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Stress, décrochage, anxiété face à l’avenir… le moral n’est pas au beau fixe chez les élèves. Lola, Clotilde et Déborah sont en classe de terminal bac pro Technicien-conseil vente (alimentation et jardinerie) à l’Institut agricole d’Hazebrouck dans le Nord.
Elles disent garder une forme de traumatisme du premier confinement survenu entre le 16 mars et le 11 mai 2020, alors qu’elles étaient encore en classe de 1ère. “C’est une période où on a décroché, se souvient Déborah. Depuis, ça reste difficile de reprendre un rythme de travail”. “C’est compliqué de rester concentrée”, confirme Clothilde.
Autre inquiétude pour les lycéennes, le manque de visibilité sur la suite des événements. “On ne sait pas quand tout ça va s’arrêter”, s’inquiète Lola. C’est notamment les interrogations sur les conditions dans lesquelles vont se tenir les examens en fin d’année scolaire qui est source de stress.
Leur formation comporte en temps normal beaucoup de mises en situation concrètes et de projets collectifs. En ces temps de covid, cette partie est réduite à la portion congrue. Une situation d’autant plus pénalisante pour ses élèves qui ont justement choisi de suivre une formation au contact du terrain.
“Heureusement, nous avons encore quelques projets de groupes”, soulignent les élèves. Citons notamment le concours national de vidéos auquel participent des camarades de classe de Lola, Déborah et Clotilde.
Enfin, c’est la vie scolaire de manière générale qui est impactée par la situation. Difficile de dire si le foyer de vie et le babyfoot pour se changer les idées seront à nouveau accessibles aux élèves avant la fin de l’année…
Lise est en formation au lycée horticole de Dunkerque (59).
” De mon point de vue, la Covid n’a pas changé le déroulement de ma formation. La moitié du temps, je suis en apprentissage dans deux golfs en Seine-et-Marne. Je n’ai eu aucun problème pour trouver une entreprise.
Ma formation est très spécialisée et des profils comme le mien sont plutôt recherchés. L’autre moitié du temps, en hiver principalement car les golfs ont moins besoin de moi, je suis en formation au lycée horticole de Dunkerque.
Nous arrivons à maintenir des cours en présentiel car nous sommes une quinzaine à suivre cette formation. Bien sûr, nous devons porter notre masque mais ce n’est pas dérangeant, je préfère le porter plutôt que de devoir suivre des cours en visio.
Seul bémol: les visites et les chantiers. D’habitude, les apprentis vont visiter des aménagements engazonnés de sport. Là aucune visite n’est organisée. C’est dommage puisque ces visites nous permettent de concrétiser ce que nous apprenons en cours.
En janvier, nous avons réalisé un chantier d’entretien au golf du Sart à Villeneuve-d’Ascq, ce sera malheureusement peut-être le seul de l’année. C’était une occasion de s’exercer, en équipe, à ce qu’on nous apprend en salle.
La formation nous ouvre sur de nombreux postes à pourvoir. La seule condition est d’être mobile. Je ne pense pas que les conséquences de la Covid réduise le nombre de postes ou les débouchés dans ce secteur.”
Thibaut étudie au sein de la MFR de Rollancourt, dans le Pas-de-Calais. Il effectue actuellement un contrat d’apprentissage au Domaine du Marquenterre dans la Somme.
“C’est une année scolaire particulière. Au niveau des cours en distanciel, il en ressort des aspects négatifs comme le manque de motivation pour travailler. C’est beaucoup plus difficile que lorsque que l’on est tous ensemble en classe pour se motiver les uns les autres.
Il y a aussi le manque de pratique pour concrétiser la partie théorique qui est pour la plupart du temps moins parlante et attractive que si l’on fait les choses réellement.
Aujourd’hui, la situation est acceptable malgré le protocole sanitaire parfois illogique mais le contact humain est de nouveau présent. Nous pouvons aller sur le terrain, ce qui est pour moi davantage motivant.
Mon moral est bon, cependant je pense qu’au vu de l’évolution de la situation sanitaire, il est difficile de se prononcer sur les conditions d’examen en juin prochain.
Je ne crains cependant pas pour mon orientation après le BTS, j’ai déjà des pistes professionnelles.”
Virginie Charpenet, Lucie Debuire et Simon Playoult