David Lisnard, maire de Cannes et président de l’association des Maires de France, s’impose comme une voix forte du débat public. Partisan d’une gouvernance plus proche du terrain, il critique une centralisation qu’il juge inefficace et plaide pour redonner davantage de libertés aux collectivités locales.
À travers son mouvement Nouvelle énergie, il veut peser dans l’échiquier national et proposer une alternative face à ce qu’il considère comme l’immobilisme et la centralisation excessive.
Créée en 1907, reconnue d’utilité publique dès 1933, l’AMF œuvre au respect de la libre administration des communes, principe inscrit à l’article 72 de la Constitution, et défend le principe d’une réelle politique décentralisée. Nous parlons précisément de subsidiarité ascendante, c’est-à-dire que l’échelon le plus proche doit être par principe le premier à agir.
Notre association, à laquelle la quasi-totalité des maires et présidents d’intercommunalité adhèrent, s’appuie sur un réseau de 102 associations départementales, en métropole et en outre-mer, où toutes les sensibilités politiques sont représentées, sans lien avec aucun intérêt privé. Cette représentativité, légitimité et indépendance nous permettent de relayer les préoccupations et les positions des élus du bloc communal et sont les vecteurs de notre crédibilité auprès des pouvoirs publics.
Dès l’origine, l’AMF était opposée à ce dispositif. Le législateur a créé une usine à gaz centralisée et verticale qui ne satisfait personne. Les maires ne sont pas opposés au principe de mieux lutter contre l’artificialisation des sols. Ce que nous dénonçons, c’est la méthode verticale et les injonctions contradictoires auxquelles nous faisons face.
Prenez l’exemple de la loi dite SRU qui impose aux communes les plus denses de réaliser 25 % de logements sociaux en quelques années. D’un côté, l’État nous oblige à construire plus de logements et de l’autre, il nous en empêche, avec ce fameux ZAN. D’un côté, il nous faut déployer des énergies renouvelables, mais aussi réindustrialiser et de l’autre, cesser d’artificialiser.
Avec l’AMF, nous proposons un changement de méthode. La définition des zones que l’on peut ou non artificialiser doit partir des communes et aller vers l’échelon régional et non plus l’inverse. Par ailleurs, il faut supprimer la prise en compte des grands projets nationaux ou européens dans les enveloppes locales.
Cela fait des années que nous sommes quelques-uns, avec notamment l’écrivain Alexandre Jardin, à alerter contre ces « zones à forte exclusion », progressivement introduites depuis 2019 par la loi dite Climat et résilience. Vous rendez-vous compte que l’on interdit de centres-villes des millions de Français qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture moins polluante ? Cette bombe à retardement économique et sociale, pour des bénéfices environnementaux infimes, empêche aux citoyens vivant dans les déserts médicaux d’accéder aux oasis médicales urbaines !
C’est d’abord un livre de diagnostic, qui interroge où en est la France dans tous les domaines. Je m’efforce d’y montrer l’étendue des défis qui sont devant nous avec des pistes pour les surmonter. Mais c’est pour moi avant tout un livre d’espérance sans laquelle rien n’est possible. Je le constate à Cannes comme dans mes nombreux déplacements partout en France : que de talents, d’ingéniosité, d’énergies qui ne demandent qu’à être libérés !
J’ai voulu sortir de l’adage trompeur : « la gauche s’indigne, la droite se désole ». La droite a toutes les raisons de s’indigner. Mais elle a aussi toutes les raisons d’espérer : mieux, elle est la seule aujourd’hui à pouvoir porter un espoir face au nihilisme qui ravage la gauche et au conformisme qui paralyse le bloc central.
La France est à la croisée des chemins. Celui du sursaut ou du chaos. Face à la rapidité et à l’ampleur de l’effondrement éducatif, de l’explosion de l’insécurité, ou de la dérive des finances publiques qui obère les générations futures, pour ne citer que ces trois défis, il n’y a plus le temps de tergiverser. C’est pour rompre avec quatre décennies d’impuissance publique qui nous ont menés dans cette impasse que je m’efforce de peser dans le débat avec Nouvelle énergie. Le projet que je propose est radical, de façon à aller régler les problèmes à leur racine, pour libérer le potentiel de ce pays depuis si longtemps entravé et renouer, enfin, avec une espérance française.
David Lisnard en 4 dates !
1996
Il est directeur de cabinet et attaché parlementaire du député-maire Jacques Pélissard.
2001
Il est élu conseiller municipal de la ville de Cannes où il devient le 2e adjoint.
2014
Il est élu maire de Cannes et succède à Bernard Brochand.
2021
Il est élu président de l’Association des maires de France, à la suite de François Baroin.
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Propos Recueillis Par Thomas Danree, Junia
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