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Comme leurs collègues des cantons voisins, les éleveurs du canton de Landrecies (59) sont venus faire eux-mêmes un contrôle des prix pratiqués par la grande et moyenne distribution (GMS) le 14 avril 2021. Dans leur ligne de mire : les produits laitiers. “Avec la loi Egalim, la GMS est obligée de payer un prix minimum indexé sur des indicateurs de coûts de production aux éleveurs, explique François Moreau, responsable syndical FDSEA 59 pour le canton de Landrecies. Pour que ce prix soit assuré, la FNPL a calculé des indicateurs de certains produits laitiers. Nous sommes là aujourd’hui pour vérifier que la loi Egalim est bien appliquée.”
D’après les calculs de la FNPL, pour que le producteur soit rémunéré correctement et que tous les acteurs de la filière puissent avoir une marge, le prix du lait en rayon doit être supérieur à 0,74 €/litre, 1,34 €/kg pour le yaourt nature, 6,33 €/kg pour l’emmental et de 5,8 €/kg pour le camembert. Après Auchan et Leclerc les jours précédents, c’est au tour de Carrefour et de Aldi à Landrecies d’être pris d’assaut. L’action n’a pas été vaine. “Chez Carrefour, certains produits laitiers, estampillées de leur propre marque généralement, ne sont pas conformes à la loi, nous y avons posé une étiquette dans le rayon, explique le responsable local. Chez Aldi, il y a globalement moins de produits non conformes.»
Cette visite était aussi l’occasion de rencontrer les responsables de magasins. “Chez Carrefour, les responsables se cachent sous les directives venues de très haut, s’exaspère François Moreau. Ils nous disent que ce ne sont pas eux qui font les prix, mais il faut qu’ils prennent leurs responsabilités.” Dans tous es cas, les étiquettes accolées ou même les échanges auront pour bénéfice d’interroger le consommateur et peut-être les responsables de magasins.
Ces relevés de prix seront ensuite analysés et communiqués auprès la FNPL. Celle-ci pourra alors interpeller la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Un premier pas qui en appelle d’autres. “Nous demandons davantage de transparence dans la filière, revendique François Moreau. Ce n’est pas parce que les prix sont respectés que l’éleveur est mieux rémunéré. Mais c’est déjà un début.»
Lucie Debuire