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Mis à jour le 12 août 2021
PAT : il ne s’agit pas du sympathique surnom donné à votre ami ou collègue Patrick. Non, les PAT sont des projets alimentaires territoriaux. D’ailleurs, prononcez plutôt P, A, T. Introduits en 2014 par la loi d’Avenir, ils ont pour objectif de “relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires”.
Comment ? En soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Mais pas seulement. Les enjeux autour des PAT sont multiples : sociaux, économiques, culturels, environnementaux… Tout comme les acteurs qui peuvent y prendre part: agriculteurs, entreprises de transformation, distribution, restauration collective, citoyens…
Cliquez sur l’image ci-dessous pour retrouver notre infographie sur les projets alimentaires territoriaux :
Près de 300 PAT ont été créés en six ans au niveau national. Dans les Hauts-de-France, une trentaine de territoires sont engagés dans cette démarche, à des niveaux différents (découvrez ici la carte de la Draaf avec tous les PAT des Hauts-de-France : carte PAT). Cinq ont été labellisés de façon officielle : la communauté d’agglomération du Douaisis (59), qui fut la première à recevoir le label PAT en 2017, la communauté de communes de la région d’Audruicq (62), la communauté de communes Somme sud-ouest, le parc naturel régional Scarpe-Escaut (59), la communauté d’agglomération Béthune Bruay Artois Lys Romane et la communauté de communes Pévèle-Carembault.
Retrouvez notre interview de Jean-Luc Hallé, vice-président de Douaisis agglo en charge de l’agriculture : « Un nouveau PAT pour prendre en compte le bien-être des agriculteurs »
Lors de la phase de concertation, mais aussi durant la mise en place d’un PAT, la chambre d’agriculture représente et mobilise le monde agricole. Un des enjeux forts de ces PAT, selon Maëlle Delabre, conseillère à la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais, est le dialogue entre tous les acteurs concernés, qui ne se connaissent pas forcément : “Le sujet de l’alimentation est souvent déjà traité sur un territoire, même avant l’élaboration d’un PAT, mais de manière très cloisonnée. Cela demande du temps mais le PAT va permettre de faire du lien.”
Pour les agriculteurs, selon elle, un PAT peut représenter une véritable chance. “C’est une opportunité pour financer des projets novateurs et intéressants, souligne Maëlle Delabre. Cela permet aussi d’avoir le soutien de différents acteurs d’un territoire, pas forcément financier. Pour ceux qui ont l’envie d’innover, c’est enfin l’occasion de faire des choses avec des acteurs qu’ils n’avaient pas l’habitude de côtoyer ou sur des sujets qu’ils ne connaissaient pas.”
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Les projets alimentaires territoriaux peuvent être financés de plusieurs façons. Notamment par l’appel à projet national qui a lieu chaque année dans le cadre du PNA (Programme national pour l’alimentation). Dans un communiqué paru le 2 février, le ministère de l’Agriculture annonce d’ailleurs l’ouverture pour cette année de l’enveloppe de 110 millions d’euros du Plan de relance dédiés aux projets alimentaires territoriaux (PAT) et à d’autres initiatives locales.
Dans le détail, 80 M€ sont dédiés au soutien au développement du réseau des PAT. Afin d’accélérer leur déploiement et permettre aux existants d’être plus opérationnels, les PAT labellisés ou en cours de labélisation pourront postuler.
Dans les Hauts-de-France, 5 millions d’euros y seront consacrés, “au lieu des 2 millions d’euros habituels”, annonçait Thierry Dupeuble, directeur adjoint de la Draaf Hauts-de-France lors du Comité régional pour l’alimentation le 3 novembre 2020. L’appel à candidature est ouvert depuis le 28 janvier 2021 et jusqu’au 15 septembre 2021. Plus de détails : ici
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Laura Béheulière