Thierry Dambrine porte bien ses 43 ans. Affable, souriant et sympathique, le nouveau président de Fibois Hauts-de-France vit entre collines de l’Artois et bassin minier, dans le Pas-de-Calais. « Mon grand-père père était horticulteur et agriculteur. Mon père fut horticulteur également », rembobine Thierry Dambrine. Une famille de cultivateurs depuis six générations à Hersin-Coupigny.
Dans l’atelier de son entreprise de construction ossature bois, Alternative bois concept, comme dans son nouveau fauteuil de président de Fibois Hauts-de-France, l’Artésien semble rayonner de sérénité. Un vrai passionné, heureux dans son métier et qui le diffuse autour de lui.
L’amour du métier et le sens de la valeur travail lui ont été inculqués par son père, « Tout petit, je courais déjà au milieu des serres et des fleurs. Et je vendais avec mes parents sur les marchés comme Arras, Bully-les-Mines ou Lille ! », précise Thierry Dambrine. Il règle donc son pas sur celui de son père. Pour embrasser une autre carrière. Après un bac scientifique, notre homme poursuit par un BTS professions immobilières.
Au début de l’été 2004, il rencontre son futur beau-frère, Gérard Monsterleet. Ce dernier est alors engagé dans un bac pro menuiserie et aménagement intérieur (avant un BTS systèmes constructifs bois et habitat). Ne se connaissant pas encore, « ni d’Adam, ni d’Ève », après avoir prospecté un peu, ils décident de construire des meubles « dans un garage ». Désormais associés depuis plus de 20 ans, les deux beaux-frères dégotent un brocanteur pour lequel ils transforment et adaptent de beaux lits anciens.
Puis vient la rentrée. « On s’est dit : toi tu sais construire, moi monter un programme, relate Thierry Dambrine. Du coup, on a acheté un terrain et monté un premier programme de cinq logements avec bardage bois et toiture acier isolé, à Nœux-les-Mines (62) en 2005 ». En parallèle avec les études. Puis un deuxième projet de 15 logements, avant la crise des subprimes de 2008. « On a pu financer les deux premiers bâtiments, puis on a compris qu’il fallait faire autre chose : les banques ne suivaient plus… »
Beaucoup de gens les sollicitent alors. Ils créent donc leur entreprise, Alternative bois concept, avec un 3e associé, Bordelais d’origine, qui retournera vivre en famille dans sa région. Mais c’est parti, et bien parti pour Gérard Monsterleet et Thierry Dambrine. « Nous avons démarré pour les particuliers. Puis nous avons fait la reprise de la charpente de la Caisse d’Épargne de Lesquin avec de magnifiques pièces de bois cintrées. Puis nous sommes intervenus dans des projets d’architectes : murs, charpente, planchers, bardage extérieur, etc. ».
Ceux qui passent en 2005 « pour des extraterrestres à qui l’on parle d’incendies, de champignons ou d’insectes xylophages », ont développé leur entreprise de façon constante. La commune de Loison-sous-Lens (62) sollicite leur savoir-faire et leur expertise en 2014. « Ils ont utilisé énormément de matériaux biosourcés, au-delà de la réglementation thermique en vigueur. Ils ont voulu atteindre le niveau BBC, bâtiment basse consommation », apprécie Thierry Dambrine.
Avec des matériaux locaux dont le Métisse®, isolant durable réalisé par le Relais, à Billy-Berclau, à partir de jeans usagés et recyclés. C’est depuis devenu une constante des murs ossature bois, comme le petit ballot de paille en 37 x 45 cm. Sur une lice basse, avec une membrane anti-capillarité, on monte « des pièces verticales, jusqu’à 3,20 m pour 10 m de long ». Une lice haute, un contreventement, des pièces de bois, un bardage de bois en façade viennent ensuite compléter l’ossature. En 2025, leur société emploie 21 collaborateurs.
Sa réussite et sa curiosité ne sont pas passées inaperçues dans la filière bois régionale. Pourtant il avoue sa surprise à la nouvelle de son élection à la présidence de Fibois Hauts-de-France. « Au début, j’avais un peu le sentiment de l’imposteur. Je connais mon métier et je suis curieux, mais la partie exploitation forestière, j’en étais très loin ! Je pense qu’ils cherchaient quelqu’un qui serait capable d’écouter tout le monde et de mettre ses intérêts de côté », analyse Thierry Dambrine. Comme un arbre qui ne cacherait pas la forêt, mais contribuerait à la révéler et à la développer. À ce passionné de voile, nous souhaitons : bon vent !

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