
« Avec cette nouvelle ligne, nous deviendrons l’un des sites les plus avancés en Europe. » Pas moins, pour François Gay-Bellile, le PDG de Coca-Cola european Partners France qui a fait le 3 octobre dernier l’annonce du lancement d’une nouvelle ligne de production aux côtés d’Arnaud Lallemant, directeur de l’usine de Socx (59).
Ouverte en 1989, elle est l’un des cinq sites de production français du géant américain Coca-Cola avec Toulouse, Marseille et deux autres sites en région parisienne. « 95 % des boissons commercialisées en France sont produites en France », fait valoir Coca-Cola qui rappelle cette ambition que « 270 kilomètres en moyenne séparent le site de production du consommateur ».
Dans le Nord, 470 salariés produisent bouteilles et canettes de boisson pour une dizaine de marques de la firme : le Coca-Cola évidemment mais aussi Sprite, Fanta, Schweppes ou la boisson énergétique Powerade. Et des boissons plates – Tropico, Minute Maid ou Fuze tea – qui nécessitent une expertise supplémentaire, notamment liée à un soutirage (remplissage) différent et à une obligation de pasteurisation. Une expertise que seule l’usine de Socx possède en France et qui pousse la firme à annoncer la création d’une troisième ligne de production pour les boissons plates, portant à neuf le nombre total de lignes dans le Nord. 50 emplois seront créés à la mise en service prévue fin 2026 : des conducteurs de machine et des techniciens de maintenance. « Le Fuze Tea, lancé en 2018, représente 20 % de notre marché été et connaît un dynamisme incroyable. Nous ne voulons pas nous arrêter là et voulons devenir leader sur le marché des boissons au thé », annonce François Gay-Bellile.
68 millions d’euros seront investis dans cette neuvième ligne ainsi que dans les aménagements complémentaires du site comme la création d’une nouvelle siroperie (la salle où sont confectionnés les mélanges à base des concentrés produits dans le sud de la France et dont personne ici ne connaît la fameuse recette secrète), qui s’ajoutent aux 150 millions d’euros investis ces six dernières années.
L’usine de Socx, ce sont des kilomètres de tuyaux, des centaines de robots. Une usine ultra-connectée où le produit est quasi invisible : ici on mélange dans des cuves, on transporte dans des tuyaux, on embouteille, on encanne : 33 canettes par seconde, jusqu’à 120 000 par heure.
Ici, on loue la dimension territoriale d’un site qui s’entoure de 181 fournisseurs de la région, précise le directeur qui rappelle que le sucre (le deuxième ingrédient après l’eau) provient des betteraves des Hauts-de-France. Deux entreprises sont directement liées à l’embouteilleur, implantées sur la même zone : Ball packaging (qui fabrique les canettes en aluminium) et Plastipack (qui produit les bouteilles en plastique) pour un total de 1 000 salariés (emplois Coca-Cola inclus), auxquels s’ajoutent 8 500 emplois indirects, calcule le géant américain, depuis l’amont à commencer par les betteraviers, jusqu’à l’aval incarné par les cafetiers.
Un circuit court qui évite notamment le stockage des contenants, livrés en flux tendu. Pragmatisme et, dit le groupe, efficience environnementale mise en avant par la réduction de la consommation d’eau – « notre ratio d’eau est de 1,3 c’est-à-dire que pour produire un litre de boisson, nous utilisons 1,3 litre d’eau », précise le directeur qui explique que c’est un très bon ratio – ; par le remplacement du CO2 par « un autre gaz qui marche tout aussi bien » afin d’enlever l’air des canettes avant remplissage… Une responsabilité sociale qui serait plus complète si le groupe n’était pas un fleuron, aussi, des marques boycottées par les pro-palestiniens (une usine est notamment implantée en territoire occupé) ou par les opposants à Trump avec une première place mondiale devant McDonald’s et Tesla. Boycott qui ne semble pas beaucoup chatouiller le géant, donc.
Justine Demade Pellorce

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