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La difficulté de recruter, c’est la principale problématique soulevée lors de l’assemblée générale le 23 juin à Steenvoorde (59) de la structure Réso. « En règle générale, nous avons eu beaucoup d’activités dans nos structures de groupement d’employeurs et de Geiq (groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification) en 2021, annonce Dominique Paccou, directeur de Réso. Seule, l’activité de remplacement a été réduite par rapport à 2020. C’est sûrement dû à une réduction d’arrêts maladies et d’accidents constatés par la MSA également. »
Sauf sur ce dernier besoin ponctuel, les entreprises agricoles et agriculteurs sont de plus en plus demandeurs de main-d’œuvre. Il en va de la survie de leur exploitation pour certains et du développement vers de nouveaux ateliers de transformation, par exemple, pour d’autres. Seul hic, les candidats ne se bousculent pas au portillon. « Nous avons un potentiel énorme mais nous n’avons pas de main-d’œuvre en face, regrette le directeur un peu frustré. Que ce soit pour la conduite de machines ou pour les travaux d’élevage, ça devient très difficile de pouvoir proposer des candidats aux adhérents. Nous ne prospectons ni de nouvelles entreprises, ni de zones car nous n’avons rien à proposer. »
Encore plus vrai aujourd’hui qu’hier, l’agriculture souffre d’un manque d’attractivité. Pour contrer cette problématique, les membres de Réso usent de toutes les méthodes possibles. « Nous avons distribué des flyers à la gare de Lille pour parler de notre organisation mais aussi des postes qui sont à pourvoir », raconte Dominique Paccou. « Je me suis retrouvée à faire du sport avec des candidats et d’autres employeurs afin d’évaluer les potentiels candidats, explique Hélène Delannoye, chargée de missions et de développement à Réso. Car plus que les compétences, nous évaluons d’abord le savoir-être. »
Outre ces nouvelles méthodes, il faut pouvoir décrire le mieux possible les postes à pourvoir avec notamment des casques de réalité virtuelle ou des simulateurs de conduite de tracteur.
L’activité Geiq permet de former les nouveaux salariés. À l’image d’Edwige qui a suivi une formation d’un an en alternance entre un centre de formation et une entreprise de teillage. « Pendant plus d’un an, les salariés de l’entreprise Decock à Quaëdypre m’ont transmis leur savoir-faire, raconte-t-elle. En parallèle, j’ai suivi une formation pour la conduite des machines. Pendant tout ce parcours, j’ai été accompagnée par Réso afin de m’épauler dans mon apprentissage. C’était une vraie chance de pouvoir participer à ce programme de cette manière. »
L’aspect humain et managérial est venu naturellement au cours des échanges. « Un bonjour, un café, des consignes claires et un merci, ça ne semble pas grand-chose mais c’est le minimum pour faire revenir un agent sur son exploitation, a rappelé Laurent Declercq, président de Réso. Il ne faut pas hésiter non plus à les former. On leur demande tellement de polyvalence qu’ils ne peuvent pas tout savoir, tout de suite. » La motivation des salariés reste donc la priorité pour Réso.
Lucie Debuire
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