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Francine Théret est la présidente de la commission Hommes et Territoires à la Chambre d’agriculture Hauts-de-France. Elle a répondu à nos questions au sujet du métier d’agriculteur, qui peine à se féminiser.
Nous avons besoin de repreneurs pour le renouvellement des générations. De nombreux chefs d’exploitation partent en retraite, il y a des exploitations à reprendre.
En Hauts-de-France, les difficultés sont les mêmes que pour les hommes, le genre n’intervient pas : l’accès au métier et l’accès au foncier. Le tout est d’avoir envie, de se battre pour défendre son projet. Aujourd’hui, 55 % des femmes qui s’installent reprennent ou intègrent l’exploitation familiale. Une jeune agricultrice a toute la latitude pour trouver sa place, les a priori tombent. Responsable d’un élevage, diversification, grandes cultures : elle peut s’épanouir quelle que soit la spécialisation choisie, même si près de la moitié, 49 %, s’installe en polyculture élevage.
L’agriculture a fortement évolué. Avec la robotisation, la mécanisation, l’informatique, c’est un métier riche et varié. On doit être armé, les femmes sont d’ailleurs plutôt plus diplômées, avec des projets plus réfléchis. L’organisation du travail est importante pour piloter son entreprise. Il faut aussi savoir s’entourer : travailler en Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole, ndlr), en association, se former tout au long de sa carrière, intégrer des groupes de développement. L’échange en groupe, il n’y a rien de tel pour confronter ses idées et ses pratiques. Ensuite, chacun décide sa façon d’opérer. Nous devons donner envie aux jeunes de découvrir les métiers et de s’y projeter professionnellement, et ce quel que soit leur genre.
Propos Recueillis Par Louise Tesse
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