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07-03-2024

Salon de l’agriculture 2024 : Qu’en ont pensé les participants des Hauts-de-France ?

Il y a quelques jours, nous interrogions plusieurs personnes se rendant au salon de l’agriculture 2024. Du chef à l’agricultrice en passant par Marie-Sophie Lesne, ils nous racontent ce qu’ils en ont pensé.

Salon de l'agriculture
Le maroilles a été élu fromage préféré des français et pour l’occasion, Michel Bride a pu en offrir à des personnalités comme Cyril Lignac, au salon de l’agriculture.

Et voilà c’est terminé ! Après une semaine intense, le Salon de l’agriculture a fermé ses portes le dimanche 3 mars. Il ya quelques jours, nous vous faisions découvrir des participants des Hauts-de-France. Maintenant que l’événement est fini, qu’ont-ils pensé de cette édition 2024 ?

Le salon de l’agriculture a-t-il répondu à vos attentes ?

Pour Louise Bonne, agricultrice membre du réseau Bienvenue à la ferme, le salon a répondu à ses attentes « même si le démarrage a été compliqué. Si dans le hall 7, où nous nous trouvions nous n’avons pas été impactés par les heurts (qui ont eu lieu dans le hall 1), les gens ont fui les deux premiers jours de l’événement, ce n’était pas l’euphorie de d’habitude. Je comprends que les syndicats et les politiques souhaitaient se faire entendre, mais il fallait aussi laisser la place aux agriculteurs, il ne faut pas se marcher dessus. Mis à part cela, l’ambiance a été bonne ! »

Elle est rejointe par Michel Bride, juré au Concours général agricole pour le maroilles : « Le chiffre d’affaires est un peu en baisse pour le maroilles par exemple, surtout à cause des premiers jours… Mais les couleurs du maroilles ont pu être portées bien haut et on a pu retrouver les amis et la bonne ambiance habituelle. »

Porter les couleurs de la région, c’était l’objectif de Florent Piedanna, chargé de mission races régionales au Centre régional de ressources génétiques des Hauts-de-France : « Le SIA a permis une très belle représentation de nos races avec des éleveurs impliqués et des animaux de qualité. »

« C’est un moment où j’ai pu faire de belles rencontres avec des gens de toutes les régions, des Corses, des Réunionnais, des Parisiens, ajoute Sandrine Dubus, agricultrice membre du Savoir vert. Le stand du Département du Nord où nous étions est le seul à être au milieu des vaches, c’est sympa ! Pourtant, avec les violences, il avait mal commencé… C’est dommage, même s’il faut se faire entendre, cela ne donne pas une belle image. »

Pour Marie-Sophie Lesne, vice-présidente à l’Agriculture pour les Hauts-de-France : « Le salon a été, malgré le contexte tendu, une très belle édition. Beaucoup de partenaires, d’agriculteurs et d’élus régionaux et nationaux sont venus au Salon, on sent qu’il se passe quelque chose. Le salon a montré que tout le monde a en tête les enjeux pour garder une agriculture française pérenne après la forte mobilisation des agriculteurs. Il faut garder cette pression positive et s’assurer que les engagements sont suivis d’effets. »

Gabriel Asseman, chef cuisinier qui animait le stand des Hauts-de-France, conclut : « C’est toujours un joli moment de partage. »

Vos meilleurs moments au salon de l’agriculture ?

« Il y a en a eu plein, sourit Louise Bonne. Les échanges ont été bons avec les visiteurs et les autres agriculteurs. Il y avait davantage de questions sur nos métiers par rapport aux années précédentes. Nous avons également eu la chance d’avoir une visite de Miss France qui a goûté nos produits. » Les rencontres, c’est aussi ce dont se souvient Sandrine Dubus : « On a rencontré des élus politiques ou du monde agricole, cela permet des échanges et c’est toujours un moment convivial. »

Pour les représentants des produits et races locales, les meilleurs moments sont évidemment ceux des récompenses. « Le concours des béliers du Boulonnais a notamment présenté un niveau inégalé des béliers présentés et des jeunes éleveurs qui se prennent au jeu », raconte Florent Piedanna. De son côté, Michel Bride, qui est également secrétaire général de la confrérie du maroilles, a pu se rendre sur le plateau de RTL (au salon) pour parler de ce fromage, qui vient d’être élu fromage préféré des Français dans un sondage organisé par la radio. « Nous sommes aussi passés sur RMC ! » 

Le chef Gabriel Asseman retient surtout « l’entraide ! Pour la mise en place, il y a toujours un chef qui passe et qui propose de donner un coup de main. Ça se fait naturellement, dans la bienveillance, et ça fait du bien de passer des moments comme ceux-là ! »

Côté politique, Marie-Sophie Lesne indique avoir « apprécié la forte demande des médias et des questions plus précises et plus professionnelles que d’habitude, sur le revenu, sur les distorsions de concurrence, les suppressions de molécules, ce qui démontre que désormais les grands problèmes de l’agriculture française sont connus et bien déchiffrés. C’est essentiel pour avancer, car la pédagogie des enjeux constitue une base pour peser ».

Des idées d’améliorations pour le prochain salon de l’agriculture ?

« Cette année, nous étions dans le hall 7, au bout du salon, rappelle Louise Bonne. Et ce n’est pas la meilleure place… Lorsque les visiteurs arrivaient chez nous, ils avaient déjà un sandwich à la main, plus compliqué pour mettre en avant nos produits ! » Elle est rejointe par Michel Bride : « On était au bout d’une voie sans issue sur le stand des Hauts-de-France ! Mais bon c’est le jeu. Nettement moins bien que l’an passé et ça demande de la patience… » Parallèlement, Gabriel Asseman n’a rien à redire : « Si c’est la même organisation, je signe tout de suite pour l’année prochaine ! »

Pour Florent Piedanna, « on pourrait optimiser le nombre d’éleveurs présents avec un animal chacun ». Quant à Sandrine Dubus, elle suggère de « prévoir le Salon de l’agriculture pendant les vacances des Parisiens, cela permet d’avoir plus de monde en semaine ».

« Outre les rendez-vous que nous prenons avec les partenaires, le Salon pourrait favoriser de nouveaux échanges, surtout à l’échelon européen. Aujourd’hui, le dialogue s’opère entre État et Europe, conclut Marie-Sophie Lesne. L’Europe doit se rapprocher du terrain et des Régions. Rappelons que celles-ci gèrent depuis déjà dix ans le second pilier de la PAC et qu’elles sont prêtes et ont très envie de participer à l’élaboration des stratégies gagnantes pour l’avenir. » 

En exclusivité, le témoignage de Scarlette, Prim’holstein qui concourrait avec les élèves du lycée de Radinghem

Salon de l'agriculture

Est-ce que le salon international de l’agriculture a répondu à vos attentes ? Oui tout à fait, il y avait une belle convivialité et j’ai pu faire plein de rencontres. Beaucoup de gens sont venus me voir et j’étais bien installée avec mes copines, donc plutôt cool.
Quels ont été vos meilleurs moments ? Quand la nourriture est arrivée le matin après la traite ! Plus sérieusement, même si cela a été stressant, j’ai apprécié mon passage sur le ring pour le TIEA et les applaudissements du public. Les élèves et moi même avons reçu le troisième prix de notre catégorie !
Que peut-on améliorer pour les prochaines éditions ? Il est peu probable que je retourne au salon mais c’est un conseil que je donne pour les étudiants et mes collègues. Ce qui m’a stressé sur le ring, ce sont les micros. On ne m’avait pas vraiment préparée à ce bruit là et cela m’a beaucoup surprise. Alors je dirais que lors des séances d’entraînement, le faire avec des micros serait bien.

Un coaching qui a porté ses fruits

Six étudiantes en BTS Production animale de l’institut de Genech ont concouru pour le Trophée international de l’Enseignement Agricole lors du SIA. Elles sont arrivées 4e sur 14. Une place honorable qu’elles doivent, en partie, au coaching qu’elles ont reçu de leurs aînées, quatre élèves en 2e année de BTS qui, l’an passé, avaient également participé à ce concours. Dans le cadre de leur Projet d’initiative et de communication (PIC), elles ont décidé d’accompagner l’équipe de première année de BTS dans la préparation, « l’an passé, nous avions reçu quelques conseils de ceux qui s’étaient présentés l’année précédente mais à part cela nous avions un peu été livrées à nous-même, explique Chloé Carlu, nous avons donc décidé de les épauler cette année. » Depuis septembre, Chloé Carlu ainsi que Lorène Coquille, Clémence Camut et Noémie Deboudt ont donc entraîné leurs camarades aux différentes épreuves. Les quatre jeunes femmes ont également organisé, avec l’aide de leurs sponsors, un voyage en bus qui a emmené une quarantaine de personnes au salon afin que les compétitrices puissent bénéficier de supporteurs lors de l’ultime épreuve du concours : celle de la présentation sur le ring. « Des encouragements de la part du public, c’est ce qui nous avait manqué nous », se souvient Lorène Coquille. Mais pour l’édition 2024, l’institut de Genech a été acclamé lors du Trophée international de l’Enseignement Agricole !

Hélène Graffeuille Et Eglantine Puel

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Agriculture alimentation élevage Hauts-de-France nord Pas-de-Calais SIA

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