Dès les années 1960, les effectifs de chevaux de trait ont fondu avec l’arrivée massive et rapide des tracteurs. C’était sans compter sur le travail du Syndicat hippique boulonnais, dont le rôle est de promouvoir une utilisation moderne du cheval Boulonnais et de relancer le nombre de naissances. Le point avec Élodie Vanderhaeghe, chargée de mission au Syndicat.
On fait souvent remonter les origines du cheval boulonnais au passage des armées romaines près de Boulogne-sur-Mer en 54 avant J.-C. À l’époque, c’était un cheval utilisé pour le transport et les travaux agricoles. Au fil des siècles, il a été employé dans divers domaines : usage militaire, transport de marchandises et de poissons (il a longtemps été surnommé le « cheval de marée », ndlr). Le boulonnais était aussi utilisé dans le débardage pour transporter des troncs d’arbres abattus.
Au XIXe siècle, on distinguait deux types de chevaux boulonnais : le petit boulonnais, appelé « mareyeur », pour les transports rapides. Et le grand boulonnais, puissant, façonné pour le travail de la terre à betteraves. Aujourd’hui, il est apprécié pour sa robustesse, son élégance et sa polyvalence. Il est notamment utilisé par les agriculteurs qui souhaitent revenir à la traction animale, par les collectivités pour la collecte des déchets ou pour des activités touristiques telles que les promenades en calèche.
Le Boulonnais est un cheval de trait imposant, mesurant entre 1,55 m et 1,75 m au garrot et pesant entre 600 et 900 kg. C’est un cheval musclé et dense, avec une encolure arquée et une tête élégante. Une des caractéristiques de ce cheval est que les poulains naissent marrons, mais leur robe pâlit avec l’âge.
Adultes, 75 % des Boulonnais sont gris, 20 % sont alezans (robe jaune rougeâtre, ndlr), 5 % sont bais (robe brun roux avec les extrémités noires, ndlr) ou noirs. Il y a quelques siècles, la majorité des Boulonnais étaient foncés. On les a sélectionnés pour éclaircir la race : les chevaux gris sont plus visibles la nuit, ce qui permettait de réduire les risques d’accidents à l’époque où il était utilisé pour les transports de marchandises.
Notre mission principale est de préserver la pureté de la race et d’augmenter sa population. Pour cela, nous travaillons en partenariat avec le Centre régional ressources génétiques (CRRG) de Villeneuve-d’Ascq (59). Nous soutenons les éleveurs en leur fournissant des conseils et des ressources, et nous mettons en place des programmes de sélection rigoureux. Nous organisons également des concours, des foires et des expositions pour promouvoir la race et sensibiliser le public à ses qualités.
Actuellement, nous rassemblons environ 250 adhérents et chaque année, environ 150 poulains naissent en France. C’est une race à très faible effectif comparé à d’autres races de chevaux. Il y a 55 lieux d’élevage en Hauts-de-France, sachant que le Pas-de-Calais regroupe 95 % des élevages de boulonnais.
L’un des plus grands défis est la consanguinité. Jusqu’à récemment, la plupart des boulonnais étaient cousins. Nous avons travaillé avec le CRRG pour réduire ce taux de consanguinité. Cette sélection a permis de diversifier les lignées et d’assurer la pérennité de la race.
Le plan de sauvegarde et de valorisation de la Région Hauts-de-France, en place depuis 2010, nous aide énormément. Il prévoit une prime à la naissance pouvant aller jusqu’à 500 euros par cheval et un soutien financier au Syndicat hippique boulonnais.
Le concours national des juments boulonnaises se tiendra les 27 et 28 juillet à la Maison du cheval, à Samer (62). Nous attendons environ 150 juments participantes. Je précise au passage que le Département du Pas de Calais subventionne les éleveurs qui font participer leurs juments au concours à hauteur de 100 euros par cheval inscrit.
Au programme, il y aura des épreuves de modèle et allures, des démonstrations d’attelage et de traction, ainsi que des prix d’ensemble. L’événement se déroulera de 9 h à 18 h, l’entrée est gratuite. C’est une excellente occasion de découvrir cette magnifique race et de rencontrer les passionnés qui travaillent à sa préservation !
Propos Recueillis Par Julien Caron
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