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Les pluies de mars n’ont pas suffi à recharger les nappes phréatiques en France. 75 % d’entre elles restent à des niveaux modérément bas ou très bas, rendant ” avéré ” le risque de sécheresse estivale pour certaines régions, a annoncé le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans une note diffusée le 13 avril.
Le lendemain, le préfet du Nord plaçait le département sous vigilance sécheresse, “dans un objectif de sensibilisation à un usage raisonné de la ressource“, suivi, quelques jours plus tard, par le Pas-de-Calais.
Cette année, le nord, comme le centre et le sud-est du pays – soit une cinquantaine de départements métropolitains – présentent, selon le BRGM, un risque ” très fort ” de sécheresse ” présageant d’un printemps et d’un été probablement tendus “.
En mars, la France a connu, selon Météo-France, un excédent de précipitations de 40 % au niveau national par rapport aux normales, (avec des situations très hétérogènes selon les régions). Seules les nappes de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine ont bénéficié ” d’épisodes conséquents de recharge “. Au sortir de l’hiver, ” l’ensemble des nappes affiche des niveaux sous les normales “. L’an dernier, au 1er avril, 58 % des niveaux étaient sous les normales, avant la sécheresse historique de l’été 2022.
Rappelons que le mois de mars a été bien arrosé avec des précipitations efficaces et excédentaires sur le bassin Artois Picardie : 111 % sur le Pas-de-Calais, 102 % sur le Nord, selon le bulletin de situation hydrologique de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Hauts-de-France. Pour autant, l’hiver reste marqué par “une pluviométrie inégale, et notamment une longue période sans pluie durant le mois de février“, résume la Préfecture du Nord. Cela n’a pas permis une bonne recharge des nappes d’eau souterraines en particulier “dans certains secteurs du sud du département”.
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La Préfecture du Pas-de-Calais note, quant à elle, une “recharge tardive débutée en janvier et une pluviométrie irrégulière avec une longue période sans pluie de février à la mi-mars.” Même constat, le niveau des nappes phréatiques a remonté, mais de façon inégale “entre le nord-ouest du territoire, qui a connu des précipitations régulières présentant des niveaux supérieurs à la moyenne, et le sud-est, où le déficit de précipitations n’a permis qu’une recharge modeste des nappes avec des niveaux inférieurs à la moyenne“. Les pluies des prochains mois n’alimenteront désormais plus ces nappes, au profit du développement de la végétation et de l’évaporation, estime-t-elle.
Après l’été sec de 2022, la recharge des nappes phréatiques était évidemment attendue. “Au cours de ces six dernières années, le département du Nord a connu cinq sécheresses dont celle de 2022, particulièrement longue et intense, où pour la première fois une partie du territoire du département est passée en crise.” Dans le Pas-de-Calais, “une pluviométrie inférieure de 36 % à la moyenne habituelle” l’an passé a provoqué “un assèchement des sols inédit depuis 1958“.
L’Espagne s’apprête à connaître dans les prochains jours “des températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année“, avec des pointes à 40 °C en Andalousie, a prévenu l’agence météorologique espagnole dans un communiqué.
Les températures seront supérieures de 6 à 10 °C, en moyenne, aux normales de saison. Mais dans certains endroits, elles dépasseront même de “15 à 20 °C” les valeurs normales pour la fin du mois d’avril, a précisé le porte-parole de l’agence Ruben del Campo sur Twitter.
Cette vague de chaleur survient alors que le pays traverse un printemps anormalement chaud et sec, notamment en Catalogne, où les autorités ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour réduire l’usage de l’eau. “Nous allons devoir sacrifier 9 000 hectares de luzerne et […] nous ne pourrons pas semer les 7 000 hectares de maïs prévus“, précise Amadeu Ros Farrén, le président de la Communauté d’irrigants du canal d’Urgell au quotidien Le Monde.
Dans une lettre du 25 avril, le gouvernement espagnol a officiellement demandé à la Commission européenne d’activer la réserve agricole de la PAC, sans préciser de montant, pour aider ses agriculteurs. Selon le ministère de la Transition écologique, les réservoirs du pays qui stockent l’eau sont seulement à 50 % de leur capacité, voire un quart dans certains territoires, comme la Catalogne.
Autre signe préoccupant : quatre villages des Pyrénées-Orientales sont privés d’eau potable depuis le 14 avril, leur forage ayant atteint un niveau trop bas à cause de la sécheresse, a appris l’AFP auprès de l’organisme local de gestion de l’eau. Les communes organisent donc des distributions d’eau en bouteille auprès de leurs 3 000 habitants. Situé à Bouleternère, le forage qui alimente ces villages “ est au niveau le plus bas, à seulement 30 centimètres au-dessus de la pompe “, a expliqué le président du syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable, Jean-Pierre Saurie. ” Avant d’arriver au stade où on n’a plus d’eau du tout, on a préféré faire un branchement sur un forage agricole mais cette eau n’est pour l’instant pas buvable “, a-t-il poursuivi.
Dans les Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental, a pointé un risque de “catastrophe humaine” à l’approche de l’été, dans un courrier adressé au président Emmanuel Macron daté du 24 avril et consulté par l’AFP. Pour faire face à cette situation, elle demande “la mise en place d’un fonds de solidarité” pour venir en aide aux secteurs agricole et touristique. Le département n’a connu “aucune pluie majeure […] depuis plus d’un an“, précise l’élue socialiste, et a dû faire face au premier grand incendie de l’année en France à la mi-avril, lorsque le feu a parcouru environ 1 000 hectares. Une inquiétude partagée par le préfet du département Rodrigue Furcy. Des restrictions concernant l’utilisation de l’eau sont d’ores et déjà en vigueur dans ce département connu pour ses importantes filières de production de fruits et de légumes.
Louise Tesse Avec Agra Presse
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