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D’après les chiffres publiés fin avril 2020 sur le site de l’UFC-Que Choisir, les fruits et légumes frais, vendus en vrac, ont connu des hausses de prix importantes en période de confinement. Entre le 2 mars et le 11 avril 2020, l’augmentation globale du rayon a atteint 9 % : + 6 % pour les produits conventionnels et + 12 % pour le bio. Dans les Hauts-de-France, l’endive est montée jusqu’à 4,50 € le kilo, au lieu des 2 ou 3 € habituels.
Pour cause notamment, l’augmentation des coûts de production, selon l’union fédérale des consommateurs. La hausse des coûts des transporteurs est aussi une explication. Ceux qui partent du Nord de la France vers le Sud remontent habituellement avec leurs camions pleins. Mais du fait de la crise sanitaire, ils reviennent à vide.
La hausse des prix à la consommation est-elle uniquement due aux répercutions du coronavirus ? Pas si sûr. D’après le président d’Interfel Hauts-de-France, “même si la hausse des prix est tombée en plein confinement, elle s’explique surtout par la saisonnalité”. Jean-Marc Brodbeck précise qu’“il y a toujours une certaine tension sur l’approvisionnement des produits en cette période printanière.” Une tension qui s’explique notamment par la concurrence avec les voisins européens.
Prenons l’exemple de la fraise. Les approvisionnements sur l’origine Espagne diminuent avec le démarrage de la fraise française. “Les prix des fraises locales sont plus élevés, comme chaque année, essentiellement du fait du coût de la main d’œuvre. Il ne faut pas faire l’amalgame avec les cours des fraises espagnoles dont la qualité est moindre”, souligne Sylvie Cathelain, directrice de la société “Fruits Rouges & Co” à Laon dans l’Aisne (02).
Actuellement, “Fruits Rouges & Co” observe une forte demande, notamment liée au beau temps. Pierre Varlet, délégué régional de l’interprofession des fruits et légumes frais, confirme : “Après sept semaines de confinement, et l’arrivée des beaux jours, les achats “plaisir” un peu plus festifs, comme les asperges et les fraises, reviennent”.
L’envie de cuisiner aussi. Avec la panique des premiers jours de confinement, les consommateurs s’étaient rués sur les pâtes et autres aliments de longue conservation. “Au début, les consommateurs boudaient les légumes primeurs”, se souvient Pierre Varlet.
Selon l’étude d’UFC-Que Choisir, l’envolée des prix s’explique aussi par cette demande soutenue.
De plus, “les consommateurs veulent consommer local, reconnaît le président d’Interfel, Jean-Marc Brodbeck. La tendance du bio, je l’observe depuis cinq ans mais avec la crise sanitaire elle s’est accélérée”.
Aujourd’hui, et depuis quinze jours environ selon l’interprofession les cours globaux des fruits et légumes reviennent à la normale. Comme chaque année, les cultures sont plus abondantes avec l’arrivée d’un temps clément…
Lauren Muyumba