Peut-on se réjouir dans un monde plus incertain que jamais ? On le doit ! Sélection subjective de bonnes raisons de se réjouir dans le Nord-Pas de Calais, en écho à la ville de Raismes qui a fait de la joie tout un programme.
« Les Plus beaux détours de France sont de petites villes touristiques où l’on est toujours sûr de trouver un patrimoine intéressant, une identité artisanale et gastronomique, un hébergement et un accueil de qualité : des villes où il fait bon flâner », expliquent les auteurs du guide éponyme qui recense précisément 104 communes de 2 000 à 20 000 habitants dont quatre figurent dans le Nord – Pas de Calais : Bergues, Gravelines, Montreuil-sur-Mer et Saint-Amand-les-Eaux.
Quoi de mieux qu’une partie de pétanque pour incarner la joie insouciante des soirées d’été ? Du jeu, des amis : les ingrédients sont réunis. Saviez-vous que le plus grand boulodrome d’Europe se trouve à Sin-le-Noble, commune limitrophe de Douai (59) ? 8 000 m2, 190 pistes dont 64 intérieures et 124 extérieures, une tribune de 1 000 places pour accueillir les plus grands championnats. Et ce qu’il y a de bien avec la pétanque, c’est que ça peut se pratiquer (presque) partout, (presque) tout le temps. Et c’est gratuit, autant de raisons de se réjouir.
Nous l’avons détaillé dans nos éditions des 20 et 27 juin : le grand départ du Tour de France sera donné de Lille le 5 juillet, suivi de trois étapes dans la région. Lauwin-Planque – Boulogne-sur-Mer le 6 juillet, Valenciennes – Dunkerque le 7 juillet puis Amiens – Rouen le 8 juillet avec autant d’occasions d’aller voir passer les champions et de se mêler à la ferveur populaire sur les trottoirs des villes ou les bords de chemins ruraux.
Et puis la caravane et ses chars plus bigarrés les uns que les autres : en forme de sac à dos d’une salle de sport, de poireaux pour un hypermarché sans oublier les célèbres carreaux d’un certain saucisson. C’est carnaval en plein été, on ne boude pas sa joie d’enfant y compris à tenter de récupérer la première babiole inutile qui vole devant nous, comme le pompon que nous tentions de décrocher dans le manège pour un deuxième tour gratuit.
C’est un événement rare qui se prépare sur la Grand-Place d’Arras : le 14 juillet à 9 h, le lion d’or qui trône en haut du beffroi à 75 mètres de haut sera décroché et hélitreuillé jusque sur la place des Héros, où les curieux pourront venir l’observer de près entre 11 h et 17 h 30 avant qu’il ne parte en rénovation. Une opération spectaculaire qui rappelle la nécessité de regarder ce qui nous entoure au quotidien, en levant les yeux vers les dorures comme les nuages en forme de dinosaure mais aussi en les baissant vers la fleur qui se faufile dans la fissure d’un mur et autres accidents poétiques du quotidien.
Six communes du Nord-Pas de Calais figurent dans le palmarès des villes les plus propres de France. Le label Ville « Eco-propre » récompense les collectivités qui engagent des plans d’action à moyen terme pour améliorer durablement la propreté de leurs espaces publics. Par durablement, il faut entendre que le label valorise, au fil de ses différentes étoiles (cinq au total), les moyens mis en œuvre pour diminuer la salissure (équipements, communication, médiation, sensibilisation, coercition, etc.) obtenue par une amélioration durable des comportements des usagers sur l’espace public. Béthune, Tourcoing, Faches-Thumesnil et Hautmont ont été rejointes pour l’édition 2025 par Gravelines et Lille dans leur engagement pour le cadre de vie. Et ça donne envie.
C’est un avis de recherche qui est solennellement lancé : « Avez-vous vu cache-noisette ? » L’appel est lancé par l’association Eden 62, en partenariat avec le GON (Groupement ornithologique naturaliste). L’idée : observer les écureuils du Nord et du Pas-de-Calais afin de les recenser et d’ainsi mettre à jour les données. Pour participer, rendez-vous sur : eden62.fr/avez-vous-vu-cache-noisette.
Dire que le café des orgues est une institution est un euphémisme. À Herzeele, au cœur des Flandres, ce lieu hors du temps est sorti de son sommeil en 2023 quand Édouard Maillet, trentenaire originaire de la petite commune, a décidé de le rouvrir. Créé en 1960, il avait fermé en 2021. Depuis, on peut s’y rendre le vendredi de 18 h à 23 h, le samedi de 15 h à 23 h et le dimanche de 12 h à 20 h pour chanter, danser et, surtout, se retrouver sans barrières.
Un champion amateur de bras de fer, le champion national d’échecs, le numéro un Français d’haltérophilie : tous sont originaires de la région et ont le mérite de défendre des disciplines bien éloignées des projecteurs. Âgé de 18 ans, Gabriel Lesueur a commencé les échecs à l’âge de 9 ans, initié par son père avant de se frotter aux spécialistes de la Vieille Bourse, à Lille, et de s’entraîner au LUC Échiquier (Lille université club, ndlr) du Nord. Il a décroché son premier titre de champion de France des U18 fin mai.
Romain Imadouchène, jeune haltérophile de Dunkerque, a, lui, remporté un nouveau titre lors des championnats de France le 15 juin. L’athlète âgé de 29 ans avait décroché les titres de champion du monde et d’Europe en 2022 en épaulé-jeté mais n’était parvenu qu’à décrocher la neuvième place lors des JO de Paris en 2024.
En 2020, c’est au bras de fer que Gaëtan Coudevylle avait décroché le titre de champion de France amateur. L’habitant de Wormhout avait créé un club où une dizaine de pratiquants s’entraînaient le plus sérieusement du monde.
En comptant les championnats du monde de la frite (Arras en septembre), du décorticage de crevettes grises (Leffrinckoucke en juillet) ou ceux du cri de la mouette (Dunkerque en mars) et autres rendez-vous plus loufoques les uns que les autres, une bonne nouvelle : nous avons tous un talent (plus ou moins bien) caché à exploiter. Une promesse réjouissante.
Justine Demade Pellorce
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par Justine Demade Pellorce
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