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Tout au long de la vie de Jean-Pierre Decool, le monde rural et agricole n’a jamais été très loin.
« Mon grand-père travaillait dans une exploitation agricole à Saint-Pierre-Brouck (59). Et si mon père avait quitté cette activité, il avait gardé son cœur à l’agriculture », explique le sénateur avec fierté.
Il évoque son adolescence, passée à Bourbourg (59) où il s’implique dans une petite association de pêche. Un monde associatif dans lequel il voit les origines de son engagement en politique.
Après une scolarité qui l’envoie à Lille, Jean-Pierre Decool devient professeur de mathématiques dans les années 1970 à Bourbourg, toujours.
Mais le lien avec la ruralité et l’agriculture ne le quitte pas longtemps : « Très vite, en parallèle de mon métier, j’ai été chargé de mission pour le ministère de l’Agriculture en statistiques agricoles. Il s’agissait de faire des prévisions de production dans l’arrondissement de Dunkerque. J’ai fait ça pendant de très nombreuses années. » De 1971 jusqu’à la fin des années 90 !
Puis il occupe un autre poste, à l’Insee, pour étudier l’organisation des municipalités du secteur.
« Ce poste m’a permis de côtoyer tous les maires de l’arrondissement de Dunkerque. J’ai appris à connaître le fonctionnement interne des communes, la face cachée de l’iceberg… »
De là va naître chez Jean-Pierre Decool l’envie de s’engager en politique. En tant que conseiller municipal, d’abord, puis maire, député et sénateur aujourd’hui. Et là encore, le monde agricole et rural n’est jamais loin. À peine élu à l’Assemblée nationale, au bout de deux mois, « ma première question d’actualité sur les rats musqués avait beaucoup fait parler, se souvient-il avec humour. Ça avait fait exploser l’hémicycle ! »
Attaché à son indépendance, celui qui se décrit comme « un gaulliste de conviction, apparenté droite sociale » s’engage au début des années 2000 pour la création du chèque-emploi-associatif.
« Défenseur du flamand » ou de l’enseignement agricole, il va également devenir un supporter de la filière brassicole. En 2012, il s’oppose à une augmentation des droits d’accises sur la bière et gagne une première bataille en ralliant 90 parlementaires à sa cause.
À l’été 2014, il fait ensuite inscrire la bière au patrimoine culturel et gastronomique protégé de la France. « C’était important, c’était une reconnaissance pour le monde brassicole. »
De là, le député se lance dans un tour de France des brasseries, petites comme grandes.
« J’ai vu des choses extraordinaires, de petits brasseurs qui avaient mis au point des process novateurs avec une qualité exceptionnelle ! »
Devenu sénateur en 2017 et président de l’Amicale des brasseurs au Sénat, il va jusqu’à travailler à l’inscription de la bière française au patrimoine immatériel de l’humanité établi par l’Unesco.
« J’ai ouvert le dossier. Le covid est passé par là et les travaux et rencontres ont été interrompus. Le dossier est très lourd. Mais j’espère que la prochaine reconnaissance (après la baguette française, ndlr) sera pour la bière ! »
Pour cet engagement en faveur de la filière, il a reçu il y a quelques jours au salon de l’agriculture la médaille de la brasserie française des mains du président des Brasseurs de France, le premier syndicat de la profession, Mathias Fekl. « Une belle surprise. »
La suite de cette aventure, Jean-Pierre Decool la suivra de loin. Le sénateur a décidé de mettre fin en septembre prochain à son engagement en politique. Après « 40 ans de vie publique », il va retrouver ses Flandres natales… avec une petite bière de temps en temps ! Et d’ailleurs, quand on lui demande sa préférée, l’intéressé a du mal à se décider.
« J’ai beaucoup d’admiration pour André Pecqueur (patron des brasseries de Saint-Omer et Goudale, ndlr) qui montre bien que la bière est un savoir-faire. Il montre aussi qu’on peut faire grandir son entreprise, tout en respectant son personnel. Je pense aussi à la Bière d’Esquelbecq de la famille Thiriez et également à l’Anosteke. Ses créateurs ont une idée tous les jours en se levant… On peut continuer longtemps vous savez ! », conclut-il.
1983. Il devient conseiller municipal à Brouckerque, avant de devenir maire sept ans plus tard.
2002. Il est élu député de la 14e circonscription du Nord. En 2017, il est élu sénateur.
2014. Il obtient l’inscription de la bière au patrimoine culturel et gastronomique protégé de la France.
2023. Il est récompensé par les Brasseurs de France pour son engagement pour la filière brassicole.
Kévin Saroul
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