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Dans les Hauts-de-France, principale région productrice d’endives, les producteurs sont inquiets. En effet, dans leurs champs, les premières feuilles sortent de terre de manière irrégulière.
“Il faudrait 20 mm de pluie régulière sans vent et sans soleil” explique Régis Catteau, directeur technique de l’Association des producteurs d’endives de France (Apef). Tel serait le climat idéal pour favoriser la levée des endives. Mais il en est autrement : les conditions météorologiques de ce printemps ont entraîné une sécheresse de surface, qui touche fortement l’implantation des cultures.
La levée des graines est une étape délicate. Il ne faut pas trop d’eau, ni trop peu, pour permettre aux plants de bien se développer. L’endive, dont les racines sont peu profondes, a besoin d’un temps couvert et nuageux qui permet la conservation de l’eau dans le sol et l’humidité en surface. “C’est compliqué” reconnaît Régis Catteau qui guette la moindre goutte d’eau.
Au vu de l’ensoleillement printanier, une sécheresse de surface est constatée dans la région. “L’endive a du mal à pousser. Les germes manquent de puissance pour pouvoir sortir de terre. Depuis avril, on a eu très peu de pluie et le sol se dessèche très vite” détaille Régis Catteau. Même du côté des plaines humides de la Pévèle dans le Nord, les quelques gouttes tombées récemment n’ont pas suffi. Séchées par le soleil, les premières feuilles d’endives qui avaient réussi à pousser n’ont pas survécu par endroits.
Comme chaque année, la situation reste hétérogène sur le territoire avec des semis de graines plus ou moins tardifs. La plupart ont démarré il y a deux mois, mais certains producteurs ont fait le choix de ne pas semer certaines semaines. “Ils ont estimé que ça ne servait à rien de mettre en terre s’il n’y a pas de pluie”, témoigne-t-il.
Même l’irrigation s’avérerait insuffisante, car les parcelles sont plus ou moins bien irriguées selon les zones. “Dans certains secteurs, l’état de sécheresse est tel qu’il ressemble à l’année 1976. Et même si les techniques d’irrigation ont évolué, cela reste artificiel”, avoue-t-il. Une vraie pluie permet une répartition de l’eau homogène et plus efficace.
“Je suis inquiet par rapport à notre potentiel de rendement de racines, qui nous permettra de produire les endives de septembre 2020 à octobre 2021. On en aura moins que les années précédentes”, déplore-t-il.
Des endiviers se posent la question d’utiliser des surfaces de champs de pois de conserve et d’escourgeons pour compenser le manque de racines. La solution qui pourrait changer la donne ?
Lauren Muyumba