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17-05-2024

À Coulogne, aquaculture et ouverture

Le lycée agricole de Coulogne accueille près de 500 élèves et apprenants dans l’une de ses formations initiale, continue ou en apprentissage en aquaculture, horticulture, paysage ou animalerie. Une formule payante pour l’établissement qui fait le plein.

Une dizaine d’hectares à Coulogne, près de Calais (62) où un petit chat lorgne sur les poissons d’élevage pendant que Théo remplit le bassin de carpes koï plus grandes que le matou susmentionné ; où des élèves sèment des graines et rempotent des plantes en plein examen ; font courir des végétaux sur un tuteur, reviennent d’Espagne ou se préparent à déjeuner américain. Au lycée agricole de Coulogne, on met les élèves au cœur de l’action dans une volonté affichée d’ouverture. Visite guidée par David Vandewalle, chef d’établissement.

1. Son histoire

C’est l’abbé Dupuy, professeur de français et de philosophie au lycée Saint-Pierre, à Calais, qui décide de créer une ferme au début des années 50 afin d’apprendre un métier et de nourrir des orphelins. La Ferme des orphelins accueille 10, puis 20, 40… élèves jusque dans les années 90 où l’établissement se voit reconnaître par l’État et délivre ses premiers diplômes, des BEP et CAP agricoles. Dans les années 90, 160 élèves fréquentent l’établissement. En 1994, « 220 élèves », se souvient David Vandewalle qui entre comme formateur en comptabilité et économie en parallèle d’un mi-temps en comptabilité. Il devient prof de compta-gestion en 1996, responsable pédagogique pour la formation initiale en 2000 puis aussi pour la formation continue et l’apprentissage en 2002 avant de devenir le chef d’établissement en 2005. Aujourd’hui, 360 élèves et 180 apprentis ainsi qu’un nombre variable de personnes en formation continue – 50 0000 heures chaque année – fréquentent l’établissement où travaillent 70 salariés.

2. Ses infrastructures

Une dizaine d’hectares où sont réparties salles de cours, salles collectives (restaurant scolaire et restaurant du personnel, CDI, salles informatiques et autres foyers de vie), l’internat de 230 lits, les terrains de foot ou de basket, les serres (1 200 m2 dont 900 dédiés à la production en plus de la boutique ouverte au public tous les vendredis de l’année et tous les jours pendant la pleine saison, au printemps), les ateliers pédagogiques (culture légumière, animalerie où les élèves apprennent à prendre soin d’oiseaux de toutes les couleurs, lapins, souris, chinchillas, serpents et autres geckos), les jardins, 20 bassins, 12 étangs, 30 aquariums… « Avoir nos propres ateliers pédagogiques a un coût mais cela fait aussi notre force », pense le chef d’établissement.

3. Sa philosophie

« Nous sommes ouverts à tous et centrés sur la réussite de chacun », formule David Vandewalle qui précise : « Je donne leur chance à tous les élèves. Je reçois toutes les familles. » Le chef d’établissement explique encore « former des futurs professionnels si possible bons, en cohérence avec les objectifs professionnels et avec les professionnels ». Une connexion au monde professionnel inscrite dans l’ADN du lycée privé qui est, par exemple, adhérent à l’Unep (Union nationale des entreprises du paysage) ou qui accueille dans ses murs le siège du syndicat régional des pisciculteurs. « On ne se connaît jamais mieux que quand on se voit tous les jours », juge David Vandewalle qui déroule encore les partenariats avec les collectivités et autres associations.

De l’ancré, du concret aussi pour que les élèves trouvent du sens à leur formation, le tout « dans de bonnes conditions de travail et de vie », il n’y a qu’à voir le récent internat façon campus qui, outre son faible impact environnemental (90 % des locaux du lycée sont chauffés par une chaudière bois complétant les panneaux photovoltaïques, l’eau provient d’un forage et est utilisée en circuit fermé…) propose des chambres de quatre où chacun(e) possède sa propre alcôve pour davantage d’intimité que les dortoirs à l’ancienne. Autre approche encore : la permaculture et zéro phytos pour les légumes ou les espaces verts (mais pas pour les fleurs).

4. Ce qui a changé en 10 ans

Quand il se retourne, le chef d’établissement pense d’abord covid. « On remarque combien les élèves ont changé depuis ce moment, en termes de sociabilisation surtout : ils ont besoin d’être rassurés, ont parfois peur du groupe. Je ne pense pas qu’on mesure l’impact de cette période (le confinement, les masques) sur les jeunes », prévient David Vandewalle. Plus concret, la création du BTS jardinerie-animalerie ou du contrat de spécialisation en élagage. Enfin, le rapprochement avec le lycée de Bourbourg en 2008. « L’établissement était proche de la fermeture, aujourd’hui il va très bien », exprime l’aussi chef de cet établissement agricole nordiste. « À 20 petits kilomètres mais sur un autre territoire, dans un autre département, avec d’autres politiques » qui ont aussi bénéficié à Coulogne une fois les craintes dépassées, toujours dans cette idée que l’ouverture nourrit. C’est le même élan qui pousse à multiplier les voyages (Espagne, Roumanie, Italie rien que ces dernières semaines), avec la pleine intégration, depuis deux ans, du programme Erasmus.

5. Ses projets

« Un bel amphithéâtre », qui manque au lycée. D’un point de vue pédagogique, c’est le développement de l’aquaponie, composante de la filière aquaculture, ainsi que l’algoculture, la production et l’élevage d’algues, dans un objectif d’autonomie et de valorisation.  

Justine Demade Pellorce

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aquaculture enseignement horticulture lycée agricole paysage

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