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Alors que le président de la République annonçait le très attendu plan eau jeudi 30 mars, dans le même temps au stade Bollaert de Lens se tenait la neuvième édition du Forum national de la gestion durable des eaux pluviales.
À l’heure où se superposent plusieurs réglementations quant à l’artificialisation des villes (lire notre édition du 31 mars), il n’est pas toujours simple pour les communes de s’y retrouver.
Des solutions peuvent pourtant être mises en place facilement pour répondre aux différents objectifs de gestion des eaux pluviales (lire aussi ci-dessous).
Première solution et sans doute pas la première à laquelle on pense : la géomatique, c’est-à-dire le traitement informatique de données géographiques.
Pour Hélène Durand, P-DG de l’entreprise Alisé géomatique, l’enjeu est de pouvoir déterminer “quelle solution est applicable et à quel échelon ?“
Pour cela, Alisé géomatique propose la cartographie des villes par usages et par “taux d’imperméabilisation”.
Objectif : déterminer où et comment la ville peut pouvoir construire, désimperméabiliser, ne pas imperméabiliser…
“Le tout en appliquant une stratégie cohérente entre l’objectif zéro artificialisation nette, le Programme local de l’habitat et la Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, la Gestion des eaux pluviales et le Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau… Ce qui n’est pas toujours facile”, argue Hélène Durand.
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Concrètement, Alisé Géomatique propose des plateformes permettant aux collectivités d’avoir accès aux cartes, aux datas mais aussi et surtout à des projections/scénarios en fonction de divers paramètres et leviers d’action.
“Par exemple, nous sommes capables d’évaluer l’impact d’une haie sur le ruissellement, de la mise en place d’un immeuble, etc.”
Aussi, ces données permettent aux collectivités de les guider dans leurs choix.
L’intelligence artificielle va aussi pouvoir repérer rapidement les nouveaux espaces artificialisés entre deux périodes et montrer des évolutions. Or dans l’objectif ZAN, par exemple, tout l’enjeu réside dans cette évolution.
Tous les ans, des milliers de litres d’eaux sont rejetés directement à la mer sans être passés par la case station dépuration, faute d’un réseau assez important permettant de gérer le surplus d’eau en cas de fortes pluies.
Résultat, les collectivités se trouvent dans l’obligation de redimensionner leur réseau et/ou d’installer des bassins d’orage. Dans les deux cas : des travaux longs, gênants et surtout coûteux.
L’entreprise F-REG propose d’installer à la place des vannes autonomes permettant de réguler et stocker l’eau de pluie dans le réseau pour qu’en cas de forte pluie il puisse gérer le surplus.
Dans les faits, F-REG va d’abord évaluer les points de déversements du réseau et les endroits où l’on peut se permettre de « stocker » un peu. Ensuite, grâce à un logiciel, l’entreprise détermine les endroits stratégiques où placer ces vannes autonomes. « Cela ressemble à des sortes de clapets avec un système anti-retour. Lorsque le temps est sec ou que la pluie est fine, la vanne reste fermée et le débit n’est pas régulé. En fonction de la quantité d’eau, la vanne s’ouvre progressivement et régule ainsi le débit. Elle évite le débordement et le pic de débit d’eau », explique Emmanuel Curignier, directeur général de F-REG.
Fonctionnant sans électricité, les vannes sont complètement autonomes et sur-mesure, « dans le sens où l’on fabrique les vannes pour les adapter au réseau et pas l’inverse ».
L’entreprise comptabilise aujourd’hui 130 installations, commercialisées depuis 2018, « dont neuf à Lens ». Dernier exemple en date : la ville de Dinard (35) qui a choisi ce système pour 500 000 euros contre un projet de bassin d’orage à 4 millions d’euros.
Eglantine Puel
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