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Bâtiment : Un pacte pour le bois et les biosourcés

21-04-2023

Actualité

C’est tout frais

Près d’une trentaine de structures s’engagent à utiliser un minimum de matériaux biosourcés dans leurs futurs projets de construction ou de réhabilitation. Un premier pas pour parvenir à l’ambitieux objectif de l’État français : la décarbonation complète du secteur d’ici 2050.

Les ministres Olivier Klein (à gauche) et Marc Fesneau étaient présents auprès des signataires le 12 avril à Lille, lors du Forum Bois Construction. Une façon de démontrer l’engagement de l’État. © K. S.

Si des efforts sont demandés au domaine agricole, d’autres n’y échappent pas non plus à l’instar du secteur du bâtiment (maisons individuelles, immeubles collectifs, bâtiments tertiaires…).

Ce secteur est « le plus consommateur d’énergie et le deuxième le plus émetteur de gaz à effet de serre (28 % des émissions totales en incluant les émissions liées à la production d’énergie) en France » selon les chiffres officiels.

La Stratégie nationale bas carbone, feuille de route de lutte contre le changement climatique de l’État français, vise à réduire de 49 % les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur d’ici 2030 par rapport à 2015. Et parvenir à une décarbonation complète du secteur d’ici 2050…

Des objectifs ambitieux et un chantier gigantesque, mais les choses commencent à bouger. Après les régions Île-de-France, Grand-Est et Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France sont les quatrièmes à se doter d’un pacte bois-biosourcés. Il est soutenu par la Région et porté par le CD2E, le centre de déploiement de l’éco-transition dans les entreprises et les territoires, ainsi que Fibois Hauts-de-France, l’interprofession régionale de la filière du bois.

L’objectif de ce pacte ? Promouvoir et développer progressivement dans la région l’utilisation du bois et des matériaux biosourcés. Ce pacte, non-contraignant, s’inscrit sur cinq ans. Il cible les donneurs d’ordre et maîtres d’ouvrage (collectivités, bailleurs et promoteurs), mais aussi les partenaires techniques.

La volonté est « d’envoyer un signal fort aux entreprises du bâtiment pour qu’elles puissent continuer à investir, former et anticiper le changement dans les méthodes de réhabilitation et de construction », appuient les porteurs du pacte.

D’autant plus que la réglementation environnementale RE2020 prévoit d’être de plus en plus contraignante dans les années à venir.

Accompagnement et soutien

L’ambition est de faciliter le recours au bois et/ou aux matériaux biosourcés en mettant à disposition des signataires les outils et l’accompagnement nécessaire.

Le bois et les biosourcés comme le chanvre, le lin ou la paille peuvent être utilisés dans de nombreux domaines du bâtiment : structures, isolants, mortiers et bétons, matériaux composites plastiques, peinture, colles…

28 structures se sont déjà engagées sur un pourcentage de leur surface de plancher en construction neuve et/ou en réhabilitation. La quasi-majorité à hauteur de 10 %, à l’image de collectivités comme la Métropole Européenne de Lille, de bailleurs sociaux comme Flandre Opale Habitat ou Partenord. Mais aussi des promoteurs immobiliers tels que Groupe Duval ou Nexity.

Le pacte prévoit aussi de surveiller « la qualité et la traçabilité des matériaux » : utilisation de bois certifiés et 30 % minimum de bois français (ou provenant d’un rayon de 150 kilomètres autour du chantier). Et « beaucoup d’autres acteurs sont dans les tuyaux pour signer ce pacte », selon Frédérique Seels, directrice du CD2E.

Les signataires étaient réunis le 12 avril pour la signature du pacte à Lille avec la présence symbolique de deux ministres : Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement.

« On voit la détermination des donneurs d’ordre, des collectivités locales et des entreprises, salue Olivier Klein, avant de s’adresser aux signataires, aujourd’hui, il faut construire mieux, il faut construire bas carbone. […] Je vous invite à respecter les engagements pour faire vivre cette filière et cet objectif de construction bas carbone. » 

Un fort potentiel régional pour les matériaux biosourcés

Les Hauts-de-France, déjà deuxième région productrice de lin en France, a un potentiel de développement important de la filière linière, mais également du chanvre ou de la paille.

C’est en tout cas l’ambition affichée de la Région et de la Chambre de commerce et de l’industrie avec le projet Rev3.

« Notre souhait est de passer à la massification et l’utilisation de ces matériaux. C’est une opportunité de développement pourvoyeuse d’emplois », confirme Frédérique Seels qui accompagne le projet avec le CD2E.

Lire aussi : Bâtiment durable : Des perspectives pour la paille, le chanvre et le lin

Avec les régions Grand-Est et Normandie, la région Haut-de-France lance par ailleurs un appel à manifestation d’intérêt « fibres naturelles à usages textile et matériaux » ouvert jusqu’au 16 juin.

Toute une partie de ce dernier concernant l’usage du lin, par exemple, dans le secteur du bâtiment…

Au niveau national, l’État a lancé début mars plusieurs appels à projets pour soutenir et développer la filière forêt/bois dans le cadre du plan de relance France 2030, intégrant notamment un dispositif pour l’« industrialisation de produits et systèmes constructifs bois et autres biosourcés ».

Et les députés ont adopté un amendement, le 6 avril, instituant un objectif de 25 % de matériaux biosourcés dans les rénovations et constructions publiques à partir de 2028.

Kévin Saroul

Lire aussi : Lin : Une expérimentation lancée pour isoler les logements

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