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Boom des produits bio : “Cette tendance pourrait se maintenir”

05-05-2020

Actualité

C’est tout frais

Les achats de produits bio s’envolent depuis le début du confinement, en France comme dans la région. S’il est encore trop tôt pour analyser la situation en détails, Diane Mazuel, directrice d’A pro bio, estime que cette tendance devrait se maintenir. Une interview tirée de notre grand format sur le boom du bio en confinement.

vente produits bio © A Pro Bio

A pro bio est une association à caractère interprofessionnel engagée au service des professionnels de la filière biologique de la région Hauts-de-France. Sa directrice Diane Mazuel analyse pour nous la situation inédite de hausse des ventes de produits bio actuelle.

Les ventes de produits bio connaissent une forte croissance. Quels sont les chiffres dans les Hauts-de-France?

Il est encore trop tôt pour avoir des données détaillées. D’après l’enquête de Nielsen, la croissance des ventes serait autour de 20 % dans les Hauts-de-France. Mais ce sont des chiffres à prendre avec des pincettes. La région compte beaucoup de familles et le panier moyen a fortement augmenté, il y a eu un phénomène de provisions.

Dans l’Oise, la hausse serait de plus de 25 % mais là aussi il faut regarder avec prudence, c’est certainement un impact de la consommation des parisiens.

Pour l’instant ce qu’on observe, est que certains transformateurs connaissent une hausse des ventes, mais d’autres, une chute. Notamment des jeunes entreprises dont les circuits de distribution ne seraient pas consolidés. Les brasseurs et tous ceux qui fournissaient la restauration hors domicile sont les plus en difficulté. Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui avaient des canaux de distribution diversifiés.

Nous avons réalisé un sondage auprès des distributeurs bio régionaux afin d’avoir une vision d’ensemble de l’évolution des consommations depuis le début du confinement.

Sur les 10 magasins spécialisés ayant répondu à l’enquête d’A pro bio, 70 % ont enregistré une hausse de leurs ventes, avec une augmentation du chiffre d’affaires de 25 % en moyenne.

“Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui avaient des canaux de distribution diversifiés.”

Diane Mazuel

Quels produits sont particulièrement concernés par la hausse des ventes ?

Il semblerait que ce soit davantage les produits frais (fruits et légumes, œufs, ndlr).

100 % des magasins spécialisés ayant répondu au sondage d’A pro bio ont connu des ruptures de stocks principalement sur la farine et les œufs. Le panier moyen a augmenté dans 90 % des magasins sondés, il se situe actuellement autour de 44 € en moyenne.

Comment expliquez-vous ce comportement des consommateurs ?

C’est difficile à expliquer. On a du mal à déterminer s’il y a de nouveaux consommateurs ou si les consommateurs de bio ont augmenté leur fréquence et volumes d’achats.

L’aspect “santé” compte certainement en cette période d’inquiétude sanitaire. La garantie de qualité qu’apporte le bio est un facteur rassurant. D’ailleurs en temps normal, pour les consommateurs de produits bio, le facteur santé est le plus déterminant.

D’après le sondage d’A pro bio, 57 % des personnes interrogées estiment que c’est la proximité qui, avant l’aspect “santé”, a davantage orienté les consommateurs vers les magasins spécialisés par rapport à l’avant confinement.

Enfin, on peut penser qu’en confinement, les Français seraient plus disposés à cuisiner, et prendraient plus de temps pour réfléchir à acheter des produits de qualité, et plus de temps pour s’interroger sur l’origine.

Pensez-vous que cette tendance va s’inscrire dans la durée ?

On espère très fort que ce phénomène va s’inscrire dans la durée. Ce sera certainement le cas, nombre de Français auront pris le temps de modifier leurs habitudes de consommation et souhaiteront continuer à privilégier des produits de qualité, chez eux mais également en restauration hors domicile.

Il faut rappeler qu’en 2019, les Hauts-de-France étaient toujours derniers en matière de bio. Ce boom peut laisser penser que cette tendance va pouvoir se maintenir.

Propos recueillis par Laura Béheulière

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