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Moins consommer et mieux payer. Tel est le credo de la Métropole européenne de Lille en ce qui concerne l’eau. Vendredi 14 avril 2023, elle a adopté une nouvelle politique de l’eau “unique en Europe” via un contrat avec Véolia qui ” repose sur un prix d’achat qui sera progressif pour le concessionnaire”. Autrement dit, si Véolia vend plus d’eau que prévu, elle devra payer.
Concrètement, cette nouvelle politique repose sur deux axes : la sobriété hydrique et un prix plus juste de l’eau.
Pour le volet économique, la MEL fait le choix d’une “tarification écologique et solidaire” reposant notamment sur :
Autre point, et c’est là que le caractère “unique” de cette politique entre en jeu, l’introduction dans le contrat d’une pénalité financière si Véolia vend plus d’eau que prévu. En effet, la MEL explique qu’ “au-delà des volumes maximums contractualisés avec la MEL, correspondant aux objectifs d’économies d’eau que le concessionnaire s’est engagé à atteindre, ce dernier sera ainsi soumis à un malus financier par la MEL. Ainsi, le prix d’achat de l’eau à la régie de production Sourceo sera multiplié par plus de 2.“
Pour ce qui est de la sobriété hydrique, la MEL et Véolia se sont entendus sur un objectif de “65 millions de m³ d’économies soit une année entière” sur la période 2024-2033. Près de 60 millions d’euros d’investissements seront réalisés pour “un service public de l’eau plus performant“.
Pour cela, pendant cette période, cinq objectifs ont été fixés dans le contrat :
Ce nouveau contrat s’inscrit dans un contexte particulier. L’hiver 2022 a été l’hiver le plus sec jamais connu en France et les pluies du début du printemps n’ont pas suffi à recharger les nappes phréatiques. 80 % de ces-dernières sont dans un état de remplissage critique.
Selon la MEL, “depuis 2017 la recharge des nappes alimentant la MEL accuse une baisse de 20 % par rapport aux moyennes constatées au cours des dernières années, entraînant une tension entre les besoins et les ressources“. La faute à “une baisse des précipitations lors des périodes de recharge des nappes” et à “une augmentation de l’évapotranspiration rendant les sols plus secs“.
Or, “la MEL ne dispose d’aucune alternative à ces ressources fragilisées. Avec 1,2 million d’habitants regroupés au cœur d’une aire métropolitaine de près de 4 millions d’habitants, intégrant de nombreuses activités économiques, les besoins en eau à couvrir sont importants“.
Eglantine Puel
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