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Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Mais pour tous les déchets restants, la région des Hauts-de-France mise sur le recyclage et la valorisation des déchets. (voir l’infographie ci-dessous)
La région compte ainsi 312 établissements, employant 4 200 salariés. Un tiers des déchets collectés pour le recyclage viennent du bâtiment. Un autre tiers est composé des métaux ferreux, 7 % du bois, 12,7 % des papiers et cartons, 3,7 % du verre et 1,9 % du plastique.
« L’enjeu dans la région est de préserver les outils industriels, de développer des débouchés, notamment la valorisation énergétique des flux sans solution, et accroître la consommation de matières recyclables dans l’écoconception », explique Frédéric Dutriez, président de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage des Hauts-de-France,
La Federec organise une matinée sur le sujet à l’occasion de la journée mondiale du recyclage, ce vendredi 18 mars, à Marcq-en-Baroeul (59).
Le recyclage est la carrière ultime d’un produit en vue d’une nouvelle vie. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire. Et le passage d’une « économie linéaire », où l’on extrait, produit, consomme et jette, à une économie circulaire, ne se fait pas d’un claquement de doigts. C’est tout une autre manière de penser le produit.
« Le recyclage prend tout son sens dans le passage à une économie circulaire », confirme Agnès Jacques, directrice régionale déléguée de l’Ademe Hauts-de-France.
Pour savoir mieux recycler, il faut mieux concevoir. Avec des matières recyclées et recyclables et le moins de ressources naturelles possibles. Il faut déjà réfléchir à la fin de vie de son produit et comment il pourra être recyclé. Mais aussi mieux consommer : Est-ce que j’ai besoin de cet objet, est-il adapté à mon usage…
« Malgré tous les efforts faits sur le recyclage, la courbe des prélèvements des ressources naturelles continue de croître en raison notamment de la hausse de la démographie et des modes de consommation. Il faut aller vers le découplage de la croissance économique et des ressources consommées », poursuit-elle.
Le recyclage est un enjeu pour les territoires, les économies locales, l’attractivité : « Il résulte de la coopération de tous les acteurs, on est moins sur de la valeur, que sur du lien. »
Reste que la valeur du recyclage est l’un des enjeux de son développement et pérennité. Tous les acteurs ont été unanimes. Sans soutien public, notamment financier, le recyclage et des projets innovants ne peuvent aller plus loin.
C’est notamment le rôle de Team2, pôle de compétitivité national dédié à l’économie circulaire à Lens.
« Il faut réussir à créer de la valeur durable, de la compétitivité pour des créations d’emplois non délocalisables », rappelle Carole Magniez, sa directrice générale.
Qui dit économie circulaire dit aussi urbanisme circulaire pour une ville plus durable, rappelle Frédérique Seels, directrice générale du CD2E, pôle d’excellence régional de l’éco-transition : déconstruire au lieu de démonter pour pouvoir réutiliser les matériaux qui peuvent l’être comme les briques, les bardages, ouvrants, poignées…, utilisation optimisée des bâtiments.
Une nouvelle manière de réfléchir les projets qui se heurte souvent à des problèmes « d’assurançabilité », de filières ou de métiers, sans parler des mentalités.
« Le réemploi doit être la question préalable au recyclage », confirme Lucien Luthon, du CD2E.
On est à moins de 1 % dans le BTP, qui représente plus de 60 % des déchets en France. Le chemin ne fait que commencer.
Claire Duhar
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