Tenue correcte exigée. Pour se rendre au cours de Yannick Tiessé, professeur de français à l’Institut d’Anchin qui enseigne les techniques d’expression et de communication, la règle, c’est de venir bien sapé.
« Ce n’est pas une heure de cours classique, ce sont des mises en situation. Alors pour bien jouer le jeu, je demande aux élèves de venir en tenue commerciale ! », sourit l’enseignant visiblement impatient de proposer une nouvelle saynète à ses jeunes en BTSA (A pour agricole) technico-commercial alimentation et boissons. « Vous voyez la scène du Loup de Wall-Street où le personnage demande : « Vendez-moi un crayon ? » Eh bien c’est exactement ça : on ne vend pas le crayon mais l’utilité qu’on a à se servir de ce crayon. »
Mais, lorsque ces élèves sortiront de cette formation, ce sont bien des produits alimentaires et des boissons qu’ils vendront. « Il y a deux logiques, prévient Aline Thiebault, responsable du BTS : vendre pour produire et bien connaître son produit pour bien le vendre. » Autrement dit : la vraie valeur ajoutée de cette formation au métier de technico-commercial est la connaissance technique du produit. « La production, on y arrive toujours, le plus difficile, ce sont les négociations ! », poursuit Aline Thiebault. « Fabrication du produit, qualité, apports nutritionnels, normes de sécurité… On a un support produit qui est clair, les autres BTS technico-commerciaux sont beaucoup plus généralistes », poursuit l’enseignante.
« La spécificité du BTS ministère de l’Agriculture, c’est cette grosse partie technique sur la connaissance des produits, des filières alimentaires, des réseaux de distribution, confirme Anne-Sophie Clausen, responsable de la formation par alternance. En cours de techniques, ils apprennent comment faire des yaourts, du beurre…Cette année, par exemple, ils sont allés sur l’exploitation de stage d’une élève qui commercialise et fabrique des fromages pour participer à l’élaboration du produit », indique l’enseignante.
Français, économie générale et matières semi-professionnelles sont également dispensées aux étudiants. « On leur apprend à connaître le fonctionnement de l’entreprise, la gestion financière et l’informatique. » Ce dernier volet sera d’ailleurs renforcé dès l’année prochaine (SRM, logiciel de gestion des relations clients, vente digitale…). « Enfin, conclut Anne-Sophie Clausen, ils font de l’anglais adapté à leur domaine d’expertise. »
Grande distribution, commerce de bouche, artisanat, fournitures-achats, marché de gros… Les débouchés sont nombreux assurent les formateurs, « six mois après leur sortie, 95 % de nos élèves sont en emploi », indique la responsable du BTS en alternance. Même si, la poursuite d’études est assez plébiscitée par les jeunes en sortie de ce BTS. « L’avantage c’est que cela reste un BTS qui ouvre vers d’autres produits si bien que certains jeunes se dirigent vers la banque assurance, notamment, qui recrute énormément », complète Aline Thiebault.
Ce BTS, selon les deux enseignantes, se révèle parfaitement adapté à la vente directe. Une belle opportunité sur un secteur en plein boum. « La formation convient tout à fait à un jeune qui veut se lancer dans un projet de magasin à la ferme ou de vente de viande en caissettes, par exemple », illustre Aline Thiebault.
« Je vois ces projets de vente directe se développer parmi les étudiants, constate Anne-Sophie Clausen. Sur des petites classes de cinq ou sept étudiants, j’en ai deux ou trois qui ont ce projet d’ouvrir un magasin de vente directe. Ce sont des profils qui n’existaient pas il y a cinq ans ! »
Si les étudiants en alternance font le choix, dès le départ, de s’insérer dans l’univers professionnel en choisissant une entreprise qui les accueille tout au long des deux ans de formation, ceux du cursus scolaire ont l’opportunité, également de s’essayer au terrain. « Nous avons une charte Erasmus qui donne l’opportunité de faire des stages en entreprise en France mais aussi à l’étranger. Ce qui offre une réelle plus value au CV », confirme la responsable de la formation.
L’Institut a la particularité de délivrer ses cours sur quatre jours : une façon d’encourager les élèves à exercer un job en fin de semaine. Un frein de moins pour assurer son insertion professionnelle…
Et que les plus discrets se rassurent, le caractère ne doit pas non plus freiner certains : « Nous travaillons beaucoup sur la confiance et l’estime de soi. Nul besoin de parler fort et de faire de grands gestes pour réussir, assure le prof expert en communication. C’est possible pour tout le monde et je vois parfois d’anciens lycéens très introvertis se révéler redoutables en affaires ! »
Agathe Villemagne
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