« C’est la guerre », lâche, dans un sourire grave, Philippe Poitel, directeur de la Fédération régionale des Maisons familiales rurales.
Il ignore que le même terme sera repris, quelques heures plus tard, par Emmanuel Macron, lundi 16 mars 2020, lors de son allocution. La guerre contre un ennemi invisible et destructeur est en marche, au bureau, dans la rue et à l’école.
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Objectif pour tous les directeurs d’établissements ruraux et agricoles : mettre en place, le plus rapidement possible, différentes mesures pour qu’à la maison, l’école perdure.
« Chaque moniteur est préparé à pouvoir dispenser ses cours à distance. Pour les supports, ce sera open bar, ironise Philippe Poitel, pour détendre l’atmosphère. Cned, IMFR – un logiciel interne aux MFR –, Néo la plateforme régionale, réunions téléphoniques… On multiplie les possibilités d’échanger et de transmettre les savoirs. »
La multiplication des supports, c’est la stratégie adoptée au sein des instituts privés et des lycées publics d’enseignement agricole régionaux : « Nous avons toute une palette de ressources, indique, de son côté, Olivier Lorette, directeur du lycée Biotech (59) (Douai, Le Quesnoy, Sains-du-Nord). Nous allons mettre en place des créneaux pour des classes virtuelles en visioconférence, nous allons aussi profiter d’outils qui existent comme une plateforme de formation à distance mise en place par le ministère de l’Agriculture qui possède déjà de nombreux modules de formation, ainsi que l’espace numérique de travail régional Néo. Tous les professeurs, en télétravail, sont en train de préparer des supports afin d’être opérationnels pour la fin de semaine. »
L’établissement a entamé un recensement pour fournir aux élèves, qui n’auraient pas l’équipement nécessaire, des supports de cours en format papier.
De son côté, l’Institut de Genech (59) a également fait savoir que « les apprenants dotés par l’institut d’une tablette suivront leurs cours sur un outil numérique mis en place depuis vendredi. Les apprenants non dotés à ce jour suivront leurs cours sur les outils numériques disponibles à leur domicile. »
À la question, les élèves joueront-ils le jeu ? Philippe Poitel rétorque : « La confiance passe par le contrôle, aux moniteurs de faire en sorte de mettre en place des outils de vérification. »
Mais ce qui inquiète surtout, ce sont les limites techniques du système : les réseaux, très sollicités, tiendront-ils la pression ? « Il y a une inquiétude des familles, car les serveurs ne sont pas habitués à de tels afflux de connexions : les élèves, les parents d’élèves et les profs se connectent en même temps… », avoue Olivier Lorette.
Du côté des stagiaires et alternants, leur situation dépendra surtout des employeurs. Si le chômage partiel est mis en place dans les entreprises, les stagiaires n’iront pas, sinon ils poursuivront leur activité.
Les établissements d’enseignement agricole, parce qu’ils ont la spécificité d’accueillir du vivant – végétal ou animal – continueront de fonctionner, a minima, grâce au personnel dédié. « Le roulement des équipes est mis en place pour le soin aux animaux et la gestion du vivant comme du végétal », précise la direction de l’Institut de Genech.
« Au lycée des 3 Chênes du Quesnoy, le personnel reste présent pour nourrir les bêtes et nous avons prévu des remplacements si certains devaient s’absenter pour maladie. Le vivant n’attend pas », insiste Olivier Lorette.
Quant aux examens qui approchent, leur maintien reste en suspens. « L’être humain a une faculté d’adaptation très forte, rassure Philippe Poitel. Des solutions j’en ai des tonnes pour reporter, adapter… mais pour l’instant, la santé reste la priorité. »
Agathe Villemagne
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