Dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise japonaise Iwami Ginzan Gungendo Group Co LTD, Pas-de-Calais de tourisme a accueilli en résidence culinaire le chef Takuro Onodera. Depuis 11 ans, il est à la tête de l’auberge traditionnelle, ryokan, Takyo Abeke, établissement chapeauté, donc par le groupe Gungendo, à Omori-cho.
Et si le partenariat s’est tourné vers cette société, ce n’est pas un hasard. En effet, le groupe Gungendo œuvre depuis plusieurs années au re-développement touristique et surtout économique de cette région reculée du Japon qui s’articulait autour des mines d’argent de Iwami Ginzan (voir encadré).
Cette région, comme le Pas-de-Calais après le déclin des mines de charbon, a dû retrouver un moyen d’exister et reconstruire son identité. Aussi, ce parallèle de deux territoires du monde où femmes et hommes ont souffert, contribué à la richesse et la construction de leur pays respectif, a-t-il donné lieu à l’idée de la création d’un carnet de recettes faisant le pont entre ces deux terres.
Mais parlons d’abord de Takuro Onodera. Originaire de Kosaïki, non-loin du célèbre mont Fuji, c’est en se mariant qu’il décide de se lancer dans la cuisine. « Depuis tout petit, j’ai vu mon père pécher et cuisiner donc pour moi c’était familier un homme qui cuisine. Alors, quand à 30 ans je me suis dit qu’il fallait que je trouve un métier qui nourrisse ma famille, j’ai pensé à ça. Je tentais vainement de devenir musicien… J’ai lâché le micro pour le couteau ! »
Voulant maîtriser l’art de la découpe à la japonaise, il part en apprentissage dans un restaurant de Tokyo. « Je suis tombé sur un restaurant du groupe Gungendo. Après deux ans là-bas, j’ai demandé à faire un stage dans l’auberge d’Omori-cho car j’étais curieux. Ils m’ont alors proposé un stage mais de deux ans ! Il a fallu convaincre mon épouse, tokyoïte, de partir dans cette région rurale et isolée. » Mais après un séjour là-bas, et une neige tombée à point nommé, « elle a été convaincue. Nous voulions offrir une vie à la campagne pour nos enfants car grandir dans la nature quand on est petit c’est le mieux. Mais au final, c’est surtout moi qui en profite » D’où la légère prolongation de stage.
Quand il parle d’Omori-cho, Takuro Onodera décrit une certaine douceur, comparable aux campagnes du Pas-de-Calais : « Les gens profitent de la vie avec plaisir. On est très occupé à la campagne mais le rythme est plus agréable. Les habitants de la région ont tellement souffert par le passé qu’aujourd’hui, cette souffrance s’est transformée en chaleur et générosité. » Ça nous rappelle quelque chose…
Dans son ryokan, Takuro Onodera respecte toutes les traditions de ces établissements : chambres de style japonais (tatamis), dîner et petit-déjeuner. « Ma cuisine est une cuisine familiale. Je cuisine des choses traditionnelles mais, parce que ce n’est pas très drôle de manger la même chose qu’à la maison, il y a toujours une touche de nouveauté que les invités peuvent reproduire chez eux. Si je devais comparer avec ce que j’ai vu ici, c’est une cuisine entre l’estaminet et le bistro. »
Aussi, pour le carnet de trois recettes qu’il doit réaliser, Takuro Onodera souhaite faire fusionner la cuisine française et japonaise mais surtout proposer des recettes « que l’on peut reproduire chez soi ! Pour ça, j’ai décidé de me rendre dans des supermarchés du coin et quelques magasins spécialisés pour que les ingrédients soient trouvables facilement ici. »
« J’ai aussi observé les habitudes de cuisine et j’ai constaté que les Français cuisinent beaucoup avec leur four donc je vais proposer une recette de porc au gingembre, revisité avec l’utilisation de ribs, pour qu’il puisse être cuit au four. Je pense aussi proposer un plat de nouilles soba, qui sont un peu grises grâce au sarrasin, et le présenter en « pyramide » pour rappeler les terrils… »
Le livre devrait être disponible au format numérique en juin et accessible gratuitement, idéalement en français et en japonais.
La société Iwami Ginzan Gungendo Group Co LTD a été créée par Tomi Matsuba dans la région d’Iwami ginzan, dans la préfecture de Shimane. Iwami Ginzan était la plus grande mine du Japon à son apogée aux XVIe et XVIIe siècles, l’argent extrait de la mine représentait un tiers de la production mondiale. La région a été classée patrimoine culturel de l’UNESCO en 2007. Comme dans le Pas-de-Calais et ses mines de charbon, après la fermeture de la mine d’argent au milieu du XXe siècle, la région est passée de plus de 200 000 habitants au plus fort de l’activité à par exemple, 400 habitants à Omori-cho, village minier emblématique. Avec sa société, Tomi Matsuba souhaite relancer l’activité économique de ce territoire, notamment via l’artisanat textile, la production de produits cosmétiques et le tourisme. Aujourd’hui, le groupe Gungendo compte plus de 33 boutiques installées dans de grands magasins à travers le Japon.
Pour Takuro Onodera, c’était une première en France. Voilà les choses qu’il a relevées :
– « Quand je suis arrivé à Paris, j’ai été frappé par le nombre de vélo et de trottinettes électriques ! »
– « Le fait que les piétons traversent dès que le voyant passe au vert, sans même attendre que les voitures ne se soient arrêtées. »
– « Les chiens sans laisse ! »
– « Le sel et le poivre à disposition sur les tables au restaurant. Moi, ça me briserait le cœur si je voyais un client resaler ou repoivrer. »
Eglantine Puel
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