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Jeune agriculteur. Engagé pour préserver l’agriculture en zone périurbaine

21-08-2019

Actualité

Bien dans ses bottes

Les 31 août et 1er septembre 2019, les Jeunes agriculteurs du canton de Quesnoy-sur-Deûle (59) organisent à Deûlémont la finale régionale du concours de labour : Terre en folie. L’occasion de rencontrer Quentin Destombes, président du groupe, engagé pour promouvoir l’agriculture auprès des riverains.

Quentin Destombes, président des JA du canton de Quesnoy-sur-Deûle, organise avec son groupe les 31 août et 1er septembre 2019 l’événement Terre en Folie à Deulémont. © DR

S’engager auprès des Jeunes agriculteurs (JA) était une évidence pour Quentin Destombes. À 17 ans, s’il pousse la porte des JA du canton de Quesnoy-sur-Deûle, c’est pour le côté convivial, mais pas seulement.      « Mon père était dans le syndicalisme, j’avais envie de m’engager, de comprendre les choses, révèle le jeune homme. Nous avions aussi le temps d’organiser des fêtes et des concours de labour. »
Entre ces rendez-vous festifs, Quentin Destombes continue sa formation agricole avec un BTS Acse (Analyse et conduite de systèmes d’exploitation) à Genech (59). Puis il intègre le Service de remplacement pour acquérir de l’expérience. Pris par une envie d’ailleurs, il part un an dans une exploitation aux États-Unis. Mais le mal du pays le décide à s’installer sur une ferme voisine de celle de ses parents, en mars 2016. Il s’associe avec son père et sa sœur.
Céréales et pommes de terre sont produites sur l’exploitation. Mais pas seulement. Un peu plus de trois hectares sont destinés aux courges, potirons et rhubarbes, vendus aux industriels et magasins de producteurs. Associés à deux autres éleveurs, ils produisent également 1,2 million de litres de lait. « Nous sommes aux portes de Lille, dans une zone où l’on peut tout faire, reconnaît-il, un verre de son jus de rhubarbe à la main. Mais il faut être motivé car la pression foncière et celle du voisinage est importante. »
Faire remonter les idées
En parallèle, ce jeune agriculteur prend du galon. Il devient président de canton JA en janvier 2018 et fait partie, depuis peu, de la commission à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) qui attribue les montants des aides jeunes agriculteurs. « Cela me permet d’échanger avec les membres de l’administration. Ils sont à l’écoute et intéressés », souligne-t-il.
Comme les JA ne suffisent pas, il est élu en février 2019 à la chambre d’agriculture Hauts-de-France. Le plus jeune de la région. D’autres aspects syndicaux le motivent à présent : « En étant président cantonal, je vais aux réunions régionales des JA à Saint-Laurent-Blangy (62). Je réalise qu’il faut remonter nos demandes et informations à l’échelon supérieur. Si nous restons au niveau du canton, nos idées ne sont pas reprises. » 
Mais être président cantonal, c’est aussi organiser des réunions : « On parle de notre quotidien, on essaye de faire avancer les choses, de se mobilier en cas de manifestation. » À Quesnoy-sur-Deûle, un sujet est omniprésent : la proximité avec la métropole lilloise. « Nos voisins, néoruraux, voient l’agriculture d’un mauvais œil, de plus en plus. Les personnes s’installent dans nos communes pour profiter d’un cadre de vie sans imaginer qu’un tracteur puisse passer tout près ou qu’un bâtiment puisse être en construction. La Métropole européenne de Lille protège tellement ses habitats qu’elle fait de nos champs des parcs. Or, nous devons produire. »
Quentin Destombes prend l’exemple du plan local d’urbanisation de la métropole. Environ 125 hectares vont être confisqués. Pour lui, c’est une dizaine d’installations manquées. « Même si la métropole aide à l’installation de certains agriculteurs, ce ne sont pas toujours des projets viables ou aboutis. Tout le monde ne peut pas faire du bio, de l’agrotourisme ou de la vente directe. Nous avons besoin de nos industries. » Une histoire de compromis, comme toujours. « Quel que soit le sujet, nous sommes en négociation avec les pouvoirs publics. » L’une des raisons, peut être, pour lesquelles la mobilisation de ce canton de quarante adhérents est importante.
Communiquer positivement
Raison de plus pour organiser la finale régionale de labour, Terre en Folie. Pour le président cantonal, « ces fêtes sont des atouts indéniables pour communiquer sur les métiers de l’agriculture de manière positive ». Le groupe de JA du canton de Quesnoy-sur-Deûle attend 15 000 personnes les 31 août et 1er septembre 2019, à Deulémont. Les jeunes agriculteurs prévoient une semaine de préparation en amont.
Après cet évènement, ce président des JA que rien n’arrête a d’autres projets en tête : organiser des voyages d’étude. « Cela nous permettrait de réfléchir à d’autres types d’agricultures possibles », affirme-t-il. L’idée doit encore germer au sein du groupe. « J’ai la chance de travailler avec des associés, reconnait-il. Je peux ainsi me libérer plus facilement et aussi m’engager. Ce n’est pas le cas de tout le monde. »
Un autre projet mobilise ce jeune agriculteur : installer un méthaniseur sur son exploitation. Mais comme tout projet, lui et ses associés sont confrontés aux refus des élus et des riverains. Encore une histoire de communication, alors espérons que grâce à l’opération Terre en Folie, les mentalités évoluent.
Lucie Debuire

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