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Il y a plus de 20 ans, Philippe Develter décide de reprendre l’exploitation agricole de son père, Albert, à Roost-Warendin (59). La Martinière, c’est le nom du lieu, est une exploitation céréalière de 60 ha qui a la particularité d’encore posséder un corps de ferme. « C’est un peu atypique, aujourd’hui ça ne se fait plus vraiment », explique Philippe Develter. Problème : le bâtiment tombe en ruine. Or, « il y avait une volonté communale de sauver ces bâtiments historiques. » Le Conseil régional (du Nord-Pas-de-Calais à l’époque), Gîtes de France et la Chambre d’agriculture du Nord aident Philippe Develter à monter son projet de gîte.
Ainsi, après avoir construit sa propre habitation en 2003 dans une partie du bâtiment, il rénove en 2007 l’ancienne brasserie Butruille, désaffectée depuis 1940 et en fait deux gîtes classés « 3 épis » (les épis sont l’équivalent des étoiles pour les hôtels si on veut) : le Germoir et la Brasserie. Le tout sous l’égide d’un architecte des Bâtiments de France et avec l’accompagnement des Gîtes de France. « Sans eux, ça aurait été plus compliqué. Je ne suis pas un professionnel du tourisme au départ ! »
Dix ans plus tard, aux décès de ses parents, il construit dans l’ancienne maison de sa grand-mère La Dépendance, cette fois « 4 épis » puis ouvre en décembre 2021 La Demeure elle aussi « 4 épis », dans l’ancienne maison de ses parents qui était aussi sa maison d’enfance. « J’avais une responsabilité morale vis-à-vis de ces bâtiments. D’autant plus en me renseignant sur leur histoire : la brasserie Butruille a ouvert en 1760 et a joué un grand rôle économique et social dans le village ! »
Grâce à l’accompagnement de Gîtes de France, à qui Philippe Develter a complètement délégué la gestion des réservations, il a pu rénover ses bâtisses afin qu’elles plaisent au plus grand nombre. Résultat, à l’année, « j’observe un taux de remplissage d’environ 75 %. Et parce que je ne veux pas faire 100 %, ça deviendrait industriel et je ne le souhaite pas. Je veux avoir le temps de discuter avec mes clients, prendre le temps… »
Aujourd’hui, cette activité représente environ 60 % de son chiffre d’affaires. Sachant que pour l’exploitation céréalière, « (il fait) le semis, le travail de suivi, de contrôle, la conduite de culture mais c’est une entreprise qui gère la récolte car cela nécessite d’importants investissements (qu’il ne peut) pas faire. » Autrement dit, il y a des choix à faire car « on ne peut pas être partout ! »
Parmi sa clientèle, Philippe Develter rencontre de tout. « Pendant l’hiver ce sont principalement des touristes d’affaires : comité d’entreprise, ouvriers étrangers… L’été c’est très variable : groupes d’amis, mariage, famille… » Pour la durée aussi la diversité est de mise : « En moyenne on est sur 5 jours mais ça peut aller de 2 jours à plusieurs semaines ! »
Mais que viennent chercher ses visiteurs ? « L’espace, le calme, l’authenticité… Depuis le covid, les carnets de réservation se remplissent plus vite : dès février ils étaient pleins ! Avec la ferme pédagogique à côté, c’est aussi l’occasion pour les enfants de découvrir des animaux. » Lui-même possède une ânesse, Raphia, des oies et un chien, Rock, qui font le bonheur des enfants.
Eglantine Puel
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