Mars 2026 et les élections municipales (lire aussi notre édition du 9 mai), c’est demain. Si certains préfèrent jouer la carte du (parfois faux) suspens, d’autres choisissent d’annoncer rapidement la couleur. Qui du lièvre ou de la tortue passera la ligne d’arrivée en tête ? Verdict dans moins d’un an.
D’ici là, on garde un œil sur les principales annonces dans le Nord-Pas de Calais mais aussi à l’échelle nationale.
C’est une réforme passée presque inaperçue, mais qui pourrait profondément transformer la vie politique dans les trois plus grandes villes françaises. En avril, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi Maillard, qui modifie en profondeur le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.
Jusqu’à présent, les conseillers municipaux des trois métropoles étaient élus arrondissement par arrondissement (ou secteur), selon un système hérité de la loi PLM de 1982. Le maire de la ville était ensuite désigné par les conseillers municipaux. Résultat : un candidat pouvait accéder à la mairie sans disposer d’une majorité à l’échelle de la ville, en s’appuyant sur quelques arrondissements stratégiques.
Ce système sera abandonné dès 2026. Les électeurs voteront désormais deux fois :
– une première fois pour élire les conseillers municipaux au niveau de toute la ville ;
– une seconde fois pour élire les conseillers d’arrondissement, au niveau local.
Le maire ne sera ainsi plus désigné indirectement par les élus d’arrondissement, mais sera directement issu de la majorité municipale, donc élu de manière plus transparente et représentative.
Pour ses partisans, c’est une avancée démocratique majeure. Pour ses détracteurs, un casse-tête électoral. Une chose est sûre : ce nouveau système pourrait profondément rebattre les cartes dans les grandes métropoles.
À Dunkerque, l’incertitude domine. Patrice Vergriete (DVG), maire emblématique et artisan de la gratuité des transports mais également ministre du Logement de juillet 2023 à janvier 2024 puis des Transports de février à septembre 2024, n’a pas encore annoncé ses intentions pour 2026. Il a affirmé début 2025 que « la question n’est pas encore dans (sa) tête« . Côté opposition, aucun nom n’a émergé publiquement du côté de la droite et du Rassemblement National. À gauche, c’est Grégoire Paccou, 33 ans, qui a été choisi pour mener la campagne des municipales en tant que chef de file du Parti socialiste.
À Arras, Frédéric Leturque se représente après trois mandats successifs. Fort de ses victoires dès le premier tour en 2014 et 2020, il reste le grand favori.
En face, peu d’opposition solide pour le moment, si ce n’est Alban Heusèle, représentant local du Rassemblement national, qui espère transformer ses bons résultats aux législatives en dynamique municipale. La gauche peine à se faire entendre, mais une éventuelle candidature de la ministre Agnès Pannier-Runacher, députée de la circonscription et ministre de la Transition écologique, pourrait bouleverser le paysage.
À Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier (ex-PS) entretient le flou : il ne souhaite pas se prononcer pour l’instant mais nul doute qu’il briguera un cinquième mandat pour barrer la route à son principal opposant, Antoine Golliot, député du Rassemblement national.
À Saint-Omer, François Decoster (MoDem) semble prêt à repartir, même si son annonce officielle se fait attendre. La nouveauté vient d’un collectif écologiste et social qui veut proposer une alternative à sa gouvernance centriste.
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À Béthune, Olivier Gacquerre (UDI), maire depuis 2014, laisse entendre qu’il sera candidat, sans l’avoir encore officialisé. Aucun opposant ne s’est manifesté à ce jour, mais le calme apparent pourrait masquer des préparatifs, notamment du côté de la gauche, qui espère regagner ce bastion perdu.
À Valenciennes, Laurent Degallaix (DVD), largement réélu en 2020, devrait se représenter face à une gauche qui réfléchit actuellement à une union autour d’une liste commune.
À Maubeuge, le maire actuel Arnaud Decagny (DVD) ne s’est pas encore prononcé. Sophie Villette (PS) est la première à se lancer. Une liste LFI est aussi en préparation, laissant entrevoir une gauche divisée.
À Douai, la campagne s’annonce éclatée : pas moins de six listes pourraient se présenter. Frédéric Chéreau (PS), maire sortant, devrait se représenter, mais une rupture avec les écologistes (alliés en 2020) est possible. Le RN, la droite classique et LFI préparent aussi des listes, augurant d’un scrutin à plusieurs tours très ouvert.
À Cambrai, la donne a changé avec le décès récent du maire François-Xavier Villain. Sa première adjointe, Marie-Anne Delevallée, a pris la relève. Reste à savoir si elle mènera l’équipe sortante en 2026 ou si un autre successeur émergera. La France Insoumise a investi un binôme local, Benoît Maréchal et Sylvie Pala, pour mener les négociations avec les forces de gauche.
À Lens, le duel s’annonce clair : Sylvain Robert (PS), maire depuis 2013, entend bien poursuivre son action, tandis que Bruno Clavet (RN), député local, est pressenti pour mener l’assaut. La confrontation entre PS et RN s’annonce comme l’un des affrontements les plus suivis du Pas-de-Calais dans une ville historiquement socialiste.
Julien Caron
Actualité
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