Ce n’est pas souvent que l’on croise un duo mère-fille soudé au point de vouloir lancer un projet commun. C’est encore moins commun que ce soit la mère qui accole son projet à celui de sa fille. C’est pourtant l’histoire de Louna Deprez (la fille) et Magaly Potelle (la mère). Habitantes de Fresnes-sur-Escaut (59), elles ont pour projet d’ouvrir fin 2025 – début 2026 une ferme pédagogique, Les mini’s d’Idaho, et un jardin thérapeutique, Le jardin des alternatives, en un seul et même lieu : Au pré des simples.
Objectif : proposer à des publics spécifiques mais aussi au grand public une reconnexion avec le vivant dans son ensemble.
Tout démarre avec Louna Deprez, 24 ans aujourd’hui, qui très tôt a développé une sensibilité et une relation particulière aux animaux. « Depuis toute petite j’aime les animaux. Chez mes grands-parents maternels il y avait des chevaux, un poulailler… Tous les dimanches après-midi, j’allais chez eux, c’était mon moment préféré de la semaine », se souvient la jeune femme.
Hésitant entre deux voies, elle opte d’abord pour la filière générale avec un bac littéraire option cinéma puis bifurque en classe de terminale en bac pro gestion des milieux naturels et de la faune. « Je n’avais pas de projet défini mais je savais que la nature et les animaux, c’était ce qui m’intéressait. » Elle poursuit avec un Capa maréchalerie en un an et une formation en podologie équine en un an et demi. « Le projet était de devenir podologue équine », explique Louna Deprez.
Mais tout bascule en 2019, avant la pandémie de Covid 19 lorsque, à la demande du thérapeute de la maison de retraite de Condé-sur-l’Escaut, elle amène son poney Sirocco pour faire de la médiation animale. « Je me suis sentie utile, j’avais l’impression d’apporter quelque chose aux gens. Moi-même, j’ai un syndrome autistique Asperger et cette sensibilité, ce que peuvent apporter les animaux, je me suis dit que je pouvais le transférer à d’autres. »
C’est comme ça qu’en 2022 elle crée sa microentreprise, Les mini’s d’Idaho, une ferme pédagogique itinérante composée d’animaux miniatures : « Ce sont des animaux dont la race les rend petits. Il y a des poneys, des poules, un cochon, des moutons… C’est depuis 2023 qu’on a vraiment déployé l’activité de médiation animale. On va dans des écoles, à des événements… Et depuis 2024, nous avons un partenariat avec la maison médicalisée de Douchy-les-Mines. »
Et pour l’avoir testé, la rédaction vous l’affirme : les animaux de Louna Deprez sont très amicaux ! « C’est du travail la médiation animale et tous les animaux ne sont pas faits pour ça. Je le sens si un animal va être à l’aise ou non dans cet exercice. Je pense à Marceau, un mini-bélier que j’ai croisé lors d’un événement. Je l’ai repéré et j’ai su. Et puis, quand je le sens, il faut ensuite les dresser. » On confirme en ce qui concerne Marceau que ce petit bélier est un véritable bout (bouc ?)-en-train !
De son côté, Magaly Potelle, qui est également déléguée à l’environnement pour la ville de Fresnes-sur-Escaut (lire notre édition du vendredi 2 mai), soutient sa fille et commence à penser à une reconversion. « J’ai constaté que l’activité de Louna était très saisonnière et qu’il faudrait développer des activités parallèles pour pallier les creux. Avec Louna on a donc pensé à développer un peu l’élevage de chevaux mais aussi l’accueil du public », explique-t-elle.
Coiffeuse de formation, Magaly Potelle passe donc un DE Jeps AS (diplôme en animation sociale, ndlr) et construit son projet à elle : un jardin thérapeutique. « J’ai toujours voulu un jour ou l’autre développer une activité pour les autres. Nos deux projets se sont donc alignés et de là est venue l’idée de trouver un lieu pour rassembler tout cela. »
« L’idée est de déménager dans ce lieu pour en faire notre habitation (chacune son coin !) et notre lieu de travail, poursuit-elle. On imagine pouvoir accueillir du public à l’année et proposer des parcours alliant à la fois la médiation animale et la thérapie par le jardin. Une expérience totale et immersive. »
En parallèle, les minis animaux continueraient tout de même leur itinérance. « Ce sera vraiment deux activités complémentaires. »
Un projet que le duo souhaite lancer fin 2025- début 2026.
Eglantine Puel
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