Elle avait pour habitude de défendre les sujets de l’alimentation et l’agriculture biologiques lors des élections régionales, l’échelon naturel pour ces questions : A pro bio décide cette fois de s’adresser aux futurs maires. « On se rend compte que l’échelle de la commune et de l’intercommunalité est la plus pertinente pour porter le développement de la bio », pose le directeur de l’agence de promotion de la filière, qui rappelle les compétences obligatoires de ces collectivités dans la restauration collective, l’aménagement du territoire (en protégeant certaines pratiques dans les plans locaux d’urbanisme), le développement économique (et le soutien à certaines activités) ou encore la politique de santé (en particulier les plans locaux de santé qui se développent de plus en plus comme à Villeneuve-d’Ascq ou dans le Montreuillois).
« Et puis il y a toutes les compétences volontaires, comme la mise en place de plans alimentaires territoriaux, les dispositifs de soutien à la transition… », complète François Meresse.
Pour le directeur de l’agence régionale, l’évolution (et parfois le basculement) à venir du paysage politique local rend plus nécessaire que jamais la sensibilisation aux enjeux, en partenariat avec l’association Bio en Hauts-de-France et, c’est un objectif, avec l’ensemble de la filière de l’amont à l’aval sans oublier les citoyens engagés et les élus déjà impliqués. « Pour ça, nous ciblerons certains candidats – impossible d’être exhaustif avec plus de 5 000 communes dans les Hauts-de-France – : les élus et candidats des 50 plus grandes communes de la région parce que ces dernières brassent de gros volumes et ont valeur d’exemple », annonce François Meresse, qui évoque immédiatement un problème de représentativité dans ce classement : sur les 50 communes, 29 sont dans le Nord et 18 sur la métropole lilloise.
Dans un souci de représentativité, la cible est élargie à toutes les communes à la tête d’une intercommunalité (134 communes supplémentaires) qui sont, en général, porteuses des projets alimentaires territoriaux (PAT) quand ils existent. Multiplié par le nombre d’élus en place et de candidats, un millier de courriers et/ ou courriels seront donc envoyés entre septembre et mars, qui reprendront l’argumentaire mis au point.
L’objectif étant de donner le même niveau d’information à tous les candidats, de façon transpartisane, et de faciliter la deuxième étape : « La rencontre des maires élus à partir d’avril, afin d’affiner le plaidoyer en fonction du territoire, de son histoire et de ses moyens. L’expérience nous démontre que les élus sont plus enclins à travailler avec nous lorsqu’ils ont déjà eu affaire à nous : c’est notamment l’objet du plaidoyer envoyé. »
Sur le fond, on a choisi d’éviter de reparler biodiversité, « le consensus existe à ce sujet », pense François Meresse, mais on a préféré mettre en avant d’autres arguments, plus pragmatiques et plus évocateurs pour les élus : la souveraineté alimentaire et l’emploi local, ainsi qu’un troisième thème (a priori autour des questions de santé – environnement) qui ressortira de l’atelier participatif organisé le 23 avril dernier et qui a rassemblé plus de 50 bonnes volontés.
« Nous souhaitons faire comprendre à tous les candidats, puis les élus, que le développement de la bio sur le territoire est une solution de bon sens économique et écologique », avance le directeur de l’agence de promotion qui détaille la stratégie. À pro bio, c’est 15 salariés en région, qui ne pourront porter seuls la démarche : il faut donc outiller des ambassadeurs, qui relaieront la bonne parole. Pour ça, leur expliquer les enjeux alimentaires sur les territoires et les former sur les compétences des collectivités en la matière, et les engager sur un argumentaire commun. « Il faut faire masse », ambitionne François Meresse, qui détaille encore quelques pistes d’action : établir une espèce de bioscore en notant les programmes des candidats sur les questions de transition, créer une boîte à outils des nouveaux élus et pourquoi pas les former aux enjeux, en éditant notamment un guide en ligne qui recenserait toutes les aides existantes.
« Les bonnes volontés existent, globalement, observe le directeur d’A pro bio. La meilleure carte à jouer est celle du financement », a-t-il compris, aiguillé par quelques élus impliqués dans la démarche. Le plaidoyer, la charte et les formations seront présentés officiellement en septembre.
Justine Demade Pellorce
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