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« Valoriser ses produits ». « Mettre en avant des éléments de différenciation ». Les incitations à entrer dans des démarches de qualité se multiplient. Mais c’est quoi au juste, la qualité ? Aujourd’hui, elle semble prendre de multiples visages : le bio, les Siqo (signes officiels de qualité), le HVE (haute valeur environnementale), le local, la RSE (responsabilité sociétale et environnementale), le zéro déchet… Autant de réponses aux attentes (multiples) de la société.
Pour les évoquer, le Comité de promotion de la chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais a organisé une journée d’échanges mardi 4 février à la Cité Nature à Arras (62). Producteurs, transformateurs, coopératives, distributeurs et de nombreux autres acteurs du monde agricole ont répondu présent.Â
Dans la région, de nombreuses exploitations sont engagées dans des démarches de qualité. Mais Cathy Gauthier, directrice du Groupement régional pour la qualité alimentaire, rappelle que seules 7 % des exploitations sont dotées d’un signe officiel de qualité (AOC, IGP…) contre 24 % au niveau national. La marge de progression est donc énorme.
D’autres exploitations ont choisi le bio. Pour Philippe Henry, président de l’Agence bio, ce système de production est “passé d’une niche à quelque chose d’important économiquement.” La charte Demain la terre prend elle aussi de l’ampleur. Celle-ci fédère les entreprises autour d’un projet commun de développement durable. La Prospérité fermière, autre exemple mis en lumière au cours de cette journée, a de son côté développé une démarche RSE.
Parmi les premières questions soulevées : n’y a-t-il pas trop, justement, de labels et de démarches ? N’y a-t-il pas un problème de lisibilité ?
“De nouvelles démarches se créent tous les jours ! souligne Marc de Nale, directeur de Demain la terre. Certaines viennent cacher le travail de fond mené par des structures depuis des années, et apportent parfois des garanties douteuses, ce qui peut jeter le discrédit sur les filières.” D’où l’importance de communiquer et de viser la complémentarité.
Les exemples de qualité existent d’un bout à l’autre des filières. La distribution et l’agro-industrie mettent aussi en avant leurs efforts en matières environnementale et sociétale. “Act for food” de Carrefour, label PME + de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France, ou encore démarche Bleu blanc cÅ“ur pour la viande bovine… chaque acteur a sa façon de rentrer dans la “qualité” pour se différencier et répondre aux attentes du consommateur.
“Plutôt que de résister il faut s’emparer du sujet, répondre aux attentes en créant de la valeur, a conclu Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. C’est aussi une façon de rebondir, de retrouver un développement économique. »
Avant de souligner que “tout ça se construira dans le temps, brique par brique ». Comme un appel à la patience pour le consommateur… que les filières pourront rencontrer à l’occasion du Salon de l’agriculture qui ouvre ses portes dans quelques semaines.
Laura Béheulière