSE (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole), il passe un certificat de spécialisation en mécanique et le permis poids lourds en apprentissage, dans une exploitation de polyculture élevage à Maisoncelle, près de Fruges (62), où il travaille aujourd’hui comme employé agricole. Un métier multifonction qui lui permet de toucher aux cultures et à l’élevage et de se faire une expérience avant de s’installer.
En parallèle de son arrivée dans la vie active, il s’est engagé chez les Jeunes agriculteurs (JA) du canton du Termois, pour défendre les valeurs du monde agricole et d’un métier en pleine mutation. Pour lui, « l’agriculteur est un chef d’entreprise » qui doit savoir tout faire, dans un métier de plus en plus technique où les nouvelles technologies et pratiques culturales bouleversent la manière de travailler. Il faut savoir gérer l’administratif, les pannes, la conduite des différentes cultures, tout en n’ayant pas la maîtrise de tous les paramètres. « Malheureusement, on ne décide pas de tout, il y a des prix qui nous sont imposés et on doit faire marcher notre système en fonction de ça », regrette-t-il.
Les exploitations sont aussi de moins en moins nombreuses et se restructurent pour s’agrandir ou créer des structures avec des associés, pour être plus efficaces et fortes, ce qui « permet aussi de se libérer un peu de temps ». Mais même malgré ça, « certaines structures n’arrivent plus à vivre du métier ».
Un engagement pour aussi « valoriser et communiquer sur l’agriculture ». À la fois pour défendre le métier et tenter d’améliorer les conditions de rémunération des producteurs et pour faire connaître le monde agricole et ses problématiques au grand public pour éviter qu’il ne disparaisse. Au fil des années, il prend des responsabilités : de coprésident, pendant un an, et de président, pendant trois ans. Une expérience enrichissante qui lui a permis d’avoir de nombreux « contacts et des échanges très intéressants. Et puis défendre ensemble le monde agricole, écouter tout le monde pour porter la voix la plus pertinente et la plus forte, c’est ce que j’aime dans l’ambiance des JA. »
La défense du métier passe aussi par les réseaux sociaux : « Il y a des associations qui pointent du doigt un agriculteur et les gens pensent qu’on fait tous pareil, mais ce n’est pas une généralité et c’est important de le montrer et le faire savoir. »
Valoriser le monde agricole c’est aussi faire prendre conscience que sans les agriculteurs, le paysage ne serait pas le même, « les paysages sont comme ça parce que les paysans les entretiennent ».
Après s’être investi dans le canton du Ternois, il a été élu cette année au bureau Nord-Pas de Calais des JA. Et il a consacré beaucoup de temps à l’organisation de Terre en folie en prenant en mars dernier la présidence du comité d’organisation de l’édition 2022. Une occasion qu’il ne pouvait laisser passer, même si ces derniers mois ont été très prenants : « ce n’est qu’une fois dans une vie », sourit-il.
L’événement régional qui aura lieu ce 28 août à Pierremont (59) n’avait pas été accueilli par le canton du Ternois depuis une dizaine d’années. « C’était la suite logique de mon engagement. » Une expérience qu’il ne regrette pas et qu’il aimerait partager avec le plus grand nombre.
« On aimerait que d’autres personnes nous rejoignent dans la structure mais il n’est pas toujours possible de se libérer du temps, or il le faut », admet Anthony Bézu, pour qui les réunions le soir sont gérables, « même si elles débutent souvent vers 20 h 30, après la journée de travail. » Pourtant, l’ancien président du comité du Ternois le montre, il est possible d’avoir un équilibre entre vie de famille, engagement et vie professionnelle : « Je remercie mon patron, il est assez conciliant, il me libère des fois pendant une demi-journée pour des rendez-vous ou des réunions et puis ma famille est toujours en soutien. »
Célia Bouriez