Votre météo par ville
Sourire sur le visage en vendant ses produits de la ferme, Isabelle Notteau, propriétaire du camping de la ferme des Saules à Bailleul (59), accueille les derniers vacanciers de l’été. Si le camping reste ouvert jusqu’en octobre, les mois avec le plus d’affluence – juillet et août – sont terminés.
C’est en 1992 qu’Isabelle Notteau agricultrice et fille d’agriculteurs, reprend l’exploitation familiale en aménageant un camping de deux hectares, sur la cinquantaine que compte la ferme. Alors qu’elle ne souhaitait à l’origine pas reprendre l’exploitation familiale, elle est devenue la quatrième génération d’agriculteurs. « J’ai commencé par réaliser des bouquets de fleurs séchées car j’adorais ça mais avant j’ai fait de la coiffure, du service et d’autres petits boulots », énumère l’agricultrice.
Après plus de 30 années passées à la tête du camping de la ferme des Saules, elle l’affirme : « On n’a jamais vu un camping aussi rempli que cette année. » Le beau temps aidant ainsi que la reprise d’une vie normale à la suite de la crise sanitaire ont incité de nombreux voyageurs à venir poser leurs tentes, valises et camping-cars dans ce camping de Bailleul.
Des gens du coin, de la région et de plus loin, mais aussi beaucoup d’étrangers : Anglais, Belges, Néerlandais et même des Allemands. 2022 marque le retour des touristes anglais, qui n’étaient plus venus en masse depuis deux à trois ans. Exception faite de Shirley et John Boyle, venant de la ville de Durham, en Angleterre, croisés au camping. Ils sont venus pour la troisième année consécutive, passer deux semaines. « La première fois nous sommes venus il y a trois ans juste avant le Covid », précise John Boyle. « J’ai cherché un camping dans le Nord sur internet et j’ai trouvé le camping de la ferme des Saules, et depuis nous y venons régulièrement », continue sa femme. Ces retraités recherchaient « quelque chose proche de la Belgique, d’Ypres, de Bruges ».
Les campeurs choisissent souvent la ferme pour son calme, son confort et les sites touristiques aux alentours. « La proximité avec la Belgique draine du monde, comme les lieux historiques », précise Isabelle Notteau.
« Nous avons des terrains suffisamment grands, c’est assez confortable », décrit Shirley Boyle. « Et puis nous aimons visiter, et rouler à vélo, ici nous pouvons le faire car il y a un chemin à travers les parcelles », montre-t-elle. La région est pour eux aussi attractive : « On était déjà allé en Dordogne ce n’était pas plat mais ici ça l’est, ça ressemble davantage à chez nous », sourit John Boyle.
Les balades à vélos ont le vent en poupe, et la propriétaire du camping l’a bien compris. « On a installé quatre “cabanes rando” il y a environ trois ans, elles étaient prêtes juste avant le Covid, ça permet aux cyclistes de venir se reposer une à deux nuits avant de continuer leur trajet sur leur circuit vélo » tout en dormant dans une cabane, sans avoir à être sous la tente. Le camping est aussi sur le parcours d’un circuit touristique à vélo proposé par l’office de tourisme de Bailleul.
Isabelle Notteau l’affirme, il faut pouvoir gérer de nombreuses choses quand on a ce type d’établissement. « Pour tenir un camping, il faut être souriante et disponible, les gens arrivent souvent à toute heure de la journée, même s’il y a des horaires précis. »
En plus de ses qualités relationnelles, des compétences techniques sont aussi de rigueur. Il faut savoir faire un maximum de tâches et réparations. « Dans un camping, on est maire du village, sourit la gérante, il faut réparer ce qui est cassé ou en mauvais état, gérer les problèmes d’internet et bien entendu faire toujours plus d’investissement. » Des investissements constants que la propriétaire réalise encore cette année : « On est en train de rénover le système électrique et on construit notre propre station d’épuration pour être indépendant de ce côté-là ».
Les vacanciers viennent à la ferme pour « se reconnecter à la nature, entendre les oiseaux, découvrir les animaux de la ferme, tout en ayant un confort maximal, avec de l’électricité, de la connexion internet ».
Célia Bouriez
Lire aussi : Tourisme : Il sauve le corps de ferme de son enfance