On se croirait un mardi. Sur le stand aux couleurs des Hauts-de-France, sous le pavillon des régions, on joue des coudes pour s’approcher du pupitre. Xavier Bertrand achève la tournée des exposants avant de rejoindre le micro, entouré par les représentants de l’agriculture, la pêche, les départements de la Somme et l’Oise et « une certaine » Ève Gilles, écharpe Miss France en bandoulière. Le monde agricole et politique régional est venu en nombre à Paris pour inaugurer l’espace – une fois n’est pas coutume – un mercredi.
« On a besoin d’une agriculture et d’une pêche fortes », pose le président du conseil régional qui assure être « à leurs côtés 365 jours sur 365 » et non pas seulement le temps d’un salon et puis s’en vont. « Tous ceux qui transforment ne pourraient être là si nous n’avions pas ceux qui produisent, a-t-il poursuivi. Nous avons besoin de nous battre au niveau européen, au niveau national et au niveau régional » car, a-t-il ajouté, « la Région doit faire mieux, et notamment pour les jeunes agriculteurs. »
Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’agriculture dénombre 200 000 agriculteurs qui manquent à la France. « Si j’avais un seul vœu à formuler parmi tous les combats menés, ce serait celui de porter l’attention sur les jeunes en leur donnant les moyens d’investir et en parlant de la notion de bien-être. » Gardons la pression, implore la vice-présidente, « tant que nous n’aurons pas retrouvé la primauté de l’agriculture. » Elle est essentielle pour la région, partage Laurent Degenne, président de la chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France, et le fruit d’une passion. « C’est une profession chevillée au corps, qui œuvre chaque jour pour nourrir la population. Mais pour nourrir, il faut produire. »
L’agriculteur de la Somme rappelle les défis à relever – changement climatique et gestion de l’eau – et qui concernent au premier chef les agriculteurs. « Ce sont des adaptations au quotidien », évoque-t-il, suggérant un « plan Marshall de l’eau » (lire page 7). « Les agriculteurs sont prêts à construire un avenir« , a-t-il conclu, soulignant le rôle des chambres d’agriculture qui soufflent cette année leurs 100 bougies (lire pages 45 et 48).
Entre terre et mer, les milieux changent mais pas les problématiques. Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Hauts-de-France, évoque lui aussi, le réchauffement climatique qui impacte les poissons engendrant des surmortalités, les contraintes réglementaires qui pèsent sur les pêcheurs et les crises qui touchent le secteur et perdurent. « La complexité croissante des réglementations entrave le travail« , énonce-t-il, en échos aux revendications de ses (presque) confrères agriculteurs. « On ne demande pas d’être sous perfusion mais juste de faire notre métier qui nourrit la population avec des produits sains« , réclame-t-il au nom des pêcheurs, « les premiers écologistes du milieu marin. » Premier port de pêche de France, Boulogne-sur-Mer transforme 300 000 tonnes de produits, « dont 28 000 tonnes issues de la production locale« , regrette Olivier Leprêtre.
Xavier Bertrand a conclu sur les fiertés dont dispose la région, portées par les hommes et les femmes. Dont Ève Gilles, élue Miss France en décembre dernier et à qui est revenu le mot de la fin. Celle qui dit aimer le maroilles et soutenir les agriculteurs a reçu une médaille des mains du président de la région. « Je représente la France mais les Hauts-de-France restent la région de mon cœur. »
Louise Tesse
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