La cérémonie des César, qui récompense chaque année le cinéma français, se déroule ce vendredi 28 février et cette année encore la région est plutôt bien représentée parmi les nommés avec trois films dont les tournages se sont déroulés dans les Hauts-de-France qui concourent pour une vingtaine de nominations (lire ci-dessous).
Nombreux sont les films qui ont pris leurs quartiers sur nos terres : La vie est un long fleuve tranquille, Bienvenue chez les Ch’tis, La Vie d’Adèle, Dunkirk, Saint-Omer, Les Tuches pour n’en citer que quelques-uns… Et côté séries, on est plutôt bien servis aussi : Les Petits meurtres d’Agatha Christie, Capitaine Marleau, Sambre, ou encore HPI qui fait un carton en France mais aussi à travers le monde. La liste des productions tournées dans la région est (très) longue.
Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : quelque 220 œuvres sont coproduites et cofinancées chaque année par Pictanovo – agence qui s’occupe de la promotion de la région dans le cinéma – via dix fonds d’aide (cinéma-fiction TV, documentaire, animation, court métrage, nouveaux médias…), pas moins de 1 000 jours de tournage par an sont comptabilisés dans la région, plus de 10 millions de spectateurs se sont rendus en salles pour voir des films cofinancés par Pictanovo en 2024 (trois films ont performé : L’Amour ouf avec 4,9 millions de spectateurs, En fanfare avec 2,5 millions et Chasse gardée avec 1,9 million).
Alors les Hauts-de-France sont-ils vraiment une terre de tournage ? « Oui », répond sans la moindre hésitation Godefroy Vujici, directeur général de Pictanovo. « Sans compter l’Île-de-France, nous nous plaçons sur le podium des régions françaises qui accueillent le plus de tournages avec l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine, deux régions qui sont aussi beaucoup plus étendues que la nôtre », souligne le directeur de Pictanovo.
Une performance qui s’explique par plusieurs raisons.
D’abord la présence de Pictanovo, association basée à Tourcoing (59), dont la mission est la mise en œuvre de la politique cinématographique et audiovisuelle des Hauts-de-France sous différentes formes (cinéma, fiction télévisée, documentaire, court métrage, animation, mais aussi jeux vidéo…).
Une histoire qui remonte à 1985 avec d’abord le Centre régional de ressources audiovisuelles (Crrav) qui, en 2013, fusionne avec le Pôle images Nord-Pas-de-Calais pour devenir Pictanovo. « C’est 40 ans d’histoire et de structuration d’une filière », avance Godefroy Vujici. Pour ce dernier, la montée en puissance de la région dans l’industrie cinématographique démarre grâce au film Germinal, réalisé par Claude Berri en 1993, et tourné sur le site minier de Wallers-Arenberg, près de Valenciennes. « Ce film a été assez fondateur, parce que ça a été aussi l’incarnation d’une politique d’investissement. »
Et justement, la politique a joué un rôle dans l’attractivité de notre territoire pour ce secteur. Godefroy Vujici tient à le rappeler car Pictanovo bénéficie de l’appui des pouvoirs publics avec notamment une « ambition forte » portée par Xavier Bertrand depuis son arrivée à la tête de la Région, souligne le directeur de Pictanovo. Souvenez-vous en 2015, au moment des élections régionales, le Rassemblement national (Front national à l’époque, ndlr), conduit par Marine Le Pen, arrive en tête du premier tour avec 40,64 % des voix devant la liste de Xavier Bertrand qui remporte 24,97 % et celle du socialiste Pierre de Saintignon qui recueille 18,12 %. La triangulaire est possible et pourrait permettre à la cheffe de file du FN de remporter l’élection. C’était sans compter sur le front républicain : Pierre de Saintignon décide de retirer sa candidature pour « faire barrage au Front national » et appelle les électeurs de gauche à se « réunir derrière la candidature de Xavier Bertrand ». Ce dernier est donc élu. « Il a décidé de porter une politique transpartisane avec notamment la culture comme un des vecteurs pour pouvoir accompagner l’éducation et l’instruction de l’ensemble des habitants de la région. La région est donc passée de 68 millions d’euros alloués à la culture au moment de l’accession de Xavier Bertrand à la présidence à 120 millions à la fin du précédent mandat », indique Godefroy Vujici. Un budget qui profite donc, en partie, à l’industrie audiovisuelle en région.
