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13-09-2023

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :

Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table sur l’union et la continuité, quand le Rassemblement national pourrait obtenir ses premiers sièges sénatoriaux dans le département.

Parmi les sept sénateurs sortants du Pas-de-Calais, seul Michel Dagbert, élu en 2017 sous l’étiquette PS et passé, depuis, à la majorité présidentielle, n’est pas candidat à sa réélection lors des prochaines élections sénatoriales. C’est Jean-Marie Vanlerenberghe, 84 ans, le doyen du Sénat, qui mène la liste Renaissance. Le sénateur sortant peut compter sur une liste « forte d’expérience », selon Michel Dagbert avec, entre autres, l’ancienne ministre de la santé Brigitte Bourguignon en deuxième position.

La droite mise sur la continuité avec, comme en 2017, Jean-François Rapin (LR) en tête de liste. Il est suivi par la sortante Amel Gacquerre (UDI), devenue sénatrice en 2020 suite au décès de Catherine Fournier. « Nous sommes parvenus à faire l’union cette année : la liste dissidente de 2017 a accepté d’être à nos côtés », estime Jean-François Rapin, conforté par Amel Gacquerre qui se dit « très satisfaite » de la manière « consensuelle et rassemblée » dont la liste s’est construite. Unique frein aux ambitions de la droite, la candidature d’Hubert Degrève, maire de Tubersent et président des maires ruraux du Pas-de-Calais, qui fait campagne sur le thème de la défense des territoires ruraux.

Socialistes et communistes partent divisés

La gauche, elle, n’a pas fait le choix de l’union : à l’instar de ce qui se déroule dans le pays, les différents partis qui composent la NUPES n’ont pas souhaité faire liste commune. Ainsi, les écologistes mènent une liste à part, tout comme les Insoumis. Cathy Apourceau-Poly (PCF), devenue sénatrice en 2018 suite à la démission de Dominique Watrin, et le sénateur sortant Jean-Pierre Corbisez (ex PS) sont parvenus à s’entendre. « Nous partageons la même philosophie sur le mandat d’élu », rapporte la tête de liste, Cathy Apourceau-Poly, qui défend « le droit à la diversité à gauche ». La sénatrice sortante Sabine Van Heghe, membre du Mouvement des citoyens (MDC), figure deuxième sur la liste de Jérôme Darras (PS) qui est premier adjoint à Liévin. Elle regrette que l’union « n’ait pas pu avoir lieu avec tous les partis de gauche », mais se dit « très satisfaite de (s)on équipage ».

L’éventualité Rassemblement national

La question à 1 million enfin : le Rassemblement national obtiendra-t-il son premier siège de sénateur ? Les élections sénatoriales sont compliquées pour le parti. De fait, ce sont les grands électeurs qui votent, le nombre de mairies et de conseillers municipaux remportés par le parti est donc crucial. Or, lors des élections municipales de 2020, le RN a reculé dans les communes du Pas-de-Calais. Il a conservé Hénin-Beaumont, certes, et a gagné Bruay-la-Buissière, mais il est passé de 12 à 6 conseillers départementaux, et a perdu pas moins de 22 sièges au conseil régional. Attention, toutefois au « vote masqué » des campagnes, avertit Michel Dagbert : « Les élus locaux, du fait de l’insécurité dans laquelle ils évoluent parfois, peuvent être tentés par le vote extrême. »

Des élus locaux en difficulté

Unanimement, les sénateurs sortants font état d’élus locaux en difficulté. « Certains souffrent d’un sentiment d’abandon, d’un manque de reconnaissance, à la fois des institutions et de la population », décrit Jean-François Rapin. « Nous devons défendre la capacité à agir des élus », martèle Amel Gacquerre, rejointe par Jean-Pierre Corbisez qui s’inquiète du budget 2024 alloué aux collectivités territoriales qui pourrait laisser des communes « exsangues ». « Nous sommes à la fois l’oreille des élus locaux et leur vigie nationale, qui les alerte très rapidement des risques que certaines politiques nationales pourraient leur faire encourir », détaille Jean-Pierre Corbisez.

De fait, le sénateur doit constamment avoir une jambe à Paris, et l’autre sur le terrain. « Je pars toujours des rencontres et des sollicitations des élus locaux pour penser mes différentes interventions dans les commissions nationales », précise ainsi Sabine Van Heghe.

Coller aux problématiques du Pas-de-Calais est d’autant plus laborieux qu’il s’agit d’un territoire des plus complexes. 1,5 million d’habitants, 890 communes et surtout « trois entités différentes, dont il faut veiller à défendre les spécificités », précise Cathy Apourceau-Poly : les ruralités, le bassin minier et le littoral. 

Retrouvez notre article sur le bilan des sortants.

Retrouvez l’intégralité des candidats aux prochaines élections sénatoriales.

Marion LECAS

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