Lou Bogaert et le football, c’est une histoire qui commence alors que la Ronchinoise est haute comme trois pommes. « Je devais à peine avoir 4 ans et je voyais mon grand frère, Axel, avec qui j’ai trois ans d’écart, jouer. J’ai dit à mes parents : « Moi aussi, je veux faire du foot, comme Axel ! » »
La première réaction de ses parents a été de lui demander si elle était sûre de son choix : « Tu ne voudrais pas plutôt faire de la gym ou de la danse ? » l’ont-ils alors interrogé. « Non », le choix de la petite Lou était déjà acté.
La petite fille débute alors sa (toute jeune) carrière dans le ballon rond à l’US Lesquin avant de rejoindre Wasquehal. À l’adolescence, Lou Bogaert est rapidement repérée par le staff du Losc. « Ils m’ont proposé de les rejoindre mais à cette époque je jouais encore avec les garçons, l’ambiance était bonne, nous étions en élite, je voulais finir la saison avec eux », explique-t-elle.
Aller loin OK, mais le foot doit rester un plaisir pour Lou Bogaert qui intégrera finalement l’équipe lilloise en U14. Une fierté pour son papa qui supporte les Dogues depuis toujours. Et un changement pour Lou qui passe d’une équipe où elle est entourée de garçons à des coéquipières exclusivement féminines. « Les ambiances sont différentes, les garçons sont plus durs, les filles un peu princesses, mais je me sens aussi bien dans ces deux environnements ! »
Puis l’adolescente suit un cursus de sport étude avant de partir pour le pôle espoirs de Liévin. « J’étais avec les meilleures joueuses de la région, en internat, j’ai gagné en autonomie. Même si c’était dur d’être loin de ma famille, cela a été une très bonne expérience », assure-t-elle aujourd’hui.
Le Paris FC, à son tour, détecte son potentiel et lui propose de rejoindre son équipe. « J’ai refusé. Le foot a une place importante dans ma vie, mais je souhaitais donner la priorité à l’école, c’était important pour moi de passer mon bac, rester au Losc me permettait de garder un équilibre entre le foot et les études. » Un bac qu’elle obtient avec mention.
Elle intégrera finalement le Paris FC en 2022. « C’était impressionnant d’arriver dans une équipe avec de grandes joueuses comme Clara Mateo ou Gaëtane Thiney que j’avais l’habitude de regarder à la télé ! » La première année parisienne a été un peu compliquée reconnaît la footballeuse, « le niveau était plus technique et athlétique et je ne jouais pas tout le temps, c’était parfois frustrant mais c’est le jeu ! »
La Nordiste s’est accrochée, a persévéré et s’est fait sa place en défense. Avec son équipe, elle a d’ailleurs remporté la Coupe de France face au PSG, tenant du titre, en mai dernier : « C’est historique, c’est le premier titre du club, et le premier de mon CV de joueuse. Je suis fière d’avoir participé à cette aventure. »
En octobre, elle est sélectionnée en équipe de France féminine. « Évidemment, c’était un rêve mais que je ne pensais pas accessible tout de suite. Je n’ai même pas regardé la liste lorsqu’elle est sortie, sourit Lou Bogaert. J’étais en voiture quand elle est tombée, mon père n’arrêtait pas de m’appeler, mais comme je conduisais je n’ai pas décroché. »
La joueuse du Paris FC apprend la bonne nouvelle par l’une de ses coéquipières parisiennes. « Au début j’ai cru à une blague. Quand j’ai réalisé que c’était vrai, c’était un sentiment inexplicable qu’on ne vit qu’une fois », assure-t-elle. Et de poursuivre : « Mes parents m’ont toujours répété qu’il fallait travailler pour avoir ce que l’on voulait, j’ai fait beaucoup de sacrifices pour le football, il y a eu des remises en question. J’ai toujours fait mon maximum pour arriver où je suis. Porter le maillot des Bleues est une consécration, une fierté ! »
Une fierté pour elle mais aussi pour sa famille qui l’a toujours soutenue dans ses choix, « les rendre fiers et voir du bonheur dans leurs yeux, c’est très important pour moi. Ils ont fait aussi beaucoup de sacrifices pour que je puisse être où je suis aujourd’hui ! »
Depuis cette première sélection, la Nordiste a fait systématiquement partie de la liste de Bleues et participera donc à l’Euro qui a débuté ce mercredi 2 juillet. « Une chance » qu’elle savoure.
Depuis plusieurs semaines, l’équipe s’entraîne dur pour être prête : « J’ai hâte de commencer la compétition. Il y a une bonne entente, une bonne cohésion dans l’équipe. On a le potentiel pour aller loin et faire de belles choses. »
Et pas question pour celle qui fait partie des plus jeunes de la sélection – elle a fêté ses 21 ans le 25 juin – de céder à la pression : « Je garde en tête que c’est une chance pour moi d’être là. » En démontre la sérénité avec laquelle elle aborde le premier match des Bleues dans la compétition, ce samedi 5 juillet, où elles affronteront l’Angleterre, tenant du titre : « On commence par un gros match d’entrée de jeu, cela va nous mettre directement dans le bain », souligne-t-elle sans une once d’appréhension. Lou Bogaert et ses coéquipières affronteront ensuite le pays de Galles le 9 juillet et enfin les Pays-Bas le 13 juillet. Les deux premières équipes se qualifieront pour les quarts de finale. Lou Bogaert y croit… Et nous aussi !
Hélène Graffeuille
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