Godefroy Vujici explique aussi l’attractivité de la région pour le cinéma par son vivier de professionnels : « Nous avons des talents avec plus de 720 techniciens installés sur le territoire, sans oublier les 500 comédiens et figurants. »
Si la région fourmille de professionnels de ce secteur, c’est notamment grâce aux formations qu’elle offre : « Nous avons Artfix, à Tourcoing, qui forme aux métiers du cinéma mais aussi des effets spéciaux, de l’animation 2D, 3D, du jeu vidéo. Il y a également Image 24, également basé à Tourcoing, ou encore l’école de création numérique Rubika, à Valenciennes, spécialisée, entre autres, dans les métiers du cinéma d’animation. Et puis, nous avons également beaucoup de BTS audiovisuels… », énumère-t-il
Sans oublier le Séries Mania institute qui se définit comme la « première école entièrement dédiée aux séries » et dont la « volonté est d’ouvrir le secteur à la diversité des parcours et des origines : débutants, étudiants et professionnels. De la conception scénaristique à la réalisation, de la pré-production à la post-production d’un projet, ces programmes couvrent l’ensemble du processus créatif des séries ». Et le directeur de Pictanovo de souligner : « Cet institut propose notamment un dispositif tremplin qui accueille des publics éloignés de l’emploi ou du secteur, qui vont être formés sur une période assez courte de quelques mois. »
La proximité des Hauts-de-France avec Paris, mais aussi les autres capitales comme Bruxelles et Londres est un autre avantage. D’autant que côté décors, la région a tous les atouts pour séduire producteurs et réalisateurs : « Dans les Hauts-de-France, on peut tout tourner ! Nous avons une base de décors référencés avec énormément de choses clairement identifiées et identifiables, qui permettent à l’ensemble des producteurs d’avoir tout sous la main », assure le directeur de Pictanovo. Avant de se reprendre : « C’est vrai que nous n’avons ni la Tour Eiffel ni les Alpes ! »
Mais cela pourrait bientôt ne plus être un problème puisque Godefroy Vujici a bon espoir de voir se créer un studio à Tourcoing, « cela fait partie des projets lauréats de France 2030*. Nous croisons les doigts pour que cela se fasse, la réponse est attendue d’ici quelques semaines. Ce studio, qui pourrait voir le jour en fin d’année 2026 permettra de tourner à peu près tout grâce aux fonds verts et aux effets spéciaux ». Un projet qui pourrait attirer de grosses productions, « c’est l’objectif », enchérit-il.
Enfin, le festival Séries Mania, qui a pris ces quartiers à Lille en 2018, permet aussi de faire rayonner les Hauts-de-France chez les professionnels de l’audiovisuel. « L’événement booste la visibilité de la région. Il attire un panel de professionnels du monde entier leur permettant ainsi de découvrir ou redécouvrir notre territoire et surtout de le situer. »
Le coup d’envoi de la 7e édition lilloise de l’événement sera lancé le 22 mars prochain et devrait accueillir pas moins de 4 000 professionnels du secteur et pourquoi pas leur donner, aussi, envie de revenir poser leurs caméras sur notre territoire !
Hélène Graffeuille
Mona Achache fait partie des réalisatrices de la série à succès de TF1 HPI. Arrivée en saison 2, Mona Achache ne fait pas partie du pôle de réalisation et de production qui a choisi les Hauts-de-France pour le tournage de la série. Pour autant, elle semble ravie : « C’est une région extrêmement chaleureuse et agréable à vivre. À chaque fois que j’y suis, c’est un temps de vie qui est une fête et ce quelle que soit la saison », relate Mona Achache. Sur les quatre saisons d’HPI qu’elle a tournées, la réalisatrice a travaillé
avec, pratiquement, la même équipe depuis le début : « Une très grande majorité vit dans la région. Les gens ont ici une manière d’accueillir qui est assez formidable. L’ambiance sur le tournage est devenue quasi-familiale. Je me suis sentie adoptée. C’est presque une vie parallèle qui s’est construite dans le Nord ! »
Et côté décors, Mona Achache y trouve aussi son compte : « Les Hauts-de-France ont une richesse et une diversité visuelles assez étonnantes. Il y a aussi bien des villes que des campagnes, des endroits ouvriers, techniques, étudiants ou encore plus modernes. Pour HPI, il n’y a pas eu un décor qu’on ait dû réfléchir ailleurs. Et puis il y a ce truc graphique qui me plaît : une dominante de briques rouges, des bâtiments anciens sans être trop pittoresques. À Lille, notamment, il y a quelque chose d’intemporel, on ne sait pas bien quand, ni où cela se passe. Une particularité que l’on peut retrouver dans d’autres villes comme au Havre ou encore à New York. C’est une source d’inspiration éclectique et inépuisable. Et à chaque fois c’est une joie pour moi de revenir ! » Et de conclure : « Je suis très enthousiaste sur cette région. S’il fallait
vraiment trouver un bémol, je dirais peut-être la pluie. » H. G.
Les Hauts-de-France sont à l’honneur cette année pour la cérémonie des César puisque ce ne sont pas moins de trois films made in Hauts-de-France qui y concourent avec 21 nominations.
L’amour ouf a été tourné dans le Nord et notamment à Dunkerque, Lille, Roubaix ou encore Villeneuve-d’Ascq. Le film réalisé par Gilles Lellouche est nommé dans 13 catégories : meilleure actrice pour Adèle
Exarchopoulos, meilleur acteur pour François Civil, meilleure actrice dans un second rôle pour Élodie Bouchez, meilleur acteur dans un second rôle pour Alain Chabat, meilleure révélation féminine pour Mallory Wanecque (originaire de Valenciennes), meilleure révélation masculine pour Malik Frikah, meilleure musique originale pour Jon Brion, meilleur son pour Cédric Deloche, Gwennolé Le Borgne, Jon Goc, Marc Doisne, meilleure photo pour Laurent Tanguy, meilleur montage pour Simon Jacquet, meilleur costume pour Isabelle Pannetier, meilleur décor pour Jean-Philippe Moreaux et meilleure réalisation pour Gilles Lellouche.
En fanfare raconte l’histoire d’une fratrie dans le Nord. Réalisé par Emmanuel Courco, il comptabilise sept nominations : meilleur acteur pour Benjamin Lavernhe, meilleure actrice dans un second rôle pour Sarah Suco, meilleure révélation masculine pour Pierre Lottin, meilleur scénario original pour Emmanuel Courcol et Irène Muscari, meilleur son pour Pascal Armant, Sandy Notarianni, Niels Barletta, meilleur montage pour Guerric Catala et meilleur film.
Et enfin, Gigi de Cynthia Calvi, film d’animation en 2 D cofinancé par Pictanovo, est également nommée dans la catégorie du meilleur film de court métrage d’animation.
Notons aussi les nominations des Nordistes Stéphane Demoustier pour le scénario de Borgo, et de sa soeur, Anaïs, pour le César de la meilleure actrice dans un second rôle dans Le Comte de Monte-Cristo.
Verdict ce vendredi 28 février 2025 lors de la cérémonie des César qui sera diffusée en direct (et en clair) sur Canal + à partir de 20 h 45. H. G.
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