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La nouvelle s’est propagée dans la matinée avant d’être confirmée dans un communiqué de presse aux alentours de 15 h, mercredi 8 mars 2023 : Tereos souhaite fermer la sucrerie d’Escaudœuvres.
Pour le président de l’Agglo de Cambrai, cette décision est incompréhensible.
Pour l’élu, également conseiller départemental au département du Nord et vice-président en charge de l’Aménagement du territoire et du Canal Seine-Nord Europe, au-delà de la nouvelle, la méthode de Tereos est discutable.
“Personne n’a été consulté ou n’était au courant parmi les élus. Pas même les salariés, planteurs, sous-traitants… Ce qui est autrement plus grave ! C’est moi qui l’ai appris aux salariés. C’est un fonctionnement insupportable et déshumanisé, en déconnexion totale avec les valeurs de la filière et les 150 ans d’histoire de cette sucrerie”, assène Nicolas Siegler.
Selon lui, “le président de la région, Xavier Bertrand, moi-même, et d’autres élus aurions été tout à fait disposés à discuter pour aider ce groupe. Avant de prendre cette décision, un dialogue était possible… “
Ce qui inquiète particulièrement Nicolas Siegler, c’est l’avenir des salariés et des gens en emploi indirect avec la sucrerie : “On parle de 400 emplois au total (directs et indirects). Ils ont présenté un projet de PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), ce qui veut dire qu’ils estiment que l’usine n’est plus viable… Ce qui est surprenant car ils y ont investi près de 62 millions d’euros ! On ne ferme pas une usine dans laquelle on investit autant. J’ai beau avoir écouté toutes les parties, rien ne me permet d’être convaincu de l’opportunité pour Tereos de fermer Escaudœuvres.”
D’autant que, comme le rappelle l’élu, Tereos a réalisé un chiffre d’affaires de 5,1 milliards d’euros en 2021-2022, permettant un résultat net de 172 millions d’euros.
Sur le terrain, Nicolas Siegler l’affirme, “les salariés et planteurs sont sidérés… Ça fait 25 ans qu’i y a des menaces comme cela mais quand votre entreprise investit 62 millions d’euros dans votre usine on ne se doute pas qu’elle compte la fermer”. Pourtant, reconnaît Nicolas Siegler, avec le recul des indices ont été laissés comme “l’annulation il y a quinze jours de travaux prévus de longue date et acté il y a quelques mois. Que s’est-il passé entre-temps ? C’est la véritable question.”
Car les arguments donnés par Tereos n’ont pas convaincu Nicolas Siegler : “On nous parle de la baisse de la production… Très bien. Mais le Nord-Pas de Calais sera probablement d’ici quelque temps une des dernières régions française où l’on pourra encore produire de la betterave ! Il faut laisser une chance à cette usine.”
Nicolas Siegler, ainsi que Xavier Bertrand, ont demandé une entrevue avec la direction de Tereos et ont mis au courant de la situation le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau.
Eglantine Puel
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