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Patrick Marlière, directeur du bureau d’expertise météorologique Agate, fait le bilan du mois écoulé.
Après un mois de février marqué par un déficit pluviométrique important sur la région, ce mois de mars a été caractérisé par le retour d’un temps très instable avec une succession de perturbations océaniques apportant pluie et vents forts.
Les cumuls de précipitations ont été très importants avec un excédent supérieur à 100 % sur de nombreux postes météo tels que Boulogne (62), Valenciennes (59), mais aussi le poste de Radinghem (62), où plus de 180 mm ont été relevés.
Des précipitations abondantes qui ne compenseront pas les déficits cumulés ces derniers mois, d’autant que le mois d’avril s’annonce de nouveau très sec. Ce qui est tombé dans les 20/30 premiers centimètres est déjà mobilisé par la nature qui se réveille, il faudra voir d’ici la fin du mois ce qui aura réellement atteint les nappes phréatiques.
Avec cette succession de perturbations océaniques, l’ensoleillement s’est montré déficitaire sur les postes de Valenciennes ainsi qu’au Touquet (62), avec un déficit souvent proche de 40 h par rapport à la normale (40,6 h pour Valenciennes, 39,9 h pour Le Touquet).
Les températures sont restées souvent proches des normales de saison sur la plupart des postes météo, malgré une première décade marquée par la fraîcheur, avec de nombreuses gelées matinales dans l’intérieur des terres. Des gelées matinales qui peuvent avoir un impact sur la végétation naissante, mais normales à cette période de l’année. Nous sommes très loin des records de froid qui ont pu toucher la région avec des températures en dessous des -10 °C.
Concernant les faits marquants du mois, on se souviendra du fort coup de vent “Larisa” survenu sur la région entre le 10 et le 11 mars, ainsi que la tempête “Mathis”, qui a donné des rafales beaucoup plus importantes avec un record enregistré à Radinghem, de nouveau : 130 km/h. La commune du Pas-de-Calais, dans les terres, est généralement moins secouée que les caps sur le littoral qui enregistrent les plus gros coups de vents.
On notera aussi la présence de fortes gelées matinales en fin de mois dans l’intérieur des terres, avec des températures qui sont descendues sous la barre des -3 °C, avec -3,5 °C relevés le 28 mars à 5 heures locales.
À l’échelle nationale, ce mois aura été le plus arrosé depuis ces cinq dernières années, mais aussi le mois le plus orageux jamais observé pour un mois de mars en France. Une instabilité classique qui se traduit notamment par les fameuses giboulées. Ce qui est moins courant, c’est le fort contraste des températures en un temps très resserré. Ainsi, alors qu’on observait la matinée la plus froide du mois de mars 2023 le mardi 28, on observait l’après-midi le plus chaud du mois le lendemain, mercredi 29, avec un thermomètre frôlant les 20 °C du côté du Touquet.
Le mois d’avril débute avec des gelées matinales classiques. Pour la quatrième année consécutive, on observe ces températures négatives qui n’augurent en rien de la météo des mois à venir. Alors que le 3 avril 2021 ces gelées annonçaient un été maussade, celles de 2022 auguraient d’un été très chaud et sec. Impossible à dire ce que donneront celles relevées en ce début avril 2023.
Tandis que mercredi était encore une journée très froide, avec des températures descendant à -2/-4 °C, le mois devrait se poursuivre avec des températures de plus en plus douces et surtout être déficitaire en précipitations.
Ils n’ont clairement aucune valeur scientifique mais les dictons font la pluie et le beau temps depuis toujours. Petite explication de texte chaque mois.
” Vent des Rameaux ne change pas de sitôt ” ; ” vent qui bat les Rameaux, bat neuf mois de l’année ” ; ” le vent qui a soufflé pendant l’office du dimanche des Rameaux sera le vent de l’année. ” Les variantes sont nombreuses mais le sens est le même : le vent du dimanche des rameaux va déterminer le temps à venir. “ Les dictons n’ont évidemment aucune valeur scientifique mais on constate que celui-ci se vérifie à plus de 65 % “, observe Patrick Marlière.
En 2021, le vent était de sud-ouest à cette date, et on se souvient de la météo exécrable qui avait suivi. En 2022, nous étions sur des vents est à nord-est ce qui avait donné par la suite des conditions anticycloniques de très beau temps.
Pour cette année, dimanche 2 avril, le vent était également est à nord-est, des vents dominants qui indiqueraient un beau temps à venir pour l’été sans excès de chaleur au nord de la Loire, et au contraire du mauvais temps au sud de la Loire. Le pronostic est posé, rendez-vous après l’été pour vérifier sa fiabilité… ou pas.
Recueilli Par Justine Demade Pellorce
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