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Lors de la matinée sur le recyclage, la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage a invité une quinzaine d’entrepreneurs. Ils ont présenté leurs idées, process, ou réalisations innovantes sur le recyclage.
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Commençons par nous intéresser par Agribat. C’est le nom d’un projet visant à recycler les batteries zinc-air, aussi appelées batteries de clôture à bétail, un procédé également utilisé dans les piles boutons. Cela pourrait être une alternative “verte” aux batteries lithium-ion. L’entreprise Lumiver, de Seclin, soutenu par le pôle de compétitivité Team2, porte ce projet.
“Ces piles au zinc pourraient devenir rechargeables, et pourraient convenir à différentes applications, pour la mobilité lourde (bus, camions, etc.), mais surtout pour du stockage électrique de grande capacité, en raison de son faible coût de production“, précise l’entreprise. Elle “a répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour développer un processus innovant pour recycler au moins 60 % de ces produits“, détaille Louis Dutriez.
Toutefois, “il n’existe pas de process dédié au traitement de ces batteries” jusqu’à présent. Potentiel : 100 000 batteries à recycler par an.
Les Alchimistes, c’est une entreprise solidaire. Elle a décidé de s’attaquer aux 10 millions de tonnes de déchets alimentaires produits chaque année en France, dont 70 % ne sont pas recyclés, en les collectant pour en faire du compost. “Le contexte réglementaire est porteur pour les acteurs du recyclage et c’est indispensable pour s’imposer sur des marchés porteurs de matières peu rémunératrices comme les biodéchets“, explique Foucauld Watine, des Alchimistes Hauts-de-France.
Pour améliorer le processus de méthanisation des déchets issus de l’agroalimentaire (industries agroalimentaires, cuisines, ménages, grande distribution), les entreprises régionales Ramery environnement et Vanheede travaillent sur la “séparation des flux de matières organiques et des emballages des déchets alimentaires“, explique Arnaud Pinte, de Vanheede.
Le but est de mieux orienter les déchets et les valoriser. Sur leur chaîne, 85 % des flux partent à la méthanisation pour produire du biogaz. Les 15 % restant sont utilisés sous forme de CSR (combustible solide de récupération).
En parallèle, les entreprises travaillent sur “l’hygiénisation des produits alimentaires” pour qu’ils soient exempts de bactéries ou virus avant la méthanisation, poursuit Benoît Moreau, de Ramery environnement. Il insiste “sur le besoin de soutien des pouvoirs publics pour être rentable“.
L’entreprise Gecco, basée à Avelin (59), a commencé en 2007 à collecter les huiles de friture chez les professionnels pour les valoriser en biocarburants et biolubrifiants. Depuis, elle a développé la collecte auprès du grand public qui représente aujourd’hui la moitié de ses volumes. Ainsi, elle compte plus de 2000 clients dans la région, détaille Michel Millares, son président.
En 2016, ils se sont aussi lancés sur la collecte, le tri, et l’envoi en valorisation, notamment en méthanisation, de biodéchets.
“C’est en plein développement, mais on manque encore en France d’incitations pour valoriser ces déchets “, estime-t-il.
La région serait, à en croire l’entreprise Recytech, basée à Fouquières-lès-Lens (62), l’une des seules en France à posséder “la boucle du zinc”. Entendez par là toute la filière de production du zinc et de son recyclage.
C’est la cas de l’industrie automobile. Elle utilise le zinc, dans les usines de Renault et Toyota notamment dans le Nord.
Une voiture, c’est ainsi 10 kg de ce métal utilisé pour protéger l’acier de la corrosion, entre autres. Lors de leur mise au rebut, les tôles des carrosseries sont récupérées pour être fondues afin de récupérer les métaux.
La poussière de zinc issue de cette combustion est récupérée pour redevenir du zinc et resservir dans l’industrie automobile. “Le déchet de l’un, c’est la matière première de l’autre, illustre Frédéric Heymans, directeur industriel. Toute la filière travaille main dans la main et des activités industrielles dites du passé avec souvent une connotation négative sont devenues des industries leader dans l’industrie du futur.”
Claire Duhar
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