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07-07-2022

Tourisme : Il sauve le corps de ferme de son enfance

Depuis le premier confinement, la campagne a retrouvé de l’intérêt auprès des vacanciers. Parmi eux se trouvent ceux qui veulent découvrir le monde rural, les agritouristes. À Roost-Warendin, Philippe Develter a fait 4 gîtes pour sauver son corps de ferme.

Philippe Develter, Raphia et Rock accueillent toujours les visiteurs avec enthousiasme. © E.P.

Il y a plus de 20 ans, Philippe Develter décide de reprendre l’exploitation agricole de son père, Albert, à Roost-Warendin (59). La Martinière, c’est le nom du lieu, est une exploitation céréalière de 60 ha qui a la particularité d’encore posséder un corps de ferme. « C’est un peu atypique, aujourd’hui ça ne se fait plus vraiment », explique Philippe Develter. Problème : le bâtiment tombe en ruine. Or, « il y avait une volonté communale de sauver ces bâtiments historiques. » Le Conseil régional (du Nord-Pas-de-Calais à l’époque), Gîtes de France et la Chambre d’agriculture du Nord aident Philippe Develter à monter son projet de gîte.

« J’avais une responsabilité morale »

Ici, une des chambres d’un gîte « 4 épis ». Philippe Develter chine une partie des meubles pour redonner un esprit ancien. © E.P.

Ainsi, après avoir construit sa propre habitation en 2003 dans une partie du bâtiment, il rénove en 2007 l’ancienne brasserie Butruille, désaffectée depuis 1940 et en fait deux gîtes classés « 3 épis » (les épis sont l’équivalent des étoiles pour les hôtels si on veut) : le Germoir et la Brasserie. Le tout sous l’égide d’un architecte des Bâtiments de France et avec l’accompagnement des Gîtes de France. « Sans eux, ça aurait été plus compliqué. Je ne suis pas un professionnel du tourisme au départ ! »

Dix ans plus tard, aux décès de ses parents, il construit dans l’ancienne maison de sa grand-mère La Dépendance, cette fois « 4 épis » puis ouvre en décembre 2021 La Demeure elle aussi « 4 épis », dans l’ancienne maison de ses parents qui était aussi sa maison d’enfance. « J’avais une responsabilité morale vis-à-vis de ces bâtiments. D’autant plus en me renseignant sur leur histoire : la brasserie Butruille a ouvert en 1760 et a joué un grand rôle économique et social dans le village ! »

60 % du chiffre d’affaires

Grâce à l’accompagnement de Gîtes de France, à qui Philippe Develter a complètement délégué la gestion des réservations, il a pu rénover ses bâtisses afin qu’elles plaisent au plus grand nombre. Résultat, à l’année, « j’observe un taux de remplissage d’environ 75 %. Et parce que je ne veux pas faire 100 %, ça deviendrait industriel et je ne le souhaite pas. Je veux avoir le temps de discuter avec mes clients, prendre le temps… »

Aujourd’hui, cette activité représente environ 60 % de son chiffre d’affaires. Sachant que pour l’exploitation céréalière, « (il fait) le semis, le travail de suivi, de contrôle, la conduite de culture mais c’est une entreprise qui gère la récolte car cela nécessite d’importants investissements (qu’il ne peut) pas faire. » Autrement dit, il y a des choix à faire car « on ne peut pas être partout ! »

Des touristes variés

Parmi sa clientèle, Philippe Develter rencontre de tout. « Pendant l’hiver ce sont principalement des touristes d’affaires : comité d’entreprise, ouvriers étrangers… L’été c’est très variable : groupes d’amis, mariage, famille… » Pour la durée aussi la diversité est de mise : « En moyenne on est sur 5 jours mais ça peut aller de 2 jours à plusieurs semaines ! »

Mais que viennent chercher ses visiteurs ? « L’espace, le calme, l’authenticité… Depuis le covid, les carnets de réservation se remplissent plus vite : dès février ils étaient pleins ! Avec la ferme pédagogique à côté, c’est aussi l’occasion pour les enfants de découvrir des animaux. » Lui-même possède une ânesse, Raphia, des oies et un chien, Rock, qui font le bonheur des enfants. 

Eglantine Puel

Lire aussi : Tourisme : La campagne toujours en vogue ?

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