Avant de détailler les effets sur la santé de chaleurs extrêmes, il est important de comprendre que différents paramètres influencent le bilan thermique et la tolérance à la chaleur : d’une part des facteurs ambiants – la température et la vitesse de l’air, l’humidité, le rayonnement solaire -, des facteurs plus liés à l’activité – comme les efforts physiques, l’isolation des vêtements et des équipements, mais aussi la possibilité d’accéder à un point d’eau – et enfin des facteurs individuels.
Parmi ces facteurs individuels, on trouve principalement :
– l’âge : la tolérance à la chaleur est moindre chez les sujets âgés ;
– le genre : les femmes transpirent moins et le déclenchement sudoral est plus lent que chez l’homme ;
– l’état de santé : certaines affections chroniques peuvent accentuer les effets néfastes de la chaleur comme les maladies neuropsychiatriques, respiratoires, cardiovasculaires, rénales, endocriniennes voire métaboliques (l’obésité par exemple) ;
– l’acclimatation du sujet à la chaleur : « c’est un facteur individuel très important à considérer. C’est l’adaptation physiologique de l’organisme lorsque le sujet est exposé à la chaleur. Cette adaptation est progressive en huit à 12 jours et surtout transitoire, elle disparaît après huit jours sans exposition à la chaleur. Ce qui demande d’être particulièrement vigilant lors des premiers jours de fortes chaleurs et en l’absence d’exposition préalable« , précise Franck Rivière, chef du département Études et assistance médicales de l’INRS.
Conséquence la plus dramatique des températures trop élevées : le coup de chaleur. C’est la réaction aux effets les plus graves qui peut être mortelle. « Il correspond à une défaillance aiguë de la thermorégulation associant une hyperthermie majeure avec une température corporelle supérieure à 40 °C et des troubles neurologiques pouvant aller jusqu’au coma, indique Franck Rivière. Il y a un risque de décès ou de séquelles cérébrales et le pronostic est lié à la rapidité de la prise en charge. » Première chose à faire : alerter les secours, amener la personne si elle est consciente dans un endroit frais et aéré, lui enlever les vêtements, la rafraîchir en faisant couler de l’eau froide sur le corps, lui donner à boire de l’eau fraîche. Si la victime est inconsciente, la mettre en position latérale de sécurité et la surveiller en attendant l’arrivée des secours.
Deuxième risque : « le syndrome d’épuisement – déshydratation » qui apparaît après plusieurs jours de chaleurs, avec une température corporelle supérieure à 38° mais inférieure à 40°. Les symptômes : la soif, la transpiration abondante, une fatigue intense, des maux de tête, des vertiges, une faiblesse musculaire, des nausées des vomissements et des pertes de connaissances. « Sa prise en charge initiale est identique à celle du coup de chaleur pour éviter une évolution vers ce dernier« , précise Franck Rivière.
La chaleur peut avoir d’autres effets, heureusement moins graves : éruption cutanée liée à la macération de la transpiration dans les vêtements, crampes musculaires, œdèmes aux extrémités, décompensation de pathologies préexistantes, diminution des performances cognitives, baisse de la vigilance, une augmentation des temps de réaction, des mains moites glissantes, « ces derniers points pouvant entraîner des risques d’accident du travail« , conclut le spécialiste appelant à la vigilance.
Lire aussi : Travail en cas de fortes chaleurs : l’essentiel à savoir
Claire Duhar
Actualité
Agenda, Hors-champ, Les sorties, Loisirs, Société
Ecoutez son histoire !
par Justine Demade Pellorce
<< Gérante de la brasserie Thiriez, Clara parle de son parcours - venue pour 3 mois... il y a 11 ans ! >>
écouter