D’un côté, des porteurs de projet : des kinésithérapeutes, coiffeurs, boulangères, etc., bref des personnes qui souhaitent ouvrir un cabinet, un commerce, des bureaux. De l’autre, des communes qui cherchent, oh mais tiens donc, un kinésithérapeute, un coiffeur ou une boulangère ou simplement quelqu’une pour redynamiser leur centre-ville.
C’est pour faire se rencontrer tout ce petit monde que Julie Levêque, Virginie Bois (qui ne sont plus dans l’entreprise aujourd’hui) et Alexandre Salaün ont créé en 2019 la plateforme Comm’une opportunité (vous l’avez ?).
Tout part de Julie Levêque qui, avec son conjoint, souhaite déménager dans l’ouest de la France. Ledit conjoint souhaite ouvrir un commerce et là, pas si simple car pour proposer son projet à des territoires, il ne sait pas par quel bout le prendre…
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« C’est face à ce constat que Julie Levêque et Virginie Bois se sont dit que créer une plateforme pour mettre en relation les territoires et les porteurs de projets pouvait être une bonne idée, raconte Alexandre Salaün. C’est comme ça que je me suis retrouvé dans le projet. Je suis développeur web dans la région lilloise et Julie est une amie de mon épouse. Je devais juste donner un coup de main et finalement je me suis pleinement investi. Aujourd’hui, je suis le seul en charge de la plateforme et du suivi. »
Concrètement, si on est porteur de projet, « on se crée un profil gratuitement. On renseigne son projet, les régions qui nous intéressent – on peut sélectionner jusqu’à cinq régions – ou bien choisir la France entière, son apport financier et sa capacité locative ou d’achat », décrit Alexandre Salaün.
Environ 40 % des porteurs sélectionnent l’option « France entière ». « La seule condition est qu’il faut un lien avec les territoires, un lien physique. Par exemple, un projet 100 % digital n’a pas vraiment sa place sur la plateforme. » Deux grands types de porteurs de projet se distinguent : les 20-30 ans et les plus de 50 ans en reconversion pour partir au vert avant la retraite. La plateforme compte aujourd’hui 252 projets dont 62 dans les Hauts-de-France.
De l’autre côté, les EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale), communes et agences d’attractivité créent, eux aussi, leurs profils : « On (Alexandre et ses stagiaires) rédige une fiche de présentation, avec des éléments qu’ils nous confient puis ils postent des annonces pour des locaux. Ils peuvent préciser le but du local (par exemple dans le cadre d’une maison de santé) ou pas, avec le loyer. »
Communes comme porteurs de projet reçoivent alors des notifications s’il y a « match ». Un site de rencontre donc.
C’est sur la partie « communes » que Comm’une opportunité se rémunère. « Il y a un abonnement payant, dont le montant est fixé en fonction du nombre d’habitants », explique Alexandre Salaün. Comptez 1 000 € par an pour une commune de 10 000 habitants ou moins et jusqu’à 18 500 € par an pour un EPCI de plus de 300 000 habitants. « Le prix comprend un nombre d’annonces et un suivi trimestriel ou bimestriel selon les offres, personnalisé, assuré par moi-même », ajoute Alexandre Salaün.
Pour les plus petites communes, celles de moins de 2 000 habitants, Comm’une opportunité a même lancé une offre gratuite ! « Cette offre s’adresse surtout aux toutes petites communes qui n’ont bien souvent besoin que d’une annonce. »
Côté statistiques, environ 4 000 visiteurs se rendent sur le site chaque mois avec plus de 700 échanges et plus de 300 communes ou EPCI ont été accompagnés. « Nous travaillons par exemple avec la Métropole européenne de Lille dans le cadre du projet « Objectif centralité » qui vise à redynamiser les centres-bourgs de 26 communes. Le retour qu’on a c’est que, même si ça ne débouche pas sur un match, les échanges sont beaucoup plus qualitatifs que via d’autres formes de mises en relation », explique Alexandre Salaün.
Ça, c’est pour les communes. Pour les porteurs de projet, la plus-value est que « l’on garantit que les offres sont faites par des représentants des communes, ce qui est rassurant ».
Pour le Normand d’origine, la cause est belle : « L’objectif est de ne pas laisser mourir les derniers commerces des centres-villes, notamment dans les petites communes. »
Églantine Puel
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