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Le Groupe SOS, acteur de l’économie social et solidaire (soutenu par le ministère de la Cohésion des territoires) a lancé un appel à projets auprès des maires de petites communes privées de cafés ou en passe d’en perdre un. Après sélection, nous soutenons des projets d’installation dans ces villages avec une logique d’entrepreneuriat social. Nous sommes opérateurs, ce qui signifie que nous accompagnons en ingénierie, nous finançons l’investissement de départ pour que le porteur de projet ne soit pas submergé, nous bénéficions d’économies d’échelle pour les travaux, du fait que ce projet soit national. Nous aidons aussi le futur gérant à se former, à offrir des services adaptés aux besoins de la commune et à s’y retrouver dans toutes ses démarches administratives.
C’est un modèle hybride, ce n’est pas une franchise. Le gérant a toute son autonomie mais il a un filet de sécurité ! Pour sélectionner les villages (moins de 3500 habitants) et les projets, nous ne nous basons pas sur l’expérience des candidats, mais plutôt sur sa personnalité, son envie, son dynamisme… Nous avons déjà reçu plus de 700 demandes de maires, soit menacés par une fermeture de café dans leur commune soit désireux d’en voir un renaître. Au delà de ça, 2000 dossiers sont arrivés pour des candidats à la gérance de ces établissements !
C’est bien pour ça que nous passons par les maires, les projets de cafés sont collaboratifs, coconstruits avec le futur gérant, le maire et les habitants qui émettent leurs envies, leurs besoins. Il y a cette volonté de recréer un vrai tissu, un lieu de vie dans le village. Il faut savoir qu’aujourd’hui 53 % des communes de moins de 3 500 habitants ne disposent d’aucun commerce du quotidien ni de cafés…
Au delà du collectif “village”, il y a aussi la volonté de construire un véritable réseau entre nos cafés, pour que les gérants s’entraident, mutualisent leurs moyens, s’échangent des recettes, des bonnes idées…
La crise a mis en valeur le grand besoin de ces services de proximité. Notre premier café a justement ouvert au début du confinement. Il a rebondi en proposant de l’épicerie, de la livraison de pain… On a la chance de miser sur cet ancrage territorial ! Une étude du conseil d’analyses économiques a récemment montré que dans les communes où il y a un café, le sentiment général de bien-être est supérieur. Cet établissement est tout a fait essentiel d’autant plus lorsque l’on traverse une telle crise, ça nous donne de l’énergie pour poursuivre l’opération, même si nous avons conscience que le secteur de l’hôtellerie-restauration va ressortir très affaibli de tout ceci.
Nos premiers cafés émergent en ce moment, un prochain ouvrira bientôt ses portes à Zudausques (62) à l’automne prochain… Et d’autres ne tarderont pas, nous avons eu près d’une cinquantaine de candidatures en Hauts-de-France !
Propos recueillis par Agathe Villemagne