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Acheter ses produits frais au marché et compléter par un petit tour au supermarché pour se fournir en épicerie sèche : c’est le lot de nombreux consommateurs. Ce constat, Amélie Christophe en a fait l’expérience personnelle et cela a fait germer une idée en elle. Idée qui s’est concrétisée en 2019 avec le lancement de son projet Amel’en vrac.
Objectif : vendre des produits en vrac sur les marchés de l’Avesnois. Elle devrait se lancer en juillet sur les routes bocagères avec sa camionnette. Retour sur ce projet de reconversion professionnelle audacieux.
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Amel’en vrac est le fruit d’un long cheminement. Après différentes expériences en collectivités territoriales et associations, notamment un poste de chargée d’accueil au Forum antique de Bavay, Amélie décide en 2018 de reprendre des études pour trouver une voie professionnelle plus en adéquation avec ses envies. “J’ai obtenu un master en développement local et économie solidaire qui m’a conduite vers ce projet de reconversion professionnelle”, explique-t-elle.
Elle effectue sa formation en alternance au parc naturel régional de l’Avesnois, au sein du service en charge du développement économique. Elle s’occupe notamment de formaliser un réseau de marchés. “Il y avait déjà des marchés bio sur le territoire. Ma mission a consisté à s’ouvrir à d’autres producteurs pour lancer d’autres marchés, avance Amélie. J’ai aussi élaboré une sorte de boîte à outils pour aider les porteurs de projet de marché à se lancer”.
Cette expérience lui permet de découvrir cet écosystème des marchés et de peaufiner le projet qu’elle souhaite mettre en œuvre après sa formation. Alors qu’elle constate le manque de produits d’épicerie sèche sur les marchés, les associations de marchés lui confient qu’elles attendent ce genre de nouveaux services pour les consommateurs. “J’ai vite eu la conviction que mon projet allait répondre à un besoin”, se rappelle Amélie. Sensible aux problématiques environnementales, elle décide de bâtir son projet autour de la commercialisation de produits en vrac, “pour réduire les déchets et les emballages”, issus de l’agriculture biologique.
Elle projette de proposer de l’épicerie salée et sucrée (farine, pâtes, riz, lentilles, sucre…) mais aussi des produits d’hygiène et d’entretien. “Mon objectif est de rendre le vrac accessible en milieu rural”, précise Amélie qui
trépigne d’impatience à l’idée d’aller au-devant des consommateurs.
Amélie Christophe constitue actuellement son réseau de fournisseurs. “Lorsque cela est possible, je vais au maximum chercher à m’approvisionner en local, assure-t-elle. Mais ça ne sera pas possible pour tout, comme le riz par exemple”. Pour la farine ou les pâtes, elle a déjà établi des contacts en région.
Pour se lancer, Amélie doit pour l’instant investir 31 000 €. Le principal investissement, en plus du stock de départ, est la camionnette et les silos et bacs à installer dedans. Elle a opté pour un camion de boulangerie d’occasion qu’elle va faire aménager sur mesure par un jeune ébéniste de l’Avesnois.
Pour financer son projet et créer son entreprise, Amélie a lancé une cagnotte participative en ligne, sur la plateforme Miimosa, de 4 500 € (plus de 3000 € atteints au 12 avril) ; elle devrait également souscrire un prêt d’honneur auprès de l’association Les Cigales et un autre prêt avec la Nef (banque solidaire). L’association À petit pas l’accompagne dans son projet.
Côté communication, Amélie a d’ores et déjà créé une page Facebook où elle a commencé à mettre en avant son aventure entrepreneuriale.
“Plusieurs communes ou associations m’ont déjà fait part de leur volonté de m’accueillir sur leur marché dès cet été”, assure, optimiste, la future épicière. C’est le cas des marchés de Hon-Hergies, Jolimetz, Felleries, Beaufort et Féron. Fidèle à ses valeurs et aux règles du jeu des marchés, elle adaptera le contenu de son étal afin de ne pas déstabiliser l’offre qui existe déjà sur les marchés de l’Avesnois, où les consommateurs devraient pouvoir sans tarder adopter de
nouvelles habitudes de consommation !
Virginie Charpenet