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C’est la valse des camions ce vendredi matin au MIN de Lomme, le marché de gros de Lille. Au carreau du Marché de Phalempin, les restaurateurs et primeurs viennent s’approvisionner en fraises cueillies le jour même.
« Ici, c’est 20 % des volumes qui sont vendus par ce biais, explique Cindy Declercq, responsable du carreau. Soit environ deux tonnes de fraises qui sont écoulées via ce biais chaque jour. » En pleine saison, les ventes ont lieu tous les jours, d’avril à fin octobre.
Ils sont une dizaine de producteurs à venir livrer leurs fraises chaque jour. Si cette année la récolte a été retardée avec les températures basses du mois de mai, la demande des clients est bien présente. D’autant plus que les confinements de 2020 ont permis aux consommateurs de découvrir et d’apprécier la fraise locale. « Cela nous a permis de développer notre clientèle et elle reste fidèle cette année », constate Cindy Declercq.
Pour anticiper au mieux les ventes, les volumes réclamés par les clients sont transmis aux producteurs la veille. « Selon la demande, on ajuste l’approvisionnement, ajoute la responsable. Si on voit qu’elle est moindre, on demande aux producteurs de livrer au centre de conditionnement de Phalempin. » Car ici, les fraises ne sont pas emballées, elles sont vendues en colis. Ce sont les revendeurs qui les reconditionnent si besoin.
Pour trouver les producteurs, il suffit de suivre l’odeur de fraises qui chatouille les narines. Lorsqu’ils déchargent leur marchandise, les opérateurs du carreau viennent noter la qualité de la livraison. « Toutes les fraises livrées répondent à un cahier des charges spécifique au Marché de Phalempin, note Marie-Amélie Decherf, responsable communication à la coopérative. Mais selon les cueillettes, les fraises obtiennent une note de qualité différente. » De là, dépendra le niveau de rémunération des producteurs.
Les critères de notation varient selon la maturité du fruit, l’homogénéité du produit, son calibre et les exigences sanitaires. « Les agriculteurs produisent principalement des fraises hors-sol et sont tous catégorisés en agriculture raisonnée, poursuit la responsable communication, dans une valse sans fin de transpalettes. Tous utilisent la lutte biologique intégrée pour assurer l’état sanitaire de leurs fruits. »
Parmi la centaine de clients du marché au gros, il y a Alain Dupré, qui arrive à vélo faire son marché. Il ne tarit pas d’éloge sur les fruits de la coopérative. « Les clients me demandent avant tout de la fraise régionale alors, forcément, la fraise de Phalempin se vend très bien, raconte ce primeur de Lille et Ronchin. Lorsque j’en achète, je sais que le goût et la qualité seront constants. La douzaine de variétés oriente également mon choix. » Commande passée, il reviendra dans quelques heures quand les producteurs auront fini leur cueillette et livré le MIN de Lomme.
Toutes les fraises ne sont pas vendues à Lomme. Le plus gros des volumes est envoyé à Phalempin, au centre de conditionnement, qui tourne à plein régime pour assurer l’achalandage de la grande et moyenne distribution (GMS). Ici, les fraises subissent le même contrôle qualité mais sont, cette fois-ci emballées.
Si les volumes sont très différents selon les débouchés, « il est important de les conserver et de les équilibrer, estime Marie-Amélie Decherf. Lorsque la campagne débute, nous favorisons les ventes au MIN, mais quand la récolte devient importante, comme en ce moment, nous utilisons également le débouché de la grande distribution pour écouler les volumes. Cela nous permet de faire rayonner la fraise de Phalempin dans toute la région. »
Via les centrales d’achat, les prix et volumes sont négociés régulièrement. « Globalement, les centrales d’achat jouent le jeu et se fournissent localement en fraises, dès que c’est possible, et y mettent le prix. » La demande ne cesse de progresser que ce soit de la part des primeurs ou de la GMS, laissant alors la porte ouverte pour l’arrivée de nouveaux producteurs.
Lucie Debuire