« Le Nord vit des records de sécheresse depuis trois ans ». Le constat est sans appel pour Anne-Laure Cattelot, députée de la 12e circonscription du Nord. Dans ce contexte, elle est allée à la rencontre d’éleveurs de l’Avesnois le 19 août 2020. Était notamment présent Jean-Christophe Rufin, vice-président de la FDSEA du Nord et éleveur à Mairieux (59).
« Les systèmes herbagers si appréciés pour leur résilience et leur capacité à capter le carbone se retrouvent particulièrement fragilisés par la situation », indique la députée Cattelot dans une lettre adressée au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie à la suite de la rencontre.
À court terme, la députée appelle de ses vœux une reconnaissance du « statut de calamité agricole au titre de la perte de fonds ». Objectif : accompagner financièrement les éleveurs pour leur permettre de resemer leurs prairies dégradées cet automne.
En système herbager, la députée considère d’ailleurs que le calcul effectué au titre des calamités agricoles n’est pas satisfaisant. En effet, il ne prend pas en compte « les dépenses supplémentaires effectuées pour nourrir le bétail ».
Avec une récolte de foin qui a chuté de 80 % dans certains secteurs, la situation est critique pour de nombreux éleveurs. « Que ce soit en bio ou en conventionnel, les éleveurs de l’Avesnois sont nombreux à avoir fait le choix de l’autonomie fourragère, rappelle Anne-Laure Cattelot. Beaucoup n’ont pas suffisamment de cultures céréalières à côté pour compenser. Ils vont donc être contraints d’acheter de l’aliment pour nourrir leurs animaux cet hiver ».
Les éleveurs vont devoir notamment s’orienter vers les coproduits de l’industrie agroalimentaire. Ces derniers « connaissent une très forte augmentation de leur prix du fait de la crise sanitaire de la Covid-19 mais également de la concurrence avec les méthaniseurs », estime Anne-Laure Cattelot. Elle formule la demande de « soutenir financièrement le transport d’affouragement ».
« Que ce soit en bio ou en conventionnel, les éleveurs de l’Avesnois sont nombreux à avoir fait le choix de l’autonomie fourragère«
Anne-LAURE CATTELOT, DÉPUTÉE DU NORD.
À plus long terme, la députée de l’Avesnois estime que la sécheresse menace « le maintien des prairies permanentes ». Les éleveurs présents lors de la rencontre lui ont fait part de l’enjeu autour de la luzerne. À ce jour, même implantée de longue date, une parcelle de luzerne n’est pas considérée comme une prairie permanente. Pourtant, elle semble adaptée au climat de plus en plus sec du département du Nord. La députée Cattelot demande donc au ministre d’adapter la réglementation sur ce point.
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Au-delà de la crise conjoncturelle, si les étés avec des fortes chaleurs sont amenés à se répéter, « l’État devrait soutenir l’investissement pour construire des bâtiments mieux isolés », estime Anne-Laure Cattelot. À la fin de son courrier, elle lance une invitation au ministre à se rendre en Sambre-Avesnois-Thiérache pour rencontrer les éleveurs.
Virginie Charpenet
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