« Je voulais faire quelque chose de cette maison. » Marie-Laëtitia Dusaussoy habite à Gonnehem, dans le Béthunois (62). De l’autre côté de la rue, l’ancienne ferme de ses beaux-parents qu’elle, son mari Olivier et son beau-frère Nicolas, ont décidé de transformer en résidence senior. Un endroit où les anciens se sentiraient bien et où leur famille serait heureuse de leur rendre visite. Un lieu beau et vivant, explique l’ancienne agricultrice.
« Avec Olivier, mon mari, nous avons élevé des vaches laitières avant de reprendre la graineterie Flanquart en 1992, où nous avons passé la main à notre fils ». En parallèle, les parents d’Olivier quittent leur ferme et, au décès de la maman se pose la question du devenir de la maison. « Nous avons choisi de la racheter avec Nicolas, l’un des frères d’Olivier. » Le trio se mue en trois associés de « la Maison de nos parents« , dont Marie-Laëtitia prend la présidence et Nicolas la direction.
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L’aventure commence début 2023 avec l’ouverture de quatre chambres d’hôtes, créées dans le corps de ferme historique et qui accueillent « pas mal de Belges et d’Anglais, ainsi que des cyclotouristes car la voie verte passe à proximité, à Saint-Venant », situe la présidente de la SAS qui précise qu’une des quatre chambres est accessible PMR et que, outre les petits-déjeuners servis aux hôtes, l’accès à la cuisine permet à chacun de se restaurer en autonomie. Les lieux permettent aussi l’accueil d’événements divers comme des afterworks pour les entreprises ou les associations ou encore la location d’une salle pour les réunions de famille.
« La Maison de nos parents » ouvre, elle, début 2024. « Il s’agit d’un village senior à la campagne : 27 petits cottages de plain-pied, d’une ou deux chambres complètement meublés et équipés (de la machine à laver à la vaisselle, ndlr), qui permettent à chacun d’être chez lui tout en profitant des parties communes et des activités proposées », résume la présidente, qui précise qu’il ne s’agit pas d’une résidence médicalisée – une personne est cependant toujours présente sur place la nuit et un système d’alarme permet de contacter les Dusaussoy à tout moment – mais bien d’un lieu idéal pour les personnes encore autonomes. « Nous accueillons aussi des personnes handicapées, car tous les logements sont accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR), ou encore des jeunes qui travaillent », liste Marie-Laëtitia Dusaussoy.
Des logements ont été aménagés aux étages du corps de ferme, qui hébergent des infirmières et autres jeunes professionnels, pour un mélange des générations bienvenu. Un restaurant devrait aussi ouvrir au printemps prochain : grand public, il sera aussi accessible aux locataires et permettra encore davantage de mixité. Dans le « village », sur un hectare, on retrouve potager et serre qui fournissent les fruits et légumes servant à faire la soupe du soir (proposée en supplément) ou les confitures et autres bocaux réalisés dans la cuisine partagée. « Le midi, les locataires cuisinent eux-mêmes ou se font porter leurs repas par des entreprises extérieures », précise notre guide en ouvrant encore la porte de la salle de sport ou de la salle d’animation, qui sert autant aux ateliers de yoga sur chaise qu’aux quiz et autres galettes des rois. Un salon de coiffure accueille une coiffeuse, trois fois par semaine, et des sorties culturelles sont organisées régulièrement.
Le coût – 1 795 euros mensuels – et la durée de passage à l’acte entre la prise de décision de quitter sa maison, la vente… font que le village n’est rempli qu’à 50 % pour l’instant. « Nous accueillons volontiers les animaux », précise Marie-Laëtitia Dusaussoy qui détaille les services proposés : « collation de l’après-midi, prêt d’une salle une fois par an pour recevoir la famille, livraison de la pharmacie et de l’épicerie ; présence d’un régisseur sur place qui règle toutes les petites bricoles, système de téléassistance, aide à l’installation… » « La Maison de nos parents » peut aussi accueillir des séjours de courte durée, pour faire la transition entre un séjour à l’hôpital et le retour à la maison ou permettre à des familles de partir en vacances en sachant leurs aînés en sécurité. « Ici c’est comme à la maison, espère Marie-Laëtitia Dusaussoy : un lieu où on est content de se retrouver en famille. »
Justine Demade Pellorce
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