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Casamiam, une appli pour la vente directe

26-07-2022

Actualité

Consommation

Co-créée par Christophe Longle-Veerman et son fils, l’application Casamiam met en relation les producteurs et les consommateurs. La plateforme permet aux clients de réserver des produits chez des producteurs locaux en vente directe.

Christophe Longle-Veerman (à droite) aux côtés d’Agathe, Lucie et Kévin, qui l’accompagnent dans l’aventure Casamiam. © Casamiam

« Il faut que la valeur reparte vers le monde agricole. » C’est avec cette idée en tête que Christophe Longle-Veerman, fils d’agriculteur, a créé l’an dernier l’application Casamiam. Le but : mettre en relation producteur et consommateur en permettant à des agriculteurs ou des artisans de vendre en direct facilement leurs produits à des clients locaux.

Ayant une longue expérience dans la grande distribution, en tant que commercial, directeur marketing, ainsi qu’acheteur, en France et à l’étranger, Christophe Longle-Veerman, 56 ans, n’avait jamais osé se lancer dans l’entrepreneuriat. En 2020, il repart sur les terres de son enfance, et aperçoit les ruines de la ferme de son père : « Il ne restait rien, ça a été un choc. » Ce constat fait écho à une autre préoccupation : celle de voir les « marges de 40 % du supermarché sur les carottes qui viennent du champ d’à côté ».

De là est née l’idée de Casamiam. « Une partie de l’avenir du monde agricole passe par la vente directe pour préserver ses marges, et qui dit vente en 2022 dit forcément vente en numérique. »

C’est avec son fils, Henri, 27 ans qui travaille aujourd’hui chez Doctolib, qu’il peaufine ce projet, accompagnés par la région et l’agence Hauts-de-France innovation et développement, dont ils ont été lauréats d’un appel à projets. « Je connaissais le monde agricole et le commerce. Henri connaissait la technique. Il terminait ses études informatiques et devait réaliser un projet d’un an. C’est assez naturellement que nous avons décidé de fonder ensemble Casamiam. » Un projet qui apporte aux producteurs « une solution simple et économique » résume-t-il.

Pas de vente en gros

« J‘aime le monde de l’artisanat, le monde agricole, les bons produits, la diversité et la bonne bouffe. Je me dis que l’avenir ne doit pas être à la standardisation et se limiter à une seule variété de carotte, ou de blé, ce serait une hérésie pour la biodiversité », détaille-t-il. Une vision de la « bonne bouffe » qui a motivé le choix de ne réserver Casamiam qu’aux personnes « fabricants des produits de leurs mains, pas celles qui achètent en gros pour revendre après », indique-t-il. Dans cette optique, la diversité est mise en avant, tout comme le fait que les produits locaux représentent un impact moindre sur l’environnement par rapport aux produits venant de l’autre bout du monde.

Après un test sur le secteur de Valenciennes, l’application est officiellement lancée en 2021 dans la région des Hauts-de-France. Une trentaine de producteurs se sont inscrits. Des poissonniers, des agriculteurs, des microbrasseries, des boulangers, des charcutiers, des pâtissiers ou encore des fromagers.

Aujourd’hui 200 personnes l’utilisent chaque semaine pour commander des produits. Pour le consommateur, il suffit de se géolocaliser, puis de sélectionner les produits qui l’intéressent chez les producteurs autour de chez lui. Il n’a plus ensuite qu’à aller retirer sa commande et la régler directement chez le producteur.

L’application se veut aussi facile d’utilisation pour l’agriculteur : « il faut entre 10 et 30 secondes pour ajouter un produit au catalogue » ou le supprimer, en fonction des stocks, précise Christophe Longle-Veerman. 

Casamiam ne prend pas de commission sur les commandes. L’outil fonctionne avec un abonnement mensuel de 17 € payé par les vendeurs. Les producteurs choisissent toutes les modalités de vente des produits, du lieu de retrait aux prix de leurs marchandises.

Une valeur ajoutée pour les producteurs locaux

Avec cette application, pas besoin de produits standardisés. Le producteur peut vendre tous ses produits. Cela « contribue à pérenniser les producteurs indépendants. » Sur les huit premiers mois d’existence de l’application, les maraîchers vendant sur Casamiam auraient ainsi dégagé 9 000 € de chiffre d’affaires en moyenne et 17 000 € pour les artisans.

Prochaine étape pour Christophe Longle-Veerman : étendre Casamiam à toute la France et proposer des micro-sites web sur chaque producteur pour permettre aux consommateurs de mieux les connaître. 

Célia Bouriez

Lire aussi : Économie : Que faire pour développer l’approvisionnement local ?

